Texte grec :
[17,26] Μετὰ δὲ ταῦτα ᾿Εφιάλτης βουλευομένων τῶν ἡγεμόνων συνεβούλευε μὴ
περιμένειν ἕως ἂν ἁλούσης τῆς πόλεως αἰχμάλωτοι καταστῶσιν, ἀλλ'
αὐτοὺς τοὺς ἡγεμόνας προκινδυνεύοντας τῶν μισθοφόρων ἐπιθέσθαι τοῖς
πολεμίοις. (2) Ό δὲ Μέμνων ὁρῶν τὸν ᾿Εφιάλτην πρὸς ἀρετὴν ὁρμώμενον καὶ
μεγάλας ἔχων ἐλπίδας ἐν αὐτῷ διὰ τὴν ἀνδρείαν καὶ τὴν τοῦ σώματος
ῥώμην συνεχώρησεν αὐτῷ πράττειν ὃ βούλοιτο. (3) Ό δὲ δισχιλίους τῶν
μισθοφόρων ἐπιλέκτους ἀναλαβὼν καὶ τοῖς ἡμίσεσι διαδοὺς δᾷδας
ἡμμένας, τοὺς δ' ἄλλους ἀντιτάξας τοῖς πολεμίοις ἄφνω τὰς πύλας πάσας
ἀνεπέτασεν. Ἅμα δ' ἡμέρᾳ μετὰ τούτων ἐκχυθεὶς τοῖς μὲν μηχανήμασιν
ἐνῆκε πῦρ καὶ παραχρῆμα πολλὴν συνέβη γενέσθαι φλόγα, (4) τῶν δ' ἄλλων
ἐν βαθείᾳ φάλαγγι πεπυκνωμένων αὐτὸς προηγεῖτο καὶ τοῖς ἐκβοηθοῦσι
Μακεδόσιν ἐπέρραξεν. Ό δὲ βασιλεὺς κατανοήσας τὸ γινόμενον τοὺς μὲν
προμάχους τῶν Μακεδόνων πρώτους ἔταξε, ἐφέδρους δ' ἔστησε τοὺς
ἐπιλέκτους· ἐπὶ δὲ τούτοις τρίτους ἐπέταξεν ἑτέρους τοὺς ταῖς ἀνδραγαθίαις
ὑπεράγοντας. Αὐτὸς δὲ πρὸ πάντων τούτων ἡγούμενος ὑπέστη τοὺς
πολεμίους, δόξαντας διὰ τὸ βάρος ἀκαταγωνίστους εἶναι. Ἐξέπεμψε δὲ καὶ
τοὺς κατασβέσοντας τὴν φλόγα καὶ βοηθήσοντας ταῖς μηχαναῖς. (5) Ἅμα δὲ
παρ' ἀμφοτέροις τῆς τε βοῆς ἐξαισίου γινομένης καὶ τῶν σαλπίγγων
σημαινουσῶν τὸ πολεμικὸν μέγας ἀγὼν συνέστη διὰ τὰς ἀρετὰς τῶν
ἀγωνιζομένων καὶ τὴν ὑπερβολὴν τῆς φιλοτιμίας. Τὸ μὲν οὖν πῦρ ἐκώλυσαν
οἱ Μακεδόνες ἐπινεμηθῆναι, (6) κατὰ δὲ τὴν μάχην ἐπλεονέκτουν οἱ περὶ τὸν
᾿Εφιάλτην· οὗτος γὰρ πολὺ προέχων τῶν ἄλλων τῇ τοῦ σώματος ῥώμῃ
πολλοὺς ἀνῄρει τῶν εἰς χεῖρας ἐρχομένων. Οἵ τ' ἐφεστῶτες ἐπὶ τῷ
προσφάτως ἀντικατασκευασθέντι τείχει πολλοὺς ἀνῄρουν πυκνοῖς τοῖς
βέλεσι χρώμενοι· ἑκατὸν γὰρ πηχῶν τὸ ὕψος πύργος ξύλινος κατεσκεύαστο,
πλήρης καταπελτῶν ὀξυβελῶν. (7) Πολλῶν δὲ Μακεδόνων πιπτόντων καὶ
τῶν ἄλλων ἀναχωρούντων διὰ τὸ πλῆθος τῶν βελῶν, τοῦ τε Μέμνονος
πολλαπλασίοις στρατιώταις ἐπιβοηθοῦντος καὶ αὐτὸς ὁ βασιλεὺς εἰς
πολλὴν ἀμηχανίαν ἐνέπιπτεν.
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Traduction française :
[17,26] Peu de temps après le même Ephialte, dans un conseil de guerre, représenta qu'il n'était point à
propos d'attendre le sort de la captivité dans une ville assiégée et qu'il était bien plus convenable que tous les
chefs qui se trouvaient là se missent à la tête des soudoyés pour aller attaquer les ennemis en pleine campagne.
(2) Memnon qui reconnut beaucoup de courage et de grandeur d'âme dans cet avis d'Ephialte et qui espérait
beaucoup de la valeur de cet Athénien soutenue d'une grande force de corps, se prêta à son dessein et lui laissa
suivre sa pensée. (3) Ainsi Ephialte choisit deux mille hommes entre les soudoyés, à mille desquels il fit prendre
des flambeaux allumés, ordonnant aux mille autres de se jeter d'abord sur les ennemis. Il fit ouvrir les portes de
la ville dès le point du jour, les porteurs de flambeaux mirent le feu à toutes les machines dont la flamme s'éleva
jusqu'aux nues (4) pendant que les mille soldats armés conduits par lui-même se jetèrent sur les assiégeants qui
s'avançaient pour remédier à cet incendie. Dès que le roi s'aperçut de ce manège des ennemis, il forma sa
première ligne des principaux d'entre les Macédoniens qu'il fit soutenir par un second rang de bons soldats ; mais
il composa le troisième d'hommes choisis et qui avaient donné des marques singulières de valeur; et se mettant
lui-même à la tête de ce corps ainsi composé, il arrêta les ennemis qui avaient cru que rien ne pourrait s'opposer
à leur impétuosité. Il envoya en même temps d'autres hommes pour éteindre le feu qui avait déjà pris à plusieurs
machines et pour en défendre le reste. (5) Les trompettes qui sonnaient vivement des deux côtés annonçaient et
hâtaient même le combat prochain. Il fut en effet bientôt engagé par l'animosité et par l'émulation des deux
partis. (6) Les progrès du feu furent arrêtés par les Macédoniens et le parti d'Ephialte en vint le premier à
l'attaque. Comme il était lui-même le plus puissant homme qu'il y eût dans l'une et l'autre armée, il eut bientôt
tué tous ceux qui tombaient sous sa main : du côté de la ville ceux qui garnissaient le mur nouvellement réparé,
accablaient de traits tous les rangs qui se trouvaient à leur portée ; on avait même garni une tour de bois de la
hauteur de cent coudées, de catapultes qui lançaient au loin des javelots d'une pesanteur extraordinaire. (7)
Plusieurs d'entre les Macédoniens tombaient morts et les autres ne pouvaient s'empêcher de reculer à la multitude
et au poids de dards qu'ils voyaient pleuvoir sur eux; d'autant plus que Memnon qui sortit alors accompagné de
bien ses troupes, vint encore soutenir une si fâcheuse attaque. Il faut avouer aussi qu'Alexandre tomba pour lors
dans une grande perplexité ;
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