Texte grec :
[17,59] Ὡς δ' ἤγγισαν ἀλλήλαις αἱ δυνάμεις καὶ διὰ τῶν
τόξων καὶ σφενδονῶν, ἔτι δὲ τῶν ἀκοντιζομένων
σαυνίων τὰ ῥιπτούμενα βέλη παρανήλωτο, πρὸς τὴν ἐκ
χειρὸς μάχην κατήντησαν. (2) Καὶ πρῶτον τῶν ἱππέων
συστησαμένων ἀγῶνα καὶ τῶν Μακεδόνων τῷ δεξιῷ
κέρατι διαγωνιζομένων ὁ μὲν Δαρεῖος τοῦ λαιοῦ
κέρατος ἡγούμενος συναγωνιστὰς εἶχε τοὺς συγγενεῖς
ἱππεῖς, ἐπιλέκτους ταῖς ἀρεταῖς καὶ ταῖς εὐνοίαις,
χιλίους ἐν μιᾷ περιειλημμένους εἴλῃ. (3) Οὗτοι δὲ θεατὴν
ἔχοντες τῆς ἰδίας ἀνδραγαθίας τὸν βασιλέα τὸ πλῆθος
τῶν ἐπ' αὐτὸν φερομένων βελῶν προθύμως ἐξεδέχοντο.
συνῆσαν δὲ τούτοις οἵ τε μηλοφόροι, διάφοροι ταῖς
ἀνδραγαθίαις καὶ πολλοὶ κατὰ τὸ πλῆθος, πρὸς δὲ
τούτοις Μάρδοι καὶ Κοσσαῖοι, ταῖς τε τῶν σωμάτων
ὑπεροχαῖς καὶ ταῖς λαμπρότησι τῶν ψυχῶν
θαυμαζόμενοι. (4) Συνηγωνίζοντο δὲ τούτοις οἵ τε περὶ
τὰ βασίλεια διατρίβοντες καὶ τῶν ᾿Ινδῶν οἱ κράτιστοι
κατ' ἀνδρείαν. Οὗτοι μὲν οὖν μετὰ πολλῆς βοῆς
ἐπιρράξαντες τοῖς πολεμίοις ἐκθύμως ἠγωνίζοντο καὶ
τῷ πλήθει κατεπόνουν τοὺς Μακεδόνας· (5) Μαζαῖος δὲ
τὸ δεξιὸν ἔχων κέρας καὶ μετὰ τῶν ἀρίστων ἱππέων
διαγωνιζόμενος εὐθὺς κατὰ τὴν πρώτην ἔφοδον τῶν
ἀνθεστώτων ἀνεῖλεν οὐκ ὀλίγους, δισχιλίους δὲ
Καδουσίους καὶ χιλίους τῶν Σκυθῶν ἱππεῖς ἐπιλέκτους
ἐξέπεμψε, προστάξας περιιππεῦσαι τὸ κέρας τὸ τῶν
πολεμίων καὶ προσελάσαντας τῇ παρεμβολῇ τῆς
ἀποσκευῆς κυριεῦσαι. (6) Ὧν ὀξέως ποιησάντων τὸ
προσταχθὲν καὶ παρεισπεσόντων εἰς τὴν στρατοπεδείαν
τῶν Μακεδόνων τῶν αἰχμαλώτων τινὲς ἁρπάσαντες
ὅπλα συνήργουν τοῖς Σκύθαις καὶ διήρπαζον τὰς
ἀποσκευάς· βοὴ δ' ἦν καὶ ταραχὴ διὰ τὸ παράδοξον
καθ' ὅλην τὴν παρεμβολήν. (7) Αἱ μὲν οὖν ἄλλαι τῶν
αἰχμαλωτίδων πρὸς τοὺς βαρβάρους ἀπεχώρουν, ἡ δὲ
μήτηρ τοῦ Δαρείου Σισύγγαμβρις παρακαλουσῶν
αὐτὴν τῶν αἰχμαλωτίδων οὐ προσέσχεν, ἀλλ' ἐφ'
ἡσυχίας ἔμεινε φιλοφρόνως, οὔτε τῷ παραδόξῳ τῆς
τύχης πιστεύσασα οὔτε τὴν πρὸς ᾿Αλέξανδρον
εὐχαριστίαν λυμαινομένη. (8) Τέλος δὲ οἱ Σκύθαι
πολλὴν τῆς ἀποσκευῆς διαρπάσαντες ἀφίππευσαν πρὸς
τοὺς περὶ Μαζαῖον καὶ τὴν εὐημερίαν ἀπήγγειλαν.
