Texte grec :
[17,74] Τοῦ δ' ἔτους τούτου διεληλυθότος ᾿Αθήνησι μὲν ἦρχε
Κηφισοφῶν, ἐν ῾Ρώμῃ δὲ κατεστάθησαν ὕπατοι Γάιος
Οὐαλλέριος καὶ Μάρκος Κλώδιος. Ἐπὶ δὲ τούτων
Βῆσσος μὲν μετὰ τὴν Δαρείου τελευτὴν μετὰ Ναβάρνου
καὶ Βαρξάεντος καὶ πολλῶν ἄλλων διαφυγὼν τὰς
᾿Αλεξάνδρου χεῖρας διήνυσε μὲν εἰς τὴν Βακτριανήν,
ἀποδεδειγμένος δὲ ταύτης σατράπης ὑπὸ Δαρείου καὶ
τοῖς πλήθεσι γεγονὼς γνώριμος διὰ τὴν ἀρχὴν
παρεκάλει τὰ πλήθη τῆς ἐλευθερίας ἀντέχεσθαι· (2)
ἀπεδείκνυε δὲ τὴν χώραν αὐτοῖς πολλὰ συνεργήσειν
οὖσαν δυσείσβολον καὶ πλῆθος ἱκανὸν ἔχουσαν ἀνδρῶν
εἰς κατάκτησιν τῆς αὐτονομίας. Ἐπαγγελλόμενος δὲ
καθηγήσασθαι τοῦ πολέμου καὶ τὸ πλῆθος πείσας
ἀνέδειξεν ἑαυτὸν βασιλέα. Οὗτος μὲν οὖν στρατιώτας τε
κατέγραφε καὶ πλῆθος ὅπλων κατεσκεύαζε καὶ τἄλλα
φιλοτίμως πρὸς τὴν κατεπείγουσαν χρείαν
παρεσκευάζετο· (3) ᾿Αλέξανδρος δὲ ὁρῶν τοὺς
Μακεδόνας τέλος τῆς στρατείας τὴν Δαρείου τελευτὴν
τάττοντας καὶ μετεώρους ὄντας πρὸς τὴν εἰς τὴν
πατρίδα ἐπάνοδον τούτους μὲν ἀθροίσας εἰς ἐκκλησίαν
καὶ λόγοις οἰκείοις παρορμήσας εὐπειθεῖς πρὸς τὴν
ὑπολειπομένην στρατείαν παρεσκεύασεν, τοὺς δ' ἀπὸ
τῶν ῾Ελληνίδων πόλεων συμμαχήσαντας συναγαγὼν
καὶ περὶ τῶν πεπραγμένων ἐπαινέσας ἀπέλυσε μὲν τῆς
στρατείας, ἐδωρήσατο δὲ τῶν μὲν ἱππέων ἑκάστῳ
τάλαντον, τῶν δὲ πεζῶν μνᾶς δέκα, χωρὶς δὲ τούτων
τούς τε ὀφειλομένους μισθοὺς ἀπέλυσε καὶ τοὺς κατὰ
τὴν ἀνακομιδὴν μέχρι τῆς εἰς τὰς πατρίδας καθόδου
προσέθηκεν· (4) τῶν δ' ἑλομένων μένειν ἐν τῇ στρατιᾷ τῇ
μετὰ τοῦ βασιλέως ἔδωκεν ἑκάστῳ τρία τάλαντα.
μεγάλαις δὲ δωρεαῖς ἐτίμησε τοὺς στρατιώτας ἅμα μὲν
φύσει μεγαλόψυχος ὤν, ἅμα δὲ τῇ διώξει τοῦ Δαρείου
πολλῶν χρημάτων κεκυριευκώς· (5) παρὰ μὲν γὰρ τῶν
γαζοφυλακούντων παρέλαβεν ὀκτακισχιλίων ταλάντων
ἀριθμόν, χωρὶς δὲ τούτων τὰ νεμηθέντα τοῖς
στρατιώταις σὺν τῷ κόσμῳ καὶ τοῖς ἐκπώμασιν ὑπῆρχε
μύρια καὶ τρισχίλια τάλαντα, τὰ δὲ διακλαπέντα καὶ
ἁρπαχθέντα πλείω τῶν εἰρημένων ὑπενοεῖτο.
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Traduction française :
[17,74] Céphisophon étant archonte d'Athènes, on fit consuls à Rome C.
Valerius et M. Clodius. Bessus échappé avec Nabarzanés, Barxaente et
plusieurs autres des mains d'Alexandre, après le meurtre de Dariu , s'était
réfugié dans la Bactriane. Comme il avait été fait satrape de cette province
par le roi mort et que cette dignité l'avait fait connaître dans tout le pays, il
entreprit de persuader aux peuples et aux troupes de se mettre en liberté.
(2) Il leur représenta que la nature même de leur pays était favorable à ce
projet, en ce qu'il était d'un abord difficile et qu'il renfermait un assez grand
nombre d'habitants pour maintenir l'indépendance qu'il leur proposait
d'acquérir. Il se chargea lui-même de conduire la guerre qu'ils auraient à
soutenir dans cette entreprise et, persuadant la multitude par l'apparence
favorable de ses raisons, il parvint à se faire nommer lui même leur roi.
Sous ce titre il leva des troupes, il fit faire toutes sortes d'armes et se
disposa avec beaucoup de soin et de diligence à la guerre à laquelle il
exposait ses nouveaux sujets. (3) Alexandre qui voyait de son côté que les
Macédoniens regardant la mort de Darius comme la fin de leur expédition,
n'aspiraient désormais qu'à retourner incessamment dans leur patrie, fit
assembler toutes ses troupes et par des discours convenables qu'il leur tint
ou en général ou en particulier, il les disposa encore aux travaux
nécessaires pour mettre une véritable fin à la guerre qu'il avait entreprise.
Cependant prenant à part les soldats auxiliaires des villes grecques, il les
remercia en distribuant un talent à chaque homme de cheval et dix mines
à chaque homme de pied et leur permit de s'en retourner chez eux. Il leur
fit payer outre cela tout ce qui leur était dû de leur service passé, et y
ajouta encore ce qu'il fallait à chacun d'eux pour s'en retourner. (4) Mais
d'un autre côté il fit présent de trois talents à chacun de ceux qui choisirent
de demeurer à son service, satisfaisant d'une part à sa générosité
naturelle par des présents si considérables ; mais ayant trouvé d'ailleurs
dans les dépouilles de Darius de quoi l'exercer facilement : (5) car il avait
reçu des gardiens des trésors du roi de Perse jusqu'à huit mille talents. Ce
qu'il avait distribué aux soldats passait treize mille autres, en y comprenant
les vases d'or et d'argent qu'il leur avait cédés. Et ce qui avait été pris et
pillé montait encore à des sommes plus considérables.
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