HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Αἰτωλοὶ



Texte grec :

[18,36] ἀπολομένων δὲ πλειόνων ἢ δισχιλίων, ἐν οἷς καὶ τῶν ἐπιφανῶν τινες ἡγεμόνων ὑπῆρχον, ἀλλοτρίως τὸ πλῆθος ἔσχε πρὸς τὸν Περδίκκαν. ὁ δὲ Πτολεμαῖος τὰ σώματα τῶν πρὸς αὐτὸν ἐκπεσόντων καύσας καὶ τῆς ἁρμοζούσης κηδείας ἀξιώσας ἀπέστειλε τὰ ὀστᾶ πρὸς τοὺς οἰκείους τε καὶ φίλους τῶν τετελευτηκότων. Τούτων δὲ πραχθέντων οἱ παρὰ τῷ Περδίκκᾳ Μακεδόνες πρὸς μὲν τοῦτον πολλῷ μᾶλλον ἀπεθηριώθησαν, πρὸς δὲ τὸν Πτολεμαῖον ἀπέκλιναν ταῖς εὐνοίαις. ἐπιγενομένης δὲ νυκτὸς πλήρης ἦν ἡ παρεμβολὴ κλαυθμοῦ καὶ πένθους, τοσούτων μὲν ἀνδρῶν ἀλόγως ἀπολωλότων ἄνευ πολεμίας πληγῆς καὶ τούτων οὐκ ἐλαττόνων ἢ χιλίων θηριοβρώτων γεγονότων. πολλοὶ μὲν οὖν τῶν ἡγεμόνων συνίσταντο καὶ κατηγόρουν τοῦ Περδίκκου, πᾶσα δ´ ἡ φάλαγξ τῶν πεζῶν ἀπαλλοτριωθεῖσα φανερὰν διὰ τῆς ἀπειλούσης φωνῆς τὴν ἰδίαν κατεσκεύασεν ἀλλοτριότητα. διόπερ πρῶτοι τῶν ἡγεμόνων ἀπέστησαν ὡς ἑκατόν, ὧν ἦν ἐπιφανέστατος Πίθων ὁ τοὺς ἀποστάντας Ἕλληνας καταπολεμήσας, οὐδενὸς δὲ τῶν Ἀλεξάνδρου λειπόμενος φίλων ἀρετῇ τε καὶ δόξῃ· μετὰ δὲ ταῦτα καὶ τῶν ἱππέων τινὲς συμφρονήσαντες ἐπὶ τὴν σκηνὴν τοῦ Περδίκκου κατήντησαν καὶ προσπεσόντες ἀθρόοι κατέσφαξαν τὸν Περδίκκαν. τῇ δ´ ὑστεραίᾳ γενομένης ἐκκλησίας ὁ Πτολεμαῖος καταβὰς καὶ τοὺς Μακεδόνας ἀσπασάμενος περί τε τῶν καθ´ αὑτὸν ἀπελογήσατο καὶ τῶν ἐπιτηδείων ἐκλελοιπότων ἐχορήγησε σῖτόν τε δαψιλῆ ταῖς δυνάμεσι καὶ τῶν ἄλλων ἐπιτηδείων ἐπλήρωσε τὴν παρεμβολήν. μεγάλης δὲ τυγχάνων ἀποδοχῆς καὶ δυνάμενος παραλαβεῖν τὴν ἐπιμέλειαν τῶν βασιλέων διὰ τὴν τοῦ πλήθους εὔνοιαν τούτου μὲν οὐκ ὠρέχθη, τῷ δὲ Πίθωνι καὶ Ἀρριδαίῳ χάριτας ὀφείλων συγκατεσκεύασε τὴν τῶν ὅλων ἡγεμονίαν· οἱ γὰρ Μακεδόνες βουλῆς προτεθείσης περὶ τῆς ἡγεμονίας καὶ συμβουλεύσαντος Πτολεμαίου πάντες προθύμως εἵλαντο τῶν βασιλέων ἐπιμελητὰς αὐτοκράτορας Πίθωνα καὶ Ἀρριδαῖον τὸν τὸ σῶμα τοῦ βασιλέως κατακομίσαντα. Περδίκκας μὲν οὖν ἄρξας ἔτη τρία τοῦτον τὸν τρόπον ἀπέβαλε τὴν ἡγεμονίαν ἅμα καὶ τὴν ψυχήν.

Traduction française :

[18,36] Plus de deux mille hommes, au nombre desquels se trouvaient quelques chefs distingués, périrent ainsi, et l'armée se montra fort mécontente de Perdiccas. Cependant Ptolémée recueillit les corps qui étaient tombés en son pouvoir, les fit brûler, et, après leur avoir rendu les honneurs funèbres, il envoya les os à la famille et aux amis des morts. Cette action eut pour effet d'exciter encore davantage le ressentiment des Macédoniens contre Perdiccas, et de les disposer favorablement pour Ptolémée. A l'approche de la nuit, tout le camp se remplit de gémissements et de deuil; on pleurait le sort de tant d'hommes qui avaient été sacrifiés stupidement et sans avoir reçu de blessures glorieuses; car plus de mille hommes étaient devenus la proie des monstres. Plusieurs chefs se réunirent, mirent Perdiccas en accusation, et toute la phalange d'infanterie manifesta son indignation par des cris menaçants. Près de cent chefs, dont le plus célèbre était Python, se révoltèrent les premiers. C'était ce même Python qui avait apaisé les Grecs rebelles, et qui, en courage et en réputation, ne le cédait à aucun des amis d'Alexandre. Quelques cavaliers, mis dans la conspiration, pénétrèrent dans la tente de Perdiccas, se précipitèrent tous sur lui et l'égorgèrent. Le lendemain l'armée se réunit en assemblée; Ptolémée y parut, saluant affectueusement les Macédoniens; il fit ensuite l'apologie de sa conduite, et, comme les vivres manquaient, il fit distribuer aux troupes du blé en abondance et pourvut le camp de toutes sortes de provisions. Cette conduite lui fit beaucoup d'honneur et lui acquit l'affection de l'armée, qui l'aurait laissé prendre la tutelle des rois; mais ce n'était pas là son ambition, et, par reconnaissance pour Python et Arrhidée, il leur ouvrit la voie pour arriver à l'autorité suprême. En effet, les Macédoniens mirent en délibération à qui on confierait cette autorité; ils s'empressèrent tous, sur la proposition de Ptolémée, de nommer Python et Arrhidée, le même qui avait transporté les dépouilles d'Alexandre, tuteurs des rois et chefs absolus de l'armée. Ce fut ainsi que Perdiccas, après un règne de trois ans, perdit tout à la fois l'empire et la vie.





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Dernière mise à jour : 26/10/2006