HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVII

Ξέρξου



Texte grec :

[17,72] Ὁ δ' ᾿Αλέξανδρος ἐπινίκια τῶν κατορθωμάτων ἐπιτελῶν θυσίας τε μεγαλοπρεπεῖς τοῖς θεοῖς συνετέλεσεν καὶ τῶν φίλων λαμπρὰς ἑστιάσεις ἐποιήσατο. Καὶ δή ποτε τῶν ἑταίρων εὐωχουμένων καὶ τοῦ μὲν πότου προβαίνοντος, τῆς δὲ μέθης προϊούσης κατέσχε λύσσα ἐπὶ πολὺ τὰς ψυχὰς τῶν οἰνωμένων. {XVII} (2) Ὅτε δὴ καὶ μία τῶν παρουσῶν γυναικῶν, ὄνομα μὲν Θαΐς, ᾿Αττικὴ δὲ τὸ γένος, εἶπεν κάλλιστον ᾿Αλεξάνδρῳ τῶν κατὰ τὴν ᾿Ασίαν πεπραγμένων ἔσεσθαι, ἐὰν κωμάσας μετ' αὐτῶν ἐμπρήσῃ τὰ βασίλεια καὶ τὰ Περσῶν περιβόητα γυναικῶν χεῖρες ἐν βραχεῖ καιρῷ ποιήσωσιν ἄφαντα. (3) Τούτων δὲ ῥηθέντων εἰς ἄνδρας νέους καὶ διὰ τὴν μέθην ἀλόγως μετεωριζομένους, ὡς εἰκός, ἄγειν τις ἀνεβόησε καὶ δᾷδας ἅπτειν καὶ τὴν εἰς τὰ τῶν ῾Ελλήνων ἱερὰ παρανομίαν ἀμύνασθαι παρεκελεύετο. (4) Συνεπευφημούντων δὲ καὶ ἄλλων καὶ λεγόντων μόνῳ τὴν πρᾶξιν ταύτην προσήκειν ᾿Αλεξάνδρῳ καὶ τοῦ βασιλέως συνεξαρθέντος τοῖς λόγοις πάντες ἀνεπήδησαν ἐκ τοῦ πότου καὶ τὸν ἐπινίκιον κῶμον ἄγειν Διονύσῳ παρήγγειλαν. (5) Ταχὺ δὲ πλήθους λαμπάδων ἀθροισθέντος καὶ γυναικῶν μουσουργῶν εἰς τὸν πότον παρειλημμένων μετ' ᾠδῆς καὶ αὐλῶν καὶ συρίγγων προῆγεν ὁ βασιλεὺς ἐπὶ τὸν κῶμον, καθηγουμένης τῆς πράξεως Θαΐδος τῆς ἑταίρας. (6) Αὕτη δὲ μετὰ τὸν βασιλέα πρώτη τὴν δᾷδα καιομένην ἠκόντισεν εἰς τὰ βασίλεια· καὶ τῶν ἄλλων ταὐτὰ πραξάντων ταχὺ πᾶς ὁ περὶ τὰ βασίλεια τόπος κατεφλέχθη διὰ τὸ μέγεθος τῆς φλογὸς καὶ τὸ πάντων παραδοξότατον, τὸ Ξέρξου τοῦ Περσῶν βασιλέως γενόμενον ἀσέβημα περὶ τὴν ἀκρόπολιν τῶν ᾿Αθηναίων μία γυνὴ πολῖτις τῶν ἀδικηθέντων ἐν παιδιᾷ πολλοῖς ὕστερον ἔτεσι μετῆλθε τοῖς αὐτοῖς πάθεσιν.

Traduction française :

[17,72] Alexandre fit offrir là aux dieux des sacrifices de victoire pour leur rendre grâce de ses succès, et il y traita magnifiquement ses amis et ses officiers. Enfin tous les conviés étant rassasiés et le vin ayant pris le dessus dans toutes les têtes, on en vint jusqu'à la fureur et à la rage. (2) Une des courtisanes qui avaient été de leur repas, nommée Thaïs, et Athénienne de naissance, s'avisa de dire que la plus belle chose qu'Alexandre pût faire en Asie était qu'a la fin d'un repas où il avait admis des femmes à sa table, il fit brûler et disparaître par leurs mains en un moment le plus fameux édifice de la Perse. (3) Cette proposition présentée à de jeunes gens à qui le vin avait déjà fait perdre la tête, leur fit demander des flambeaux allumés pour venger, disaient-ils, l'impiété commise auparavant par les Perses à l'égard des temples de la Grèce. (4) Ils vinrent même à dire que c'était à Alexandre lui-même à commencer cette expédition. Le roi, flatté de ce discours, les fit tous lever de table et se mit à leur tête : ils disaient entre eux qu'ils allaient offrir à Bacchus une libation de victoire. (5) En un moment un grand nombre de flambeaux furent allumés, les femmes tinrent lieu de musiciens : et le roi guidé par la courtisane Thaïs, marcha au son des fifres et des flûtes comme à une Bacchanale. (6) Thaïs jeta d'abord après le roi son flambeau dans le palais, et tout le reste de la troupe ayant suivi son exemple, le palais entier fut bientôt embrasé par l'étendue qu'on avait donnée à cet incendie volontaire. Ainsi par un événement remarquable, une femme de la plus vile profession conduite uniquement par un esprit de débauche vengea la ville d'Athènes où elle était née, du sacrilège commis autrefois et bien des années auparavant, par le roi Xerxès dans le temple de Minerve.





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Dernière mise à jour : 14/07/2005