HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18,18] Ἀντίπατρος δὲ διὰ ταύτης τῆς στρατηγίας διαλύσας τὸ σύστημα τῶν Ἑλλήνων ἤγαγε τὴν δύναμιν πᾶσαν ἐπὶ τοὺς Ἀθηναίους. δὲ δῆμος ἐρημωθεὶς τῆς τῶν συμμάχων βοηθείας ἐν ἀπορίᾳ πολλῇ καθειστήκει· πάντων δὲ καταφερομένων ἐπὶ τὸν Δημάδην καὶ βοώντων τοῦτον ἐκπέμπειν πρεσβευτὴν πρὸς Ἀντίπατρον ὑπὲρ τῆς εἰρήνης οὗτος μὲν καλούμενος σύμβουλος οὐχ ὑπήκουσεν· ἦν γὰρ τρὶς ἡλωκὼς παρανόμων καὶ διὰ τοῦτο γεγονὼς ἄτιμος καὶ κωλυόμενος ὑπὸ τῶν νόμων συμβουλεύειν· ἀπολαβὼν δὲ τὴν ἐπιτιμίαν ὑπὸ τοῦ δήμου παραχρῆμα ἐξεπέμφθη πρεσβευτὴς μετὰ Φωκίωνος καί τινων ἑτέρων. τοῦ δ´ Ἀντιπάτρου διακούσαντος τῶν λόγων καὶ δόντος ἀπόκρισιν ὡς ἄλλως οὐ μὴ συλλύσηται τὸν πρὸς Ἀθηναίους πόλεμον, ἐὰν μὴ τὰ καθ´ ἑαυτοὺς ἐπιτρέψωσιν αὐτῷ (καὶ γὰρ ἐκείνους συγκλείσαντας εἰς Λάμιαν τὸν Ἀντίπατρον τὰς αὐτὰς ἀποκρίσεις πεποιῆσθαι πρεσβεύσαντος αὐτοῦ περὶ τῆς εἰρήνης) δῆμος οὐκ ὢν ἀξιόμαχος ἠναγκάσθη τὴν ἐπιτροπὴν καὶ τὴν ἐξουσίαν πᾶσαν Ἀντιπάτρῳ δοῦναι περὶ τῆς πόλεως. δὲ φιλανθρώπως αὐτοῖς προσενεχθεὶς συνεχώρησεν ἔχειν τήν τε πόλιν καὶ τὰς κτήσεις καὶ τἄλλα πάντα· τὴν δὲ πολιτείαν μετέστησεν ἐκ τῆς δημοκρατίας καὶ προσέταξεν ἀπὸ τιμήσεως εἶναι τὸ πολίτευμα καὶ τοὺς μὲν κεκτημένους πλείω δραχμῶν δισχιλίων κυρίους εἶναι τοῦ πολιτεύματος καὶ τῆς χειροτονίας, τοὺς δὲ κατωτέρω τῆς τιμήσεως ἅπαντας ὡς ταραχώδεις ὄντας καὶ πολεμικοὺς ἀπήλασε τῆς πολιτείας καὶ τοῖς βουλομένοις χώραν ἔδωκεν εἰς κατοίκησιν ἐν τῇ Θρᾴκῃ. οὗτοι μὲν οὖν ὄντες πλείους τῶν {δις}μυρίων καὶ δισχιλίων μετεστάθησαν ἐκ τῆς πατρίδος, οἱ δὲ τὴν ὡρισμένην τίμησιν ἔχοντες περὶ ἐννακισχιλίους ἀπεδείχθησαν κύριοι τῆς τε πόλεως καὶ χώρας καὶ κατὰ τοὺς Σόλωνος νόμους ἐπολιτεύοντο· πάντες δὲ τὰς οὐσίας εἰάθησαν ἔχειν ἀναφαιρέτους. φρούραρχον δὲ Μένυλλον καὶ φρουρὰν ἠναγκάσθησαν δέξασθαι τὴν οὐκ ἐπιτρέψουσαν οὐδενὶ νεωτερίζειν. περὶ δὲ τῆς Σάμου τὴν ἀναφορὰν ἐπὶ τοὺς βασιλεῖς ἐποιήσαντο. Ἀθηναῖοι μὲν οὖν παρ´ ἐλπίδα φιλανθρωπευθέντες ἔτυχον τῆς εἰρήνης καὶ τὸ λοιπὸν ἀταράχως πολιτευόμενοι καὶ τὴν χώραν ἀδεῶς καρπούμενοι ταχὺ ταῖς οὐσίαις προσανέδραμον. δ´ Ἀντίπατρος ἐπανελθὼν εἰς τὴν Μακεδονίαν τὸν μὲν Κρατερὸν ταῖς ἁρμοζούσαις τιμαῖς τε καὶ δωρεαῖς ἐκόσμησε καὶ τῶν θυγατέρων μίαν συνοικίσας αὐτῷ τὴν πρεσβυτάτην Φίλαν τὴν εἰς τὴν Ἀσίαν ἐπάνοδον συγκατεσκεύασεν. ὁμοίως δὲ καὶ ταῖς ἄλλαις Ἑλληνίσι πόλεσιν ἐπιεικῶς προσενεχθεὶς καὶ τὰ πολιτεύματα συναγαγὼν καὶ καλῶς καταστήσας ἐπαίνων καὶ στεφάνων ἔτυχεν. δὲ Περδίκκας ἀποκαταστήσας τοῖς Σαμίοις τήν τε πόλιν καὶ χώραν κατήγαγεν αὐτοὺς εἰς τὴν πατρίδα, πεφευγότας ἔτη τρισὶ πλείω τῶν τεσσαράκοντα. [18,18] Après s'être montré habile général et avoir dissous la ligue des Grecs, Antipater dirigea toute son armée contre les Athéniens. Ceux-ci, sans alliés, se trouvaient dans un grand embarras; tous