Ὁμοίως δὲ καὶ τῶν περὶ Δαρεῖον τεταγμένων ἱππέων
τινὲς καταπονήσαντες τῷ πλήθει τοὺς ἀνθεστῶτας
Μακεδόνας φεύγειν ἠνάγκασαν.
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Traduction française :
[17,59] Cependant après une si terrible escarmouche, les deux armées
s'approchèrent l'une de l'autre ; et quand on eut épuisé tous les traits à
lancer de loin, et ensuite les armes de longueur comme les piques et les
lances, on en vint au combat à l'épée et corps à corps. (2) La cavalerie
ouvrit la bataille, les Macédoniens à la droite de leur armée et Darius à la
gauche de la sienne : il avait autour de sa personne tous les cavaliers qui
tenaient à lui par quelque degré de parenté, tous gens distingués par
l'intelligence et par le courage, et qui montaient au nombre de mille. (3)
Animés par la présence du roi ils avaient soutenu courageusement cette
première décharge de traits, pour le couvrir lui-même. Auprès d'eux étaient
les Mélophores, garde nombreuse et vaillante. Derrière ceux-ci étaient les
Mardes et les Cissaeens, peuples distingués par la hauteur de leur taille et
par leur valeur. (4) Le Roi avait encore autour de lui tout le militaire de sa
maison et une compagnie d'Indiens très courageuse. Tous ces corps
fondant avec de grands cris sur les Grecs les attaquaient avec beaucoup
de valeur et semblaient d'ailleurs les accabler par leur nombre.
(5) Masaee qui commandait l'aile droite, se jetant de son côté avec l'élite
de sa cavalerie sur celle des ennemis en mit par terre à son premier abord
un assez grand nombre : et aussitôt il envoya deux mille Cadusiens
accompagnés de mille Scythes, cavaliers choisis, avec ordre de passer
d'abord à côté et ensuite au-delà des rangs des ennemis, pour arriver par
dernière eux jusqu'à leur camp, qu'ils devaient piller. (6) Ces troupes
acceptèrent volontiers une pareille commission, et se jetant tout d'un coup
dans le camp des Macédoniens, ils y trouvèrent encore le secours de
quelques prisonniers scythes qui leur aidèrent à se saisir des armes
étrangères qu'on avait mises là en dépôt et à emporter d'autres dépouilles
ou des provisions de guerre. (7) Le bruit d'une pareille surprise excita du
tumulte par sa singularité, de sorte que quelques-unes mêmes des
captives d'Alexandre se disposaient déjà à retourner dans le camp des
Perses. Mais Sisygambis mère de Darius ne se prêta point à l'invitation
que lui faisaient les compagnes de sa captivité, de profiter de cette
occasion, soit qu'elle se défiât de la sûreté d'une pareille conjoncture, ou
qu'elle voulût marquer à Alexandre la reconnaissance qu'elle conservait du
traitement généreux qu'elle avait reçu de sa part. (8) D'un autre côté les
Scythes chargés d'un butin considérable revinrent à Masaee pour lui
rendre compte de leur succès, dans le temps même que l'escadron perse
posé auprès de la personne de Darius revenait à son poste, après avoir
enfoncé un escadron Macédonien.
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