Texte grec :
[17,77] {XXI} Ἐπανελθόντος δ' αὐτοῦ πάλιν εἰς τὴν ῾Υρκανίαν ἧκεν
πρὸς αὐτὸν ἡ βασίλισσα τῶν ᾿Αμαζόνων, ὄνομα μὲν
Θάλληστρις, βασιλεύουσα δὲ τῆς μεταξὺ τοῦ Φάσιδος
καὶ Θερμώδοντος χώρας. Ἦν δὲ τῷ τε κάλλει καὶ τῇ τοῦ
σώματος ῥώμῃ διαφέρουσα καὶ παρὰ τοῖς ὁμοεθνέσι
θαυμαζομένη κατ' ἀνδρείαν, καὶ τὸ μὲν πλῆθος τῆς
στρατιᾶς ἐπὶ τῶν ὅρων τῆς ῾Υρκανίας ἀπολελοιπυῖα,
μετὰ δὲ τριακοσίων ᾿Αμαζονίδων κεκοσμημένων
πολεμικοῖς ὅπλοις παραγενομένη. (2) Τοῦ δὲ βασιλέως
θαυμάζοντος τό τε παράδοξον τῆς παρουσίας καὶ τὸ
ἀξίωμα τῶν γυναικῶν καὶ τὴν Θάλληστριν ἐρομένου
τίνα χρείαν ἔχουσα πάρεστιν, ἀπεφαίνετο παιδοποιίας
ἕνεκεν ἥκειν. (3) Ἐκεῖνον μὲν γὰρ τῶν ἁπάντων ἀνδρῶν
διὰ τὰς πράξεις ἄριστον ὑπάρχειν, αὑτὴν δὲ τῶν
γυναικῶν ἀλκῇ τε καὶ ἀνδρείᾳ διαφέρειν· εἰκὸς οὖν τὸ
γεννηθὲν ἐκ δυεῖν γονέων πρωτευόντων ὑπερέξειν ἀρετῇ
τῶν ἄλλων ἀνθρώπων. Καὶ πέρας ἡσθεὶς ὁ βασιλεὺς καὶ
προσδεξάμενος τὴν ἔντευξιν αὐτῆς καὶ συμπεριενεχθεὶς
ἡμέρας τρεισκαίδεκα τιμήσας τε ἀξιολόγοις δώροις
ἐξαπέστειλεν εἰς τὴν οἰκείαν.
{XXII} (4) Μετὰ δὲ ταῦτα δόξας ἤδη κεκρατηκέναι τῆς
ἐπιβολῆς καὶ τὴν βασιλείαν ἀδήριτον ἔχειν ἤρξατο
ζηλοῦν τὴν Περσικὴν τρυφὴν καὶ τὴν πολυτέλειαν τῶν
᾿Ασιανῶν βασιλέων. Καὶ πρῶτον μὲν περὶ τὴν αὐλὴν
εἶχε ῥαβδούχους ᾿Ασιαγενεῖς, ἔπειτα τοὺς
ἐπιφανεστάτους τῶν ἀνδρῶν δορυφορεῖν ἔταξεν, ἐν οἷς
ἦν καὶ ὁ Δαρείου ἀδελφὸς ᾿Οξάθρης. (5) Εἶτα τό τε
Περσικὸν διάδημα περιέθετο καὶ τὸν διάλευκον
ἐνεδύσατο χιτῶνα καὶ τὴν Περσικὴν ζώνην καὶ τἄλλα
πλὴν τῶν ἀναξυρίδων καὶ τοῦ κάνδυος. Διέδωκε δὲ καὶ
τοῖς ἑταίροις περιπορφύρους στολὰς καὶ τοῖς ἵπποις
Περσικὰς σκευὰς περιέθηκε. (6) Πρὸς δὲ τούτοις τὰς
παλλακίδας ὁμοίως τῷ Δαρείῳ περιήγετο, τὸν μὲν
ἀριθμὸν οὔσας οὐκ ἐλάττους πλήθει τῶν κατὰ τὸν
ἐνιαυτὸν ἡμερῶν, κάλλει δὲ διαπρεπεῖς ὡς ἂν ἐξ
ἁπασῶν τῶν κατὰ τὴν ᾿Ασίαν γυναικῶν ἐπιλελεγμένας.
(7) Αὗται δὲ ἑκάστης νυκτὸς περιῄεσαν τὴν κλίνην τοῦ
βασιλέως, ἵνα τὴν ἐκλογὴν αὐτὸς ποιήσηται τῆς
μελλούσης αὐτῷ συνεῖναι. Τούτοις μὲν οὖν τοῖς ἐθισμοῖς
᾿Αλέξανδρος σπανίως ἐχρῆτο, τοῖς δὲ προϋπάρχουσι
κατὰ τὸ πλεῖστον ἐνδιέτριβε, φοβούμενος τὸ
προσκόπτειν τοῖς Μακεδόσιν.
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Traduction française :
[17,77] Comme il revenait en Hircanie, Thalestris reine des Amazones et qui
possédait tout le pays situé entre le Phasis et le Thermodon, prit des
mesures pour se trouver sur son chemin. Cette reine était d'une beauté et
en même temps d'une force de corps surprenante : mais de plus elle était
célèbre dans toute la nation par son courage extraordinaire. Ayant laissé
pour lors son armée sur les confins de l'Hircanie, elle n'avait amené avec
elle que trois cents Amazones revêtues comme elle de leurs armes. (2)
Alexandre fut frappé d'admiration au spectacle non seulement de
l'équipage militaire, mais de la beauté de ces femmes et il demanda à
Thalestris quel motif de sa part lui procurait une réception si magnifique.
Thalestris lui répondit sans hésiter, que son ambition était d'avoir un enfant
de lui, (3) comme d'un prince qui s'était mis par ses exploits au-dessus des
autres hommes et dont elle croyait que la profession des armes qu'elle
exerçait elle-même avec honneur, la rendait digne. Qu'ainsi elle espérait
que le fruit de leur union surpasserait en valeur tous les hommes du monde.
(4) Le roi aisément gagné par cette proposition donna treize jours à
Thalestris, après lesquels il la renvoya chargée de magnifiques présents.
Ce conquérant arrivé aux termes de son entreprise contre les Perses et
jugeant qu'il s'était assuré l'empire de l'Asie même, commença à se laisser
aller par la douceur du climat aux voluptés de la nation. Il voulut d'abord
avoir pour officiers de sa chambre des Asiatique, et pour gardes de sa
personne les hommes de la plus haute naissance, au nombre desquels fut
Oxathrés propre frère de Darius. (5) Il mit ensuite sur sa tête le diadème
persan : il prit la robe blanche, la ceinture des rois du pays et tout leur
habillement, excepté néanmoins les vêtements intérieurs de la ceinture en
bas usités parmi les Perses. Il fit prendre même à ses anis des robes de
pourpre et il mit à tous ses chevaux des harnais à la Persique. (6) Outre
cela il se fit comme Darius un sérail de courtisanes et il en assembla un
nombre égal à celui des jours de l'année, toutes d'une beauté parfaite,
comme ayant été prises avec un grand choix sur toutes les beautés de
l'Asie. (7) Elles venaient faire le tour du lit du roi, dès qu'il était couché afin
qu'il choisit entre elles celle qui lui plairait le plus. Alexandre ne se faisait
pas néanmoins une habitude journalière et constante de ces pratiques et il
revenait même le plus louvent à son ancienne façon de vivre, par la crainte
qu'il avait du mépris et des censures de ses Macédoniens:
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