| Texte grec :
 
 
  
  
   | [15,31] 31. Οἱ δὲ ὁρῶντες τὴν τῶν συμμάχων ὁρμὴν πρὸς τὴν ἀπόστασιν 
 ἀκατάσχετον οὖσαν, ἐπαύσαντο τῆς προϋπαρχούσης βαρύτητος καὶ 
 ταῖς πόλεσι φιλανθρώπως προσεφέροντο. τοιαύταις δ' ὁμιλίαις καὶ 
 εὐεργεσίαις χρησάμενοι εὐνουστέρους ἅπαντας τοὺς συμμάχους 
 κατεσκεύασαν. Ὁρῶντες δὲ τὸν πόλεμον αὐξόμενον καὶ πολλῆς 
 ἐπιμελείας ἐπιδεόμενον, τάς τε ἄλλας παρασκευὰς ἐποιοῦντο 
 φιλοτίμως καὶ τὴν διάταξιν καὶ τὴν διαίρεσιν τῶν στρατιωτῶν καὶ 
 λειτουργιῶν περιττότερον ἐξειργάσαντο. (2) Τάς τε γὰρ πόλεις καὶ 
 τοὺς καταλεγομένους στρατιώτας εἰς τὸν πόλεμον διεῖλαν εἰς δέκα 
 μέρη· τούτων δὲ πρώτην ἐπεῖχον μερίδα Λακεδαιμόνιοι, δευτέραν δὲ 
 καὶ τρίτην ᾿Αρκάδες, τετάρτην δ' ᾿Ηλεῖοι, πέμπτην δ' ᾿Αχαιοί· καὶ τὴν 
 μὲν ἕκτην ἐπλήρουν Κορίνθιοι καὶ Μεγαρεῖς, τὴν δ' ἑβδόμην 
 Σικυώνιοι καὶ Φλιάσιοι καὶ οἱ τὴν ᾿Ακτὴν καλουμένην οἰκοῦντες, τὴν 
 δ' ὀγδόην ᾿Ακαρνᾶνες, ἐνάτην δὲ Φωκεῖς καὶ Λοκροί, τὴν δ' ἐπὶ πᾶσιν 
 ᾿Ολύνθιοι καὶ οἱ ἐπὶ Θρᾴκης κατοικοῦντες σύμμαχοι. Ἦν δ' αὐτοῖς ὁ 
 μὲν ὁπλίτης πρὸς δύο ψιλοὺς τεταγμένος, ὁ δ' ἱππεὺς πρὸς τέτταρας 
 ὁπλίτας ἰσαζόμενος. (3) Τοιαύτης δὲ τῆς συντάξεως οὔσης, ἡγεῖτο τῆς 
 στρατιᾶς ᾿Αγησίλαος ὁ βασιλεύς· περιβόητος δ' ἦν ἐπ' ἀνδρείᾳ καὶ 
 στρατηγικῇ συνέσει καὶ σχεδὸν ἀνίκητος γεγονὼς ἐν τοῖς ἐπάνω 
 χρόνοις. Ἔν τε γὰρ τοῖς λοιποῖς πολέμοις ἐθαυμάσθη, καὶ καθ' ὃν 
 καιρὸν Λακεδαιμόνιοι ἐπολέμουν τοῖς Πέρσαις, παραταξάμενος καὶ 
 πολλαπλασίονα δύναμιν νικήσας, πολλὴν τῆς ᾿Ασίας ἐπῆλθε κρατῶν 
 τῶν ὑπαίθρων, καὶ πέρας, εἰ μὴ μετεπέμψαντο αὐτὸν οἱ Σπαρτιᾶται 
 διά τινας πολιτικὰς χρείας, σχεδὸν ἂν καὶ τὴν ὅλην τῶν Περσῶν 
 βασιλείαν εἰς τοὺς ἐσχάτους κινδύνους κατέστησεν. (4) Ἦν γὰρ ὁ 
 ἀνὴρ οὗτος δραστικὸς καὶ μετὰ συνέσεως πολλῆς θρασὺς καὶ 
 παραβόλοις πράξεσι χρώμενος. διὸ καὶ τότε θεωροῦντες οἱ 
 Σπαρτιᾶται τὸ μέγεθος τοῦ πολέμου προσδεόμενον ἡγεμόνος 
 ἀξιολόγου, τοῦτον τοῦ πολέμου παντὸς ἡγεμόνα κατέστησαν. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [15,31] Ces derniers voyant la disposition où étaient toutes les villes de leur 
dépendante de se séparer d'eux, adoucirent extrêmement à leur égard 
leur ancienne dureté et affectaient de les traiter avec douceur : ils 
réussirent même par cette complaisance accompagnée de bienfaits réels 
à les attacher plus sincèrement à leurs intérêts. Voyant aussi que la 
guerre s'allumait de toutes pars et qu'ils ne pouvaient apporter trop 
d'attention à leur défense, ils pensèrent très sérieusement au choix de 
leurs soldats, à la distribution de leurs troupes et à tout ce qui concernait 
la sûreté de leur République. (2) C'est dans cette vue qu'ils partagèrent 
toutes leurs forces militaires en dix corps. Le premier n'était composé que 
des Lacédémoniens mêmes, les Arcadiens seuls remplissaient le second 
et le troisième. Les Éléens faisaient le quatrième. Les Achaiens le 
cinquième. Les Corinthiens et les Mégariens composaient le sixième. 
Ceux de Sicyone, de Phlius et d'Acté faisaient ensemble le septième. Les 
Acarnaniens le huitième, les habitants de la Phocide et de la Locride le 
neuvième et enfin les Olynthiens et tous leurs alliés de la Thrace avaient 
été placés dans le dixième. Dans chaque corps il y avait un soldat 
pesamment armé contre deux armés à la légère et quatre hommes 
d'infanterie pour un cavalier. (3) Le roi Agésilas commandait seul toute 
cette armée, homme illustre par son courage et par son intelligence dans 
la guerre et qui jusqu alors n'avait presque éprouvé en ce genre aucune 
des vicissitudes ordinaires de la fortune. Il avait été admiré dans les 
campagnes précédentes et dans le temps que les Lacédémoniens 
tenaient tête aux Perses, il avait attaqué et vaincu des armées beaucoup 
plus fortes que la sienne et s'était si prodigieusement avancé dans I'Asie 
qu'il semblait s'en être rendu le maître. Il y a même beaucoup 
d'apparence que si les Spartiates ne l'avaient rappelé pour des intérêts 
particuliers de leur république, il aurait ébranlé l'empire des Perses. (4) Il 
était homme d'exécution et naturellement porté à des entreprises 
extraordinaires, mais la prudence en lui accompagnait toujours la 
hardiesse. C'est pour cela. aussi que les Spartiates qui sentaient toutes 
les conséquences de la guerre dont il s'agissait actuellement lui en 
confièrent la conduite. |  |