HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVI

κατέδυσαν



Texte grec :

[16,20] XX. ἅμα δ' ἡμέρᾳ τὸ μὲν τῆς συμφορᾶς μέγεθος συνεωράθη, οἱ δὲ Συρακόσιοι, μίαν ἔχοντες σωτηρίαν τὴν ἀπὸ τοῦ Δίωνος βοήθειαν, ἐξαπέστειλαν ἱππεῖς εἰς Λεοντίνους, δεόμενοι τοῦ Δίωνος μὴ περιιδεῖν τὴν πατρίδα δοριάλωτον γινομένην καὶ τῶν μὲν ἡμαρτημένων δοῦναι συγγνώμην αὐτοῖς, τὰς δὲ παρούσας δυστυχίας ἐλεήσαντα διορθώσασθαι τὴν τῆς πατρίδος συμφοράν. (2) ὁ δὲ Δίων λαμπρὸς ὢν τὴν ψυχὴν καὶ διὰ τὴν ἐκ φιλοσοφίας παιδείαν ἐξημερωμένος τοὺς λογισμοὺς οὐκ ἐμνησικάκησε τοῖς πολίταις, ἀλλὰ τοὺς μισθοφόρους πείσας παραχρῆμα ἀνέζευξε καὶ διανύσας ὀξέως τὴν εἰς Συρακούσσας ὁδὸν ἧκε πρὸς τὰ Ἑξάπυλα. (3) ἐνταῦθα δὲ διατάξας τοὺς στρατιώτας προσῆγε κατὰ τάχος καὶ κατέλαβεν ἐκ τῆς πόλεως τέκνα μὲν καὶ γυναῖκας καὶ τοὺς γεγηρακότας ὑπὲρ τοὺς μυρίους: οὗτοι δὲ πάντες ἀπαντῶντες μετὰ δακρύων ἱκέτευον ἀμῦναι τοῖς ἰδίοις ἀκληρήμασιν. οἱ δ' ἐκ τῆς ἀκροπόλεως μισθοφόροι κεκρατηκότες ἤδη τῆς προθέσεως τὰς μὲν περὶ τὴν ἀγορὰν οἰκίας διαρπάσαντες ἐνέπρησαν, ἐπὶ δὲ τὰς λοιπὰς ὁρμήσαντες διήρπαζον τὰς ἐν ταύταις κτήσεις. (4) καθ' ὃν δὴ καιρὸν Δίων κατὰ πλείους τόπους εἰσπεσὼν εἰς τὴν πόλιν, καὶ τοῖς πολεμίοις περὶ τὰς ἁρπαγὰς ἀσχολουμένοις ἐπιθέμενος πάντας τοὺς περιτυγχάνοντας ἔκτεινε κομίζοντας ἐπὶ τῶν ὤμων παντοδαπὰς κατασκευάς: διὰ δὲ τὸ παράδοξον τῆς παρουσίας καὶ τὴν ἀταξίαν καὶ τὴν ταραχὴν τῶν διαφορούντων τὰς κτήσεις εὐχερῶς ἅπαντες ἐχειροῦντο. τέλος δὲ πλειόνων ἢ τετρακισχιλίων φονευθέντων, τῶν μὲν ἐν ταῖς οἰκίαις, τῶν δ' ἐν ταῖς ὁδοῖς, οἱ λοιποὶ συνέφυγον εἰς τὴν ἀκρόπολιν καὶ τὰς πύλας κλείσαντες ἐξέφυγον τὸν κίνδυνον. (5) Δίων δὲ κάλλιστον τῶν προγεγενημένων ἔργων ὑπ' αὐτοῦ διαπραξάμενος τὰς μὲν καιομένας οἰκίας διέσωσε κατασβέσας τὴν φλόγα, τὸ δὲ περιτείχισμα καλῶς κατασκευασάμενος μιᾷ πράξει τήν τε πόλιν ὠχύρωσε καὶ τοὺς πολεμίους ἀποτειχίσας εἶρξε τῆς ἐπὶ τὴν γῆν ἐξόδου. καθαρὰν δὲ τῶν νεκρῶν ποιήσας τὴν πόλιν καὶ τρόπαιον στήσας ἔθυσε τοῖς θεοῖς ὑπὲρ τῆς σωτηρίας. (6) συναχθείσης δ' ἐκκλησίας ὁ μὲν δῆμος εὐχαριστῶν αὐτῷ στρατηγὸν ἐχειροτόνησεν αὐτοκράτορα τὸν Δίωνα καὶ τιμὰς ἀπένειμεν ἡρωικάς, ὁ δὲ Δίων ἀκολούθως τοῖς πεπραγμένοις ἐπιεικῶς τοὺς μὲν ἐχθροὺς ἅπαντας ἀπέλυσε τῶν ἐγκλημάτων καὶ τὸ πλῆθος παραμυθησάμενος εἰς κοινὴν ἤγαγεν ὁμόνοιαν. οἱ δὲ Συρακόσιοι πανδήμοις ἐπαίνοις καὶ ἀποδοχαῖς μεγάλαις ἐτίμων τὸν εὐεργέτην ὡς μόνον σωτῆρα γεγονότα τῆς πατρίδος. καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν Σικελίαν ἐν τούτοις ἦν.

