HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVI

Αἰγυπτίους



Texte grec :

[16,56] LVI. ἐπ' ἄρχοντος δ' Ἀθήνησι Θεμιστοκλέους ἐν Ῥώμῃ τὴν ὑπατικὴν ἀρχὴν διεδέξαντο Γάιος Κορνήλιος καὶ Μάρκος Ποπίλιος. ἐπὶ δὲ τούτων Βοιωτοὶ πολλὴν τῆς Φωκίδος χώραν πορθήσαντες περὶ τὴν ὀνομαζομένην Ὕαν πόλιν ἐνίκησαν τοὺς πολεμίους καὶ κατέβαλον αὐτῶν περὶ ἑβδομήκοντα. (2) μετὰ δὲ ταῦτα Βοιωτοὶ περὶ Κορώνειαν συμπλακέντες τοῖς Φωκεῦσιν ἡττήθησαν καὶ συχνοὺς ἀπέβαλον. ἔπειτα τῶν Φωκέων κατασχόντων ἱκανάς τινας πόλεις ἐν τῇ Βοιωτίᾳ στρατεύσαντες οἱ Βοιωτοὶ καὶ τὸν σῖτον ἐκ τῆς χώρας τῶν πολεμίων φθείραντες κατὰ τὴν ἐπάνοδον ἡττήθησαν. (3) ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις Φάλαικος μὲν ὁ τῶν Φωκέων στρατηγὸς, διαβληθεὶς ὅτι πολλὰ τῶν ἱερῶν χρημάτων κέκλοφεν, ἐξέπεσεν ἐκ τῆς ἀρχῆς, ἀντὶ δὲ τούτου στρατηγῶν αἱρεθέντων τριῶν, Δεινοκράτους καὶ Καλλίου καὶ Σωφάνους, ἐγένετο ζήτησις τῶν ἱερῶν χρημάτων καὶ λόγον τοὺς κεχειρικότας οἱ Φωκεῖς ἀπῄτουν: ἦν δὲ πλεῖστα διῳκηκὼς Φίλων. (4) οὗτος δ' οὐ δυνάμενος ἀποδοῦναι τὸν λόγον κατεδικάσθη καὶ στρεβλωθεὶς ὑπὸ τῶν στρατηγῶν τοὺς μετέχοντας τῆς κλοπῆς ἐμήνυσεν, αὐτὸς δὲ ταῖς ἐσχάταις αἰκίαις περιπεσὼν οἰκείαν τῆς ἀσεβείας ἔσχε τὴν τοῦ βίου καταστροφήν. (5) οἱ δὲ νοσφισάμενοι τὰ χρήματα τὰ σωζόμενα καὶ περιόντα τῶν ἐκ τῆς κλοπῆς ἀπέδωκαν, αὐτοὶ δ' ἐθανατώθησαν ὡς ἱερόσυλοι. τῶν δὲ προγεγενημένων στρατηγῶν ὁ μὲν πρῶτος ἄρξας Φιλόμηλος ἀπέσχετο τῶν ἀναθημάτων, ὁ δὲ δεύτερος,προσαγορευόμενος μὲν Ὀνόμαρχος, ἀδελφὸς δ' ὢν Φιλομήλου, πλεῖστα τῶν τοῦ θεοῦ χρημάτων κατεδαπάνησε, τρίτος δὲ Φάυλλος ὁ ἀδελφὸς Ὀνομάρχου στρατηγήσας οὐκ ὀλίγα τῶν ἀναθημάτων κατέκοψεν εἰς τὰς τῶν ξένων μισθοφοράς. (6) τὰς γὰρ ἀνατεθείσας ὑπὸ Κροίσου τοῦ Λυδῶν βασιλέως χρυσᾶς πλίνθους, οὔσας ἑκατὸν καὶ εἴκοσι διταλάντους, κατέκοψεν εἰς νόμισμα, φιάλας δὲ χρυσᾶς τριακοσίας καὶ ἑξήκοντα διμναίους καὶ λέοντα χρυσοῦν καὶ γυναῖκα, τριάκοντα ταλάντων χρυσοῦ σταθμὸν ἀγόντων τῶν πάντων: ὥστε τὸ πᾶν κατακοπὲν χρυσίον εἰς ἀργυρίου λόγον ἀναγομένων τῶν χρημάτων εὑρίσκεσθαι τάλαντα τετρακισχίλια: τῶν δ' ἀργυρῶν ἀναθημάτων τῶν τε ὑπὸ Κροίσου καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων ἀνατεθέντων τοὺς πάντας στρατηγοὺς δεδαπανηκέναι τάλαντα πλείω τῶν ἑξακισχιλίων, προστιθεμένων δὲ καὶ τῶν χρυσῶν ἀναθημάτων ὑπερβάλλειν τὰ μύρια τάλαντα. (7) ἔνιοι δὲ τῶν συγγραφέων φασὶν οὐκ ἐλάττω γενέσθαι τὰ συληθέντα τῶν ἐν τοῖς Περσικοῖς θησαυροῖς ὑπ' Ἀλεξάνδρου κατακτηθέντων. ἐπεχείρησαν δ' οἱ περὶ τὸν Φάλαικον στρατηγοὶ καὶ τὸν ναὸν ὀρύττειν, εἰπόντος τινὸς ὡς ἐν αὐτῷ θησαυρὸς εἴη πολὺν ἔχων ἄργυρόν τε καὶ χρυσόν: καὶ τὰ περὶ τὴν ἑστίαν καὶ τὸν τρίποδα φιλοτίμως ἀνέσκαπτον. ὁ δὲ μηνύσας τὸν θησαυρὸν μάρτυρα παρείχετο τὸν ἐπιφανέστατον καὶ ἀρχαιότατον τῶν ποιητῶν Ὅμηρον ἐν οἷς λέγει οὐδ' ὅσα λάινος οὐδὸς ἀφήτορος ἐντὸς ἐέργει Φοίβου Ἀπόλλωνος Πυθοῖ ἐνὶ πετρηέσσῃ. (8) τῶν δὲ στρατιωτῶν ἐγχειρούντων σκάπτειν τὰ περὶ τὸν τρίποδα σεισμοὶ μεγάλοι γενόμενοι τοῖς Φωκεῦσι φόβον ἐπέστησαν, φανερῶς δὲ τῶν θεῶν προσημαινόντων τὴν κατὰ τῶν ἱεροσύλων κόλασιν ἀπέστησαν τῶν ἔργων. ὁ δὲ τῆς παρανομίας ταύτης ἡγεμὼν Φίλων ὁ προειρημένος ταχὺ τῷ δαιμονίῳ τὰς προσηκούσας δίκας ἐξέτισε.

