Texte grec :
[17,63] ᾿Αντίπατρος δὲ πυθόμενος τὴν τῶν ῾Ελλήνων
συνδρομὴν τὸν μὲν ἐν τῇ Θρᾴκῃ πόλεμον ὥς ποτ' ἦν
δυνατὸν κατέλυσεν, εἰς δὲ τὴν Πελοπόννησον ἧκε μετὰ
πάσης τῆς δυνάμεως. προσλαβόμενος δὲ καὶ παρὰ τῶν
συμμαχούντων ῾Ελλήνων στρατιώτας ἤθροισε τοὺς
ἅπαντας οὐκ ἐλάττους τῶν τετρακισμυρίων. (2)
Γενομένης δὲ παρατάξεως μεγάλης ὁ μὲν ῎Αγις
μαχόμενος ἔπεσεν, οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι πολὺν μὲν
ἐκθύμως χρόνον ἀγωνιζόμενοι διεκαρτέρουν, τῶν δὲ
συμμάχων βιασθέντων καὶ αὐτοὶ τὴν ἀναχώρησιν εἰς
τὴν Σπάρτην ἐποιήσαντο. (3) Ἀνῃρέθησαν δ' ἐν τῇ μάχῃ
τῶν μὲν Λακεδαιμονίων καὶ τῶν συμμάχων πλείους τῶν
πεντακισχιλίων καὶ τριακοσίων, τῶν δὲ μετ'
᾿Αντιπάτρου τρισχίλιοι καὶ πεντακόσιοι. (4) Ἴδιον δέ τι
συνέβη καὶ περὶ τὴν τοῦ ῎Αγιδος τελευτὴν γενέσθαι·
ἀγωνισάμενος γὰρ λαμπρῶς καὶ πολλοῖς τραύμασιν
ἐναντίοις περιπεσὼν ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν εἰς τὴν
Σπάρτην ἀπεκομίζετο· περικατάληπτος δὲ γενόμενος
καὶ τὰ καθ' ἑαυτὸν ἀπογνοὺς τοῖς μὲν ἄλλοις
στρατιώταις προσέταξεν ἀπιέναι τὴν ταχίστην καὶ
διασώζειν αὑτοὺς εἰς τὴν τῆς πατρίδος χρείαν, αὐτὸς δὲ
καθοπλισθεὶς καὶ εἰς γόνυ διαναστὰς ἠμύνατο τοὺς
πολεμίους καί τινας καταβαλὼν καὶ συνακοντισθεὶς
κατέστρεψε τὸν βίον, ἄρξας ἔτη ἐννέα. (5) Ἡμεῖς δὲ
διεληλυθότες τὰ πραχθέντα κατὰ τὴν Εὐρώπην ἐν μέρει
τὰ κατὰ τὴν ᾿Ασίαν συντελεσθέντα διέξιμεν.
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Traduction française :
[17,63] Dès qu'Antipater sut que les Grecs étaient assemblés, il termina
par les voies les plus courtes qu'il lui fut possible, la guerre qu'il faisait en
Thrace et amena toutes ses troupes dans le Péloponnèse ; et prenant
encore des soldats chez les Grecs demeurés fidèles aux Macédoniens, il
forma une armée qui ne montait pas à moins de quarante mille hommes.
(2) Il se donna bientôt une bataille très vive, où le roi Agis fut tué lui-même
et où les Lacédémoniens soutinrent encore très courageusement après sa
mort tout l'avantage que leurs ennemis avaient sur eux. (3) Mais enfin leurs
alliés ayant reculé les premiers, ils cédèrent eux-mêmes la victoire et s'en
revinrent à Sparte. Ils perdirent en cette bataille plus de cinq mille trois
cents hommes tant alliés que Spartiates. Mais Antipater y laissa aussi trois
mille cinq cents des siens. (4) On raconte quelque chose de particulier sur
la mort d'Agis. Couvert de blessures toutes reçues par devant, des soldats
s'étaient déjà chargés de lui et le reportaient à Sparte. Mais ayant été
rencontrés par un parti ennemi, il ordonna aux soldats qui le portaient de le
laisser là et de s'enfuir eux-mêmes pour se conserver au service de la
patrie dans le besoin qu'elle aurait d'eux. Pour lui armé comme il l'était
encore, il mit un genou en terre, ne pouvant se soutenir autrement et se
défendit encore au point qu'il tua quelques-uns de ses agresseurs et
mourut enfin percé de coups à la fin d'un règne de neuf ans. (5) Pour nous
après cette digression qui nous a ramenés pour quelque temps en Europe,
nous retournerons aux affaires de l'Asie.
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