les regards se tournèrent alors vers Demade, et on cria qu'il fallait l'envoyer auprès d'Antipater pour négocier la paix. Mais Demade refusa de prendre part à la délibération; c'est qu'il avait été condamné trois fois pour avoir enfreint les lois, et qu'ainsi entaché d'infamie, il ne pouvait, selon les lois, être membre d'aucune assemblée délibérante. Alors le peuple le réhabilita, et l'envoya sur-le-champ en députation avec Phocion et quelques autres. Après avoir écouté attentivement les discours de ces députés, Antipater répondit qu'il ne traiterait avec les Athéniens qu'après qu'ils se seraient rendus à discrétion. C'était la même réponse qu'avait reçue Antipater lorsque, assiégé à Lamia, il demanda à traiter avec les Athéniens. Le peuple d'Athènes, dans l'impossibilité de résister à l'ennemi, fut forcé de se soumettre complétement à l'autorité d'Antipater. Le vainqueur se conduisit avec modération envers les vaincus ; il laissa aux Athéniens leur ville, leurs biens et toutes leurs richesses, mais il changea la forme de leur gouvernement; il abolit la démocratie, établit un cens d'après lequel les propriétaires de plus de deux mille drachmes auraient seuls droit au gouvernement et exerceraient le droit de suffrage. Il éloigna ainsi des affaires tous les turbulents et les malintentionnés dont le cens n'atteignait pas cette somme. En même temps il donna des terres à ceux qui voulaient fonder des colonies dans la Thrace. Il y en eut plus de vingt-deux mille qui quittèrent ainsi leur patrie. Les citoyens compris dans le cens fixé étaient au nombre d'environ neuf mille; ils furent déclarés maîtres de la cité et du territoire, et se gouvernaient d'après les lois de Solon. Ils conservèrent tous leurs propriétés intactes, mais ils furent obligés de recevoir une garnison sous les ordres de Ményllus, qui devait veiller à l'ordre établi. Quant à l'île de Samos, son sort fut remis à la décision des rois. Les Athéniens furent donc mieux traités qu'ils ne l'espéraient, et obtinrent la paix. Jouissant depuis lors d'un gouvernement tranquille, ils se livrèrent sans crainte à la culture de leurs terres, et leur prospérité augmenta rapidement. De retour en Macédoine, Antipater combla Cratère d'honneurs et de présents, lui donna en mariage Phila, l'aînée de ses filles, et lui prépara sa rentrée en Asie. Antipater se conduisit avec la même modération à l'égard des autres villes grecques; il établit partout un bon gouvernement, et mérita les éloges et les couronnes qui lui furent décernés. Perdiccas restitua aux Samiens leur ville et leur territoire, et rappela dans leur patrie ceux qui en avaient été exilés depuis plus de quarante-trois ans.


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Dernière mise à jour : 26/10/2006