Traduction française :

[16,56] LVI. Thémistocle étant archonte d'Athènes, les Romains sommèrent consuls Caïus Cornélius et Marcus Popilius. Dans cette année, les Béotiens ravagèrent une grande partie de la Phocide, battirent l'ennemi près d'Hyampolis, et lui firent perdre à peu près soixante-dix hommes. Peu de temps après, les Béotiens eurent une rencontre avec les Phocidiens, près de Coronée; ils furent vaincus et perdirent beaucoup de monde. Après cela, les Phocidiens s'emparèrent de quelques villes considérables de la Béotie. Les Béotiens se mirent de nouveau en mouvement, envahirent le territoire des ennemis et en détruisirent les récoltes; mais ils furent battus pendant leur retraite. Tandis que ces événements avaient lieu, Phalaecus, général des Phocidiens , accusé d'avoir volé une grande partie de l'argent sacré, fut destitué du commandement et remplacé par trois généraux : Dinocrate, Callias et Sophane. On fit une enquête au sujet du trésor sacré, et les Phocidiens demandèrent aux gérants un compte exact. Philon en avait été le principal administrateur; comme il ne put rendre le compte demandé, il fut traduit en jugement. Mis à la torture par l'ordre des généraux, il dénonça ses complices, et, après avoir supporté les plus cruels outrages, il subit une mort digne de son impiété. Ceux qui s'étaient approprié ce trésor, restituèrent tout ce qui restait du fruit de leur vol; mais ils n'en furent pas moins mis à mort comme coupables de sacrilége. Parmi les anciens généraux, Philomélus, le premier en tête, n'avait point touché aux offrandes sacrées; le second, nommé Onomarque, frère de Philomélus, en avait dépensé une partie considérable; enfin, le troisième général, Phayllus, frère d'Onomarque, avait converti en monnaie une autre partie du trésor sacré pour payer ses troupes mercenaires ; il avait fait servir à cet usage les cent vingt lingots d'or, du poids de deux talents chacun, qui avaient été donnés en offrande par Crésus, roi des Lydiens.Il convertit également en monnaie trois cent soixante vases d'or, du poids de deux mines chacun, un lion et une femme d'or, pesant ensemble trente talents, de sorte qu'en réduisant tout cet or fondu à la valeur de l'argent, on trouve la somme de quatre mille talents. Il faut y ajouter encore les offrandes d'argent consacrées par Crésus et par quelques autres donataires, estimées à plus de six mille talents, qui furent également dissipées par les généraux; enfin, si l'on y joint plusieurs autres monuments en or, on arrive à une somme de plus de dix mille talents. Quelques historiens rapportent que la valeur des trésors enlevés à Delphes n'était pas au-dessous des richesses qu'Alexandre trouva dans les trésors persiques. Les lieutenants de Phalaecus entreprirent même de fouiller le sol du temple, sur un bruit qui s'était répandu qu'on y découvrirait une grande quantité d'or et d'argent. Ils creusèrent le sol autour du foyer et du trépied. Celui qui indiquait ce trésor citait en, témoignage ce vers du plus ancien et du plus célèbre des poètes, Homère : "Des richesses telles que n'en renferme pas dans son intérieur le sol pierreux du temple de Phébus Apollon, dans la rocheuse Pytho". Mais, à peine les soldats eurent-ils mis la main à ces fouilles autour du trépied, que de violents tremblements de terre se firent sentir, et répandirent l'épouvante parmi les Phocidiens. Les dieux menaçaient de leur vengeance les sacriléges, qui cessèrent aussitôt les travaux. Philon, l'instigateur de cette entreprise impie, fut puni par la divinité comme il la méritait.





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Dernière mise à jour : 29/11/2005