HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Αἰτωλοὶ



Texte grec :

[18,41] Μετὰ δὲ ταῦθ´ ὁ μὲν Εὐμενὴς ἐπεβάλετο φεύγειν εἰς Ἀρμενίαν καὶ τῶν ἐν ταύτῃ κατοικούντων τινὰς πρὸς τὴν συμμαχίαν συλλαβέσθαι· καταταχούμενος δὲ καὶ τοὺς στρατιώτας ὁρῶν ἀποχωροῦντας πρὸς τὸν Ἀντίγονον κατελάβετο χωρίον ὀχυρὸν ὃ προσηγορεύετο Νῶρα. ἦν δὲ τὸ φρούριον τοῦτο παντελῶς μικρὸν διὰ τὸ τὸν περίβολον ἔχειν μὴ πλείω δυεῖν σταδίων, κατὰ δὲ τὴν ἐρυμνότητα θαυμαστόν· ἐπὶ γὰρ πέτρας ὑψηλῆς εἶχε τὰς οἰκίας συνῳκοδομημένας καὶ τὰ μὲν ὑπὸ τῆς φύσεως, τὰ δ´ ὑπὸ τῆς ἐκ τῶν χειρῶν κατασκευῆς θαυμαστῶς ὠχύρωτο. εἶχε δὲ καὶ παραθέσεις σίτου πολλοῦ καὶ ξύλων καὶ ἁλῶν ὥστ´ εἰς ἔτη πολλὰ δύνασθαι χορηγῆσαι πάντα τοῖς εἰς αὐτὴν καταφυγοῦσι. συνέφυγον δὲ μετ´ αὐτοῦ τῶν φίλων οἱ ταῖς εὐνοίαις διαφέροντες καὶ κεκρικότες συναποθνήσκειν αὐτῷ κατὰ τοὺς ἐσχάτους κινδύνους· οἱ δὲ πάντες ὑπῆρχον ἱππεῖς τε καὶ πεζοὶ περὶ ἑξακοσίους. Ἀντίγονος δὲ παραλαβὼν τὴν μετ´ Εὐμενοῦς δύναμιν καὶ τῶν σατραπειῶν καὶ τῶν ἐν ταύταις προσόδων κύριος γενόμενος, ἔτι δὲ παραλαβὼν πλῆθος χρημάτων μειζόνων πραγμάτων ὠρέγετο· οὐκέτι γὰρ οὐδεὶς τῶν κατὰ τὴν Ἀσίαν ἡγεμόνων ἀξιόμαχον εἶχε δύναμιν διαγωνίσασθαι πρὸς αὐτὸν περὶ τῶν πρωτείων. διὸ καὶ πρὸς Ἀντίπατρον κατὰ μὲν τὸ παρὸν προσεποιεῖτο φιλικῶς διακεῖσθαι, διεγνώκει δὲ τὰ καθ´ αὑτὸν ἀσφαλισάμενος μηκέτι προσέχειν μήτε τοῖς βασιλεῦσι μήτε Ἀντιπάτρῳ. τὸ μὲν οὖν πρῶτον περιέλαβε τοὺς καταπεφευγότας εἰς τὸ φρούριον διπλοῖς τοῖς τείχεσι καὶ τάφροις καὶ χαρακώμασι θαυμαστοῖς· μετὰ ταῦτα δ´ εἰς σύλλογον ἐλθὼν Εὐμενεῖ καὶ τὴν προϋπάρχουσαν φιλίαν ἀνανεωσάμενος ἔπειθεν αὐτὸν κοινοπραγεῖν. ὁ δὲ εἰδὼς τὴν τύχην ὀξέως μεταβάλλουσαν μείζονας ᾔτει φιλανθρωπίας τῆς περὶ αὐτὸν οὔσης περιστάσεως· ᾤετο γὰρ δεῖν αὐτῷ συγχωρηθῆναι τὰς ἐξ ἀρχῆς δεδομένας σατραπείας καὶ τῶν ἐγκλημάτων ἁπάντων ἀπόλυσιν. ὁ δὲ Ἀντίγονος περὶ μὲν τούτων ἐπὶ τὸν Ἀντίπατρον τὴν ἀναφορὰν ἐποιήσατο, τοῦ δὲ χωρίου τὴν ἱκανὴν φυλακὴν ἀπολιπὼν ὥρμησεν ἐπὶ τοὺς ἐπιπορευομένους ἡγεμόνας τῶν πολεμίων καὶ δυνάμεις ἔχοντας Ἀλκέταν τε τὸν ἀδελφὸν τοῦ Περδίκκου καὶ Ἄτταλον τὸν τοῦ στόλου παντὸς κυριεύοντα.

Traduction française :

[18,41] Après ce revers, Eumène résolut de se réfugier en Arménie et de faire entrer dans son parti quelques habitants de ce pays; mais, pressé par l'ennemi et voyant ses soldats déserter auprès d'Antigone, il vint occuper une place forte nommée Nora. Cette place, de très peu d'étendue, n'avait pas plus de deux stades de circuit, mais elle était d'une assiette admirablement forte : les maisons étaient bâties sur un rocher élevé ; la nature des lieux et les travaux de l'art avaient contribué à rendre cette place imprenable. Elle possédait en outre des magasins de blé, de bois et d'autres provisions, de manière à pouvoir, pendant plusieurs années, entretenir ceux qui s'y seraient réfugiés. Ce fut donc là qu'Eumène chercha un asile avec ses amis les plus dévoués et décidés à se défendre jusqu'à la dernière goutte de sang. Cette poignée d'hommes s'élevait environ au nombre de six cents, tant fantassins que cavaliers. Ayant recueilli les troupes d'Eumène, et maître des revenus de ses satrapies, Antigone porta ses vues vers de plus grandes entreprises. Aucun des généraux de l'Asie n'avait alors une armée assez puissante pour lui disputer le pre- mier rang. Il affecta en ce moment des sentiments d'amitié pour Antipater, mais il avait déjà arrêté en lui-même que, dès que ses affaires se seraient consolidées, il se rendrait indépendant du roi et d'Antipater. Il commença alors à bloquer ceux qui s'étaient réfugiés dans la place de Nora, qu'il entoura d'un double mur de circonvallation, ainsi que de fossés et d'immenses palissades. Il eut ensuite avec Eumène une conférence, renoua avec lui ses anciens liens d'amitié et l'invita à faire avec lui cause commune. Eumène, profitant de ce rapide revirement de la fortune, demanda des concessions plus grandes que les circonstances ne semblaient le lui devoir permettre; car il exigea qu'on lui rendît ses anciennes satrapies et qu'il fût absous de toutes les accusations portées contre lui. Antigone en référa à Antipater, laissa devant la place des troupes suffisantes, et se remit en mouvement pour combattre les chefs ennemis qui tenaient encore la campagne avec des forces considérables. Ces chefs étaient Alcétas, frère de Perdiccas, et Attalus, ommandant de toute la flotte.





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Dernière mise à jour : 26/10/2006