Texte grec :
[17,104] Αὐτὸς δὲ καταπλεύσας εἰς τὸν ᾿Ωκεανὸν μετὰ τῶν
φίλων καὶ δύο νήσους ἐνταῦθα κατιδὼν ἔθυσεν ἐν
αὐταῖς τοῖς θεοῖς μεγαλοπρεπῶς καὶ πολλὰ μὲν
ἐκπώματα καὶ μεγάλα χρυσᾶ κατεπόντισε ταῖς
σπονδαῖς συναφιείς, βωμοὺς δὲ Τηθύος καὶ ᾿Ωκεανοῦ
κατασκευάσας ὑπέλαβεν τετελευτηκέναι τὴν
προκεχειρισμένην στρατείαν. Ἀναζεύξας δ' ἐντεῦθεν εἰς
τοὐπίσω διὰ τοῦ ποταμοῦ παρέπλευσεν εἰς Πάταλα,
πόλιν ἐπίσημον. (2) Αὕτη δὲ τὴν πολιτείαν εἶχε
διατεταγμένην ὁμοίως τῇ Σπάρτῃ· ἀπὸ δύο γὰρ οἴκων
ἐν αὐτῇ διεδέχοντο δύο βασιλεῖς, αἰεὶ τῶν κατὰ πόλεμον
ἡγούμενοι πραττομένων, τὸ δὲ τῶν γερόντων ἀρχεῖον
τῶν ὅλων προειστήκει. (3) Ὁ δ' οὖν ᾿Αλέξανδρος τὰ
πεπονηκότα τῶν σκαφῶν ἐνέπρησε, τὸν δὲ λοιπὸν
στόλον παραδοὺς Νεάρχῳ καί τισιν ἄλλοις τῶν φίλων
προσέταξε τὴν παραλίαν πᾶσαν παραπλεῦσαι δι'
᾿Ωκεανοῦ καὶ πάντα κατασκεψαμένους ἀπαντᾶν ἐπὶ τὰς
ἐκβολὰς τοῦ Εὐφράτου ποταμοῦ. (4) Αὐτὸς δὲ ἀναλαβὼν
τὴν δύναμιν ἐπῆλθε πολλὴν χώραν καὶ τοὺς μὲν
ἐναντιουμένους κατεπολέμησε, τοὺς δὲ πειθαρχοῦντας
φιλανθρώπως προσεδέχετο. Τοὺς μὲν γὰρ ᾿Αβρίτας
ὀνομαζομένους καὶ τοὺς τὴν Κεδρωσίαν οἰκοῦντας
χωρὶς κινδύνων προσηγάγετο, (5) μετὰ δὲ ταῦτα πολλὴν
μὲν ἄνυδρον, οὐκ ὀλίγην δὲ ἔρημον διελθὼν ἐπὶ τὰ
᾿Ωρείτιδος ὅρια κατήντησεν. Εἰς τρία δὲ μέρη τὴν
δύναμιν διελόμενος τοῦ μὲν πρώτου μέρους ἀπέδειξεν
ἡγεμόνα Πτολεμαῖον, τοῦ δὲ δευτέρου Λεοννάτον, (6)
καὶ τὴν μὲν παραθαλαττίαν λεηλατεῖν προσέταξε
Πτολεμαῖον, τὴν μεσόγειον δὲ κατασῦραι
Λεοννάτον,τὴν δ' ὑπώρειαν καὶ τὴν ὀρεινὴν αὐτὸς
ἐπόρθησεν. Ἅμα δ' ὑφ' ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν καιρὸν πολλῆς
χώρας δῃουμένης ἔγεμε πᾶς τόπος πυρὸς καὶ
διαρπαγῆς καὶ πολλῶν φόνων. (7) Διόπερ ταχέως οἱ μὲν
στρατιῶται πολλῆς λείας ἐκυρίευσαν, τῶν δ'
ἀναιρεθέντων σωμάτων ἀριθμὸς ἐγένετο πολλῶν
μυριάδων. Τῇ δὲ τῶν ἐθνῶν τούτων ἀπωλείᾳ πάντες οἱ
πλησιόχωροι περίφοβοι γενόμενοι προσεχώρησαν τῷ
βασιλεῖ. (8) Ὁ δ' ᾿Αλέξανδρος παρὰ θάλατταν
ἐφιλοτιμήθη κτίσαι πόλιν καὶ λιμένα μὲν εὑρὼν
ἄκλυστον, πλησίον δ' αὐτοῦ τόπον εὔθετον ἔκτισεν ἐν
αὐτῷ πόλιν ᾿Αλεξάνδρειαν.
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Traduction française :
[17,104] Alexandre arrivé enfin à l'Océan avec sa flotte saine et entière, et y
ayant découvert les deux îles les plus proches du continent, y offrit aux
deux de pompeux sacrifices et jeta dans la mer en leur honneur des
libations magnifiques, accompagnées d'un grand nombre de vases d'or
d'un très grand poids. Il y dressa des autels en I'honneur de Thétis et de
l'Océan, comme ayant amené à sa fin l'expédition qu'il avait entreprise. De
là remontant un peu sur le fleuve, il arriva à une ville très considérable
qu'on appelait Hyala. (2) Cette ville suivait des lois presque semblables à
celles de la république des Spartiates. Ses rois toujours au nombre de
deux, étaient toujours pris en deux familles toujours les mêmes, et c'étaient
eux qui commandaient à la guerre. Mais l'administration du gouvernement
public appartenait à un sénat. (3) Alexandre avait fait brûler tous les
vaisseaux de sa flotte qui étaient hors de service et confiant tout le reste à
Néarque et à quelques autres officiers fidèles, il les chargea de visiter
toutes les côtes de l'Océan jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés aux
embouchures de l'Euphrate. (4) Pour lui se mettant à la tête de son armée
de terre, et visitant toute la contrée où il avait débarqué, il subjugua tous
les peuples qui eurent la hardiesse de lui résister et traita humainement
tous ceux qui se soumirent à sa puissance : c'est ainsi qu'il en usa avec
les Ambrites et les habitants de la Cédrosie. (5) De là traversant des
contrées sans eau et d'autres qui étaient de véritables déserts, il arriva
jusques aux confins de la Néotéride, où il partagea son armée en trois
corps. Il confia le premier à Ptolémée et le second à Léonatus. (6) Il
ordonna au premier de ravager ses côtes de la mer ; er au second de faire
le même dégât dans le milieu des terres, et il réserva pour lui de porter le
même fléau dans les en virons des montagnes. (7) Cet arrangement
funeste jeta la désolation en un même temps dans un pays immense et
remplit une vaste région de pillage, d'incendies et de meurtres. Les soldats
s'en revinrent chargés de butin; mais la terre demeura couverte de
plusieurs milliers de morts. Cet exemple réduisit à la soumission les
derniers qui auraient eu envie de résister comme les autres à ce fléau. (8)
Cependant Alexandre fut encore tenté de fonder une ville en ces cantons ;
et trouvant sur le bord de l'Océan un sol au-dessus des plus hautes marées et un
terrain très favorable, il y jeta les fondements d'une nouvelle Alexandrie.
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