Traduction française :

[16,20] XX. A la pointe du jour, les Syracusains reconnurent toute l'étendue du désastre; et, mettant dans Dion leur unique moyen de salut, ils envoyèrent quelques cavaliers à Léontium pour supplier Dion de ne point laisser périr la patrie sous le fer de l'ennemi, de leur pardonner les torts qu'ils avaient eus à son égard, et de ne songer qu'à secourir la patrie en deuil. Dion, qui avait l'âme généreuse et l'esprit cultivé par les principes de la philosophie, ne laissa éclater aucun ressentiment contre ses concitoyens; il engagea ses troupes à le suivre et se mit sur-le-champ en marche. Il franchit rapidement la distance qui le séparait de Syracuse. Arrivé aux Hexapyles , il rangea ses troupes en bataille, se porta promptement en avant et recueillit les enfants, les femmes et les vieillards, qui, au nombre de plus de dix mille, avaient abandonné la ville. Tous le supplièrent, les larmes aux yeux, de les soustraire à leur infortune. La garnison de la citadelle avait, réussi dans son entreprise : elle avait pillé et incendié les maisons qui avoisinaient la place publique; déjà les soldats du tyran s'étaient précipités dans les autres maisons et en enlevaient les richesses, lorsque Dion se jeta tout à coup dans la ville sur plusieurs points à la fois. Tombant sur les ennemis occupés au pillage, il passait au fil de l'épée tous ceux qu'il rencontrait et qui emportaient sur leurs épaules toutes sortes de meubles. Cette attaque imprévue, l'indiscipline des soldats et le désordre des pillards, les firent facilement tomber entre les mains de Dion. Enfin, plus de quatre mille hommes furent égorgés, soit dans les maisons, soit dans les rues; le reste s'enfuit dans la citadelle, on ferma les portes et se mit à l'abri du danger. Par cette action, plus brillante que toutes celles qu'il avait encore accomplies, Dion parvint à soustraire Syracuse à une ruine certaine. Il éteignit la flamme qui consumait les maisons, rétablit très bien le mur d'enceinte, et par ce seul moyen il mit la ville en état de défense en même temps qu'il coupait aux ennemis toute communication avec la campagne. Après avoir purifié la ville en enlevant les morts, il dressa un trophée et offrit, en action de grâces, des sacrifices aux dieux. Le peuple se réunit en assemblée, et, en témoignage de sa reconnaissance , il proclama Dion chef souverain et lui décerna les honneurs héroïques. Dion, conséquent avec lui-même, pardonna généreusement à tous ses ennemis, et exhorta les citoyens à la concorde. Les Syracusains comblèrent leur bienfaiteur d'unanimes éloges, et honorèrent en lui le seul sauveur de la patrie. Tel était l'état des affaires en Sicile.





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Dernière mise à jour : 29/11/2005