HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVI

ἀποδοῦναι



Texte grec :

[16,57] LVII. τῆς δὲ τῶν ἱερῶν χρημάτων φθορᾶς τὴν μὴν ὅλην ἐπιγραφὴν ἔσκον Φωκεῖς, μετέσχον δὲ τῆς αἱρέσεως Ἀθηναῖοι καὶ Λακεδαιμόνιοι συμμαχήσαντες τοῖς Φωκεῦσι καὶ οὐ κατὰ τὸ πλῆθος τῶν ἐκπεμπομένων στρατιωτῶν τοὺς μισθοὺς λαβόντες. (2) οὕτω δὲ τοῖς Ἀθηναίοις ὁ χρόνος οὗτος ἤνεγκεν ἐξαμαρτάνειν εἰς τὸ δαιμόνιον ὥστε μικρὸν ἀνώτερον τῶν Δελφικῶν καιρῶν Ἰφικράτους διατρίβοντος περὶ Κόρκυραν μετὰ ναυτικῆς δυνάμεως καὶ Διονυσίου τοῦ Συρακοσίων δυνάστου πέμψαντος εἰς Ὀλυμπίαν καὶ Δελφοὺς ἀγάλματα ἐκ χρυσοῦ καὶ ἐλέφαντος δεδημιουργημένα περιτυχὼν ταῖς κομιζούσαις αὐτὰ ναυσὶν ὁ Ἰφικράτης καὶ κρατήσας αὐτῶν διεπέμψατο πρὸς τὸν δῆμον ἐπερωτῶν τί χρὴ πράττειν, οἱ δ' Ἀθηναῖοι προσέταξαν αὐτῷ μὴ τὰ τῶν θεῶν ἐξετάζειν, ἀλλὰ σκοπεῖν ὅπως τοὺς στρατιώτας διαθρέψει. (3) Ἰφικράτης μὲν οὖν ὑπακούσας τῷ δόγματι τῆς πατρίδος ἐλαφυροπώλησε τὸν τῶν θεῶν κόσμον: ὁ δὲ τύραννος ὀργισθεὶς τοῖς Ἀθηναίοις ἔγραψε πρὸς αὐτοὺς ἐπιστολὴν τοιαύτην. Διονύσιος Ἀθηναίων τῇ βουλῇ καὶ τῷ δήμῳ εὖ μὲν πράττειν οὐκ ἐπιτήδειόν ἐστι γράφειν, ἐπεὶ τοὺς θεοὺς καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν ἱεροσυλεῖτε καὶ τὰ ἀγάλματα τὰ εἰς ἀνάθεσιν ὑφ' ἡμῶν τοῖς θεοῖς ἀπεσταλμένα παρελόμενοι κατεκόψατε καὶ περὶ τοὺς μεγίστους τῶν θεῶν ἠσεβήκατε, περὶ τὸν Ἀπόλλωνα τὸν ἐν Δελφοῖς καὶ τὸν Δία τὸν Ὀλύμπιον. (4) Ἀθηναῖοι μὲν οὖν περὶ τὸ θεῖον τοιαῦτ' ἔπραξαν, καὶ ταῦτα εὐχόμενοι τὸν Ἀπόλλωνα πατρῷον αὐτῶν εἶναι καὶ πρόγονον: Λακεδαιμόνιοι δὲ τῷ περὶ Δελφοὺς μαντείῳ χρησάμενοι καὶ τὴν θαυμαζομένην παρὰ πᾶσι πολιτείαν διὰ τούτου κτησάμενοι καὶ περὶ τῶν μεγίστων ἔτι καὶ νῦν τὸν θεὸν ἐπερωτῶντες ἐτόλμησαν τοῖς τὸ ἱερὸν συλήσασι κοινωνῆσαι τῆς παρανομίας.

Traduction française :

[16,57] LVII. Bien que le crime de la spoliation des offrandes sacrées retombât entièrement sur les Phocidiens, il faut avouer que les Athéniens et les Lacédémoniens, alliés des Phocidiens, y avaient eux-mêmes trempé en recevant des subsides qui n'étaient pas en rapport avec le nombre des troupes fournies. D'ailleurs, les Athéniens s'étaient déjà rendus directement coupables de sacrilége. Peu avant la profanation du temple de Delphes , Iphicrate stationnait avec sa flotte dans les eaux de Corcyre; à ce moment Denys, tyran des Syracusains, envoyait aux temples d'Olympie et de Delphes des statues travaillées en or et en ivoire. Les navires chargés du transport de ces offrandes rencontrèrent la flotte d'Iphicrate; celui-ci s'en empara et fit demander au peuple d'Athènes ce qu'il devait faire de cette capture. Les Athéniens lui répondirent qu'il fallait bien moins s'occuper des affaires des dieux, que de la nourriture des soldats. Obéissant aux ordres de sa patrie, Iphicrate enleva donc les offrandes destinées aux dieux, et les vendit. Le tyran, en apprenant cette nouvelle fit éclater sa colère contre les Athéniens, et leur adréssa la lettre suivante : «Denys au sénat et au peuple d'Athènes. Je ne dois pas vous écrire en vous souhaitant salut et prospérité; car vous êtes des sacriléges sur terre et sur mer. Vous avez pris et converti en monnaie les offrandes que j'avais envoyées aux dieux, et vous avez ainsi commis une profanation envers les plus grands des dieux, Apollon de Delphes et Jupiter l'Olympien.» Voilà les sacriléges commis par les Athéniens, particulièrement contre Apollon qu'ils préconisent pourtant comme un de leurs ancêtres. Quant aux Lacédémoniens, qui avaient si souvent consulté l'oracle de Delphes, tant admiré, dont les réponses servirent de base à leur système politique, et qui avaient toujours consulté les dieux sur leurs plus importantes affaires, ils étaient coupables du même crime, car ils n'avaient pas craint de prendre part au pillage du sanctuaire.





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Dernière mise à jour : 29/11/2005