Texte grec :
[17,58] Ὁ δὲ Δαρεῖος κατὰ τὰς τῶν ἐθνῶν περιοχὰς τὴν
ἔκταξιν πεποιημένος κατά τε τὸν ᾿Αλέξανδρον
τεταγμένος προῆγεν ἐπὶ τοὺς πολεμίους. Ὡς δ'
ἐπλησίαζον ἀλλήλαις αἱ δυνάμεις, οἱ μὲν σαλπικταὶ
παρ' ἀμφοτέροις ἐσήμαινον τὸ πολεμικόν, οἱ δ' ἄνδρες
μετὰ πολλῆς βοῆς ἀλλήλοις ἐπεφέροντο. (2) Καὶ πρῶτον
τὰ δρεπανηφόρα τῶν ἁρμάτων ἀπὸ κράτους
ἐλαυνόμενα πολλὴν ἔκπληξιν καὶ φόβον τοῖς
Μακεδόσιν ἐπέστησεν· καὶ γὰρ Μαζαῖος ὁ τῶν ἱππέων
ἡγούμενος πυκναῖς ταῖς εἴλαις σὺν τοῖς δρεπανηφόροις
ἐπήλαυνε, καταπληκτικωτέραν ποιῶν τὴν ἐπιφορὰν
τῶν δρεπανηφόρων. (3) Τῆς δὲ φάλαγγος
συνασπιζούσης καὶ κατὰ τὰς τοῦ βασιλέως
παραγγελίας ταῖς σαρίσαις πάντων τυπτόντων τὰς
ἀσπίδας συνέβαινε ψόφον πολὺν γίνεσθαι. (4) Διόπερ τὰ
πολλὰ τῶν ἁρμάτων πτυρομένων τῶν ἵππων ἐστρέφετο
καὶ τὴν ῥύμην ἀκατάσχετον ποιοῦντα πρὸς τοὺς ἰδίους
βιαίως ἀνέστρεφε. Τῶν δ' ἄλλων προσπεσόντων τῇ
φάλαγγι καὶ τῶν Μακεδόνων ποιούντων ἀξιόλογα
διαστήματα διὰ τούτων φερόμενα τὰ μὲν
συνηκοντίσθη, τὰ δὲ διεξέπεσεν, ἔνια δὲ τῇ βίᾳ τῆς
ῥύμης φερόμενα καὶ ταῖς τῶν σιδήρων ἀκμαῖς ἐνεργῶς
χρησάμενα πολλὰς καὶ ποικίλας διαθέσεις θανάτων
ἀπειργάζετο. (5) Τοιαύτη γὰρ ἦν ἡ ὀξύτης καὶ βία τῶν
κεχαλκευμένων πρὸς ἀπώλειαν ὅπλων ὥστε πολλῶν
μὲν βραχίονας σὺν αὐταῖς ταῖς ἀσπίσιν ἀποκόπτεσθαι,
οὐκ ὀλίγων δὲ τραχήλους παρασύρεσθαι καὶ τὰς
κεφαλὰς πίπτειν ἐπὶ τὴν γῆν βλεπόντων ἔτι τῶν
ὀμμάτων καὶ τῆς τοῦ προσώπου διαθέσεως
διαφυλαττομένης, ἐνίων δὲ τὰς πλευρὰς ἐπικαιρίοις
τομαῖς ἀναρήττεσθαι καὶ θανάτους ὀξεῖς ἐπιφέρεσθαι.
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Traduction française :
[17,58] Darius, qui avait arrangé la sienne selon les différentes nations dont
elle était composée, choisit sa place vis-à-vis d'Alexandre, et se disposait à
marcher directement à lui. Dès que les deux armées. furent proches l'une
de l'autre, les trompettes sonnèrent avec un grand éclat des deux côtés, et
les hommes leur répondaient avec des cris qui ne se faisaient pas moins
entendre. (2) Aussitôt les chars armés de faux partirent tirés à toute bride
et imprimèrent aux Macédoniens une véritable terreur; et Mazaee
commadant de la cavalerie persane, qui les suivait de près, rendait cette
attaque encore plus formidable. (3) Cependant tous les soldats de la
phalange macédonienne, s'étant mis à frapper avec leurs armes les
boucliers les uns des autres, suivant l'ordre du roi, formèrent un bruit
épouvantable (4) et tel que la plupart des chevaux effarouchés, tournant en
arrière, portaient à bride abattue leurs chariots sur les Perses mêmes ; au
lieu qu'à l'égard de ceux qui suivaient le droit chemin, les Macédoniens
avertis et précautionnés, s'ouvrant à propos, non seulement en évitaient
l'atteinte, mais perçaient même les chevaux à coups de traits. Il faut
pourtant avouer que quelques chariots, échappés à cette défense, firent de
terribles dégâts dans les endroits où ils tombèrent. (5) Les tranchants des
faux et des autres ferrements attachés aux roues, étaient affilés au point,
que poussés de la force dont ils l'étaient, ils portaient une mort certaine
sous des formes très différentes. Ils enlevaient aux uns le bras
accompagné du bouclier qu'il portait, ils coupaient à d'autres la tête si
subitement, que posée à terre elle ouvrait encore les yeux et laissait
connaître encore à qui elle appartenait. D'autres étaient tranchés par le
milieu du corps et étaient morts avant que d'avoir senti le coup.
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