Texte grec :
[17,44] Ἕτερον δ' ἐπενόησαν εὕρεμα φιλότεχνον κατὰ τῆς τῶν Μακεδόνων
ἀνδρείας, δι' οὗ τοὺς ἀρίστους τῶν πολεμίων ἀμηχάνοις καὶ δειναῖς
περιέβαλον τιμωρίαις. κατασκευάσαντες γὰρ ἀσπίδας χαλκᾶς καὶ σιδηρᾶς
καὶ ταύτας πληρώσαντες ἄμμου φλογὶ πολλῇ συνεχῶς ὑπέκαιον καὶ
διάπυρον κατεσκεύαζον τὴν ἄμμον. (2) Ταύτην δὲ διά τινος μηχανῆς τοῖς
θρασύτατα μαχομένοις ἐπερρίπτουν καὶ ταῖς ἐσχάταις συμφοραῖς
περιέβαλλον τοὺς ὑποπεσόντας· διὰ γὰρ τῶν θωράκων καὶ τῶν ὑποδυτῶν
παρεισπίπτουσα ἡ ἄμμος καὶ διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῆς θερμασίας
λυμαινομένη τὰς σάρκας ἀβοήθητον ἐποίει τὸ ἀτύχημα. (3) Διὸ καὶ
παραπλησίως τοῖς βασανιζομένοις πᾶσαν δεητικὴν φωνὴν προϊέμενοι τοὺς
μὲν ἐπικουρήσοντας οὐκ εἶχον, αὐτοὶ δὲ διὰ τὴν δεινότητα τοῦ πάθους εἰς
μανιώδεις διαθέσεις ἐμπίπτοντες ἐτελεύτων, ἐλεεινῷ καὶ ἀμηχάνῳ πάθει
περιπίπτοντες. (4) Ἅμα δὲ καὶ πῦρ ἐπερρίπτουν καὶ σαυνία καὶ λίθους
ἐπέβαλλον οἱ Φοίνικες καὶ τῷ πλήθει τῶν βελῶν κατεπόνουν τὰς ἀρετὰς τῶν
ἀνθισταμένων καὶ ταῖς μὲν δρεπανηφόροις κεραίαις τὰς τῶν κριῶν
ὁρμιστηρίας ὑποτέμνοντες ἄχρηστον τὴν τῶν ὀργάνων βίαν ἐποίουν, ταῖς δὲ
πυρφόροις μύδρους μεγάλους διαπύρους ἐπέβαλλον εἰς τὸ πλῆθος τῶν
πολεμίων καὶ διὰ τὴν πυκνότητα τῶν ἀνδρῶν οὐχ ἡμάρτανον τῶν σκοπῶν,
τοῖς δὲ κόραξι καὶ ταῖς σιδηραῖς χερσὶν ἀνήρπαζον τοὺς τοῖς θωρακείοις
ἐφεστῶτας. (5) Τῇ δὲ πολυχειρίᾳ πάσας τὰς μηχανὰς ἐνεργεῖς ποιοῦντες
πολλοὺς τῶν βιαζομένων ἀπέκτεννον.
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Traduction française :
[17,44] Ils imaginèrent encore une autre expédient contre la valeur des Macédoniens,
par le moyen duquel ils la mettaient hors de tout usage et leur faisaient subir à
eux-mêmes une mort cruelle. Ils avaient fait préparer des espèces de boucliers de fer
en forme de chaperons, qui au moyen d'une doublure d'airain, contenaient du sable
qu'ils avaient fait rougir à grand feu. (2) Ils laissaient tomber ces boucliers
sur la tête des ennemis qui étaient au-dessous d'eux et dans le
mouvement que ceux-ci faisaient pour s'en débarrasser le sable brûlant se
glissait à travers leur propre armure jusqu'à la peau et les faisait périr dans
les cris les plus effroyables. (3) Personne ne pouvait être assez prompt
pour les secourir à temps; et malgré l'empressement de tous leurs amis, ils
mouraient furieux par le plus violent de tous les supplices : les assiégés
mettaient d'ailleurs un grand obstacle aux secours que les assiégeants
auraient pu se donner les uns aux autres, en continuant sans relâche de
faire pleuvoir sur eux des pierres, des armes de toute espèce et surtout
des matières ardentes ou enflammées, ils désolaient véritablement leurs
adversaires par la continuité de ce jeu terrible. Mais de plus le nombre des
assiégeants était si grand à une même attaque, qu'ils n'étaient obligés de
viser à rien en particulier et qu'aucune arme, ou telle matière que ce pût
être ne pouvait manquer son effet. Ils en vinrent jusqu'à enlever avec des
crocs et des mains de fer des hommes tout armés et tous vivants : (5) et
eux par le grand nombre et surtout par l'adresse de leurs ingénieurs,
trouvaient moyen de rendre inutiles les machines de leurs ennemis et de
tuer ceux qui les servaient.
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