Texte grec :
[17,80] πολλῶν δὲ ῥηθέντων λόγων οἱ Μακεδόνες
κατέγνωσαν τοῦ Φιλώτου καὶ τῶν καταιτιαθέντων
θάνατον· ἐν οἷς ὑπῆρχε Παρμενίων ὁ πρῶτος εἶναι
δοκῶν τῶν ᾿Αλεξάνδρου φίλων, τότε δὲ οὐ παρών, ἀλλὰ
δόξας διὰ τοῦ ἰδίου υἱοῦ Φιλώτου πεποιῆσθαι τὴν
ἐπιβουλήν. (2) ὁ μὲν οὖν Φιλώτας, βασανισθεὶς
πρότερον καὶ ὁμολογήσας τὴν ἐπιβουλήν, κατὰ τὸ τῶν
Μακεδόνων ἔθος μετὰ τῶν συγκαταγνωσθέντων
ἐθανατώθη. ὁμοίως δὲ τούτῳ καὶ ὁ Λυγκιστὴς
᾿Αλέξανδρος, αἰτίαν ἔχων ἐπιβεβουλευκέναι τῷ βασιλεῖ,
τριετῆ μὲν χρόνον ἐν φυλακῇ τηρούμενος διετέλεσε, διὰ
τὴν πρὸς ᾿Αντίγονον οἰκειότητα τετευχὼς ἀναβολῆς,
τότε δ' εἰς τὴν τῶν Μακεδόνων κρίσιν παραχθεὶς καὶ
κατὰ τὴν ἀπολογίαν ἀπορηθεὶς λόγων ἐθανατώθη. (3) ὁ
δ' ᾿Αλέξανδρος ἐκπέμψας τινὰς ἐπὶ δρομάδων καμήλων
καὶ φθάσας τὴν φήμην τῆς περὶ τὸν Φιλώταν τιμωρίας
τὸν πατέρα τοῦ Φιλώτου Παρμενίωνα ἐδολοφόνησε,
τεταγμένον μὲν τῆς Μηδείας ἄρχοντα, πεπιστευμένον δὲ
τοὺς βασιλικοὺς θησαυροὺς ἐν ᾿Εκβατάνοις, ἔχοντας
ταλάντων ὀκτωκαίδεκα μυριάδας. (4) ὁ δ' ᾿Αλέξανδρος
ἐπιλεξάμενος ἐκ τῶν Μακεδόνων τοὺς ἀλλοτρίας κατ'
αὐτοῦ προϊεμένους φωνὰς καὶ τοὺς ἠγανακτηκότας ἐπὶ
τῷ τοῦ Παρμενίωνος θανάτῳ, πρὸς δὲ τούτοις τοὺς ἐν
ταῖς ἀποσταλείσας εἰς Μακεδονίαν ἐπιστολαῖς
ἀλλότριόν τι γεγραφότας τοῖς οἰκείοις περὶ τῶν τῷ
βασιλεῖ συμφερόντων εἰς ἓν κατέλεξε σύστημα καὶ
προσηγόρευσεν ἀτάκτων τάγμα, ὅπως μὴ διὰ τὰς
τούτων ἀκαίρους φωνὰς καὶ παρρησίας τὸ λοιπὸν
πλῆθος τῶν Μακεδόνων συνδιαφθείρηται.
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Traduction française :
[17,80] Après bien des interrogations et des réponses faites de part et d'autre, les
Macédoniens jugèrent les accusés et Philotas lui-même dignes de mort. On impliqua
dans cette affaire Parménion père de Philotas et qui avait été le premier
favori du roi ; il était alors absent : mais il fut soupçonné d'avoir machiné sa
trahison par le ministère de son fils. (2) Philotas mis à la question avoua le
fait dans les tourments et fut condamné au supplice usité chez les
Macédoniens. On joignit à lui Alexandre de Lynceste détenu depuis trois
ans dans les prisons et qu'on avait épargné jusqu'alors à cause de la
liaison de parenté qu'il avait avec Antigone. Amené alors devant le tribunal
macédonien et s'étant mal défendu, il fut mis à mort avec les autres. (3)
Alexandre fit partir sur le champ des courriers sur des dromadaires, avec
un ordre secret de prévenir par leur diligence toute nouvelle qui pourrait
arriver d'ailleurs à Parménion de la mort de son fils et de le tuer lui-même :
ce qui fut exécuté. Parménion était alors gouverneur de la Médie et il
faisait sa résidence à Ecbatane où le Roi lui avait confié la garde d'un
trésor qui montait à cent quatre-vingts mille talents. (4) Après ces
exécutions le roi fit un corps à part de tous les Macédoniens qu'il savait
avoir mal parlé de lui, et surtout de ceux qui le désapprouvaient au sujet de
la mort de Parménion. Il mettait dans le même ordre ceux qu'il savait avoir
écrit en Macédoine des lettres où sa conduite était censurée de peur que
ces gens-là ne semassent parmi ses troupes des discours désavantageux
à sa personne et nuisibles à ses projets. Il donna à ce nouveau corps le
surnom d'extraordinaire.
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