| Texte grec :
 
 
  
  
   | [15,16] 16. Βαρείας δὲ καὶ ὑπερηφάνου τῆς ἀποκρίσεως δοκούσης ὑπάρχειν, οἱ 
 Καρχηδόνιοι τῇ συνήθει πανουργίᾳ κατεστρατήγησαν τὸν Διονύσιον. 
 Προσποιηθέντες οὖν εὐδοκεῖσθαι ταῖς ὁμολογίαις, ἔφησαν αὐτοὺς μὲν 
 μὴ ὑπάρχειν κυρίους τῆς τῶν πόλεων παραδόσεως, ἵνα δὲ τοῖς 
 ἄρχουσι διαλεχθῶσι περὶ τούτων, ἠξίωσαν τὸν Διονύσιον ὀλίγας 
 ἡμέρας ἀνοχὰς ποιήσασθαι. (2) Συγχωρήσαντος δὲ τοῦ δυνάστου καὶ 
 τῶν ἀνοχῶν γενομένων, ὁ μὲν Διονύσιος περιχαρὴς ἦν, ὡς αὐτίκα 
 μάλα τὴν Σικελίαν πᾶσαν παραληψόμενος, οἱ δὲ Καρχηδόνιοι 
 Μάγωνα μὲν τὸν βασιλέα μεγαλοπρεπῶς ἔθαψαν, ἀντὶ δ' ἐκείνου 
 στρατηγὸν κατέστησαν τὸν υἱὸν αὐτοῦ, νέον μὲν παντελῶς ὄντα, 
 φρονήματος δὲ γέμοντα καὶ διάφορον ἀνδρείᾳ. Οὗτος δὲ πάντα τὸν 
 τῶν ἀνοχῶν χρόνον διετέλεσε διατάσσων καὶ γυμνάζων τὴν δύναμιν, 
 διὰ δὲ τῆς τῶν ἔργων ἀθλήσεως καὶ τῆς τῶν λόγων παρακλήσεως καὶ 
 γυμνασίας ἐν τοῖς ὅπλοις εὐπειθῆ καὶ δυνατὴν ἐποίησε τὴν στρατιάν. 
 (3) Ὡς δ' ὁ τῆς ὁμολογίας διῆλθε χρόνος, ἀμφότεροι τὰς δυνάμεις 
 ἐκτάξαντες συγκατέβησαν προθύμως ἐπὶ τὴν μάχην. Γενομένης δὲ 
 παρατάξεως ἰσχυρᾶς περὶ τὸ καλούμενον Κρόνιον, τὸ δαιμόνιον 
 ἐναλλὰξ τῇ νίκῃ τὴν ἧτταν τῶν Καρχηδονίων διωρθώσατο· οἱ μὲν γὰρ 
 προνενικηκότες διὰ τὴν προγεγενημένην εὐημερίαν μεγαλαυχοῦντες 
 παραδόξως ἐσφάλησαν, οἱ δὲ διὰ τὴν ἧτταν πεπτωκότες ταῖς ἐλπίσιν, 
 ἀπροσδόκητον καὶ μεγάλην εὐημερίαν ἀπηνέγκαντο. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [15,16] 16. Les Carthaginois qui sentirent tout l'orgueil et toute la dureté de ces 
conditions, eurent recours à leur ressource ordinaire et firent tomber 
Denys dans le piège qu'ils lui rendirent. La réponse de l'armée 
Carthaginoise fut que l'on trouvait raisonnable la proposition du 
vainqueur, mais qu'ils n'avaient pas l'autorité nécessaire pour rendre par 
eux-mêmes les villes de la Sicile. Qu'ainsi ils priaient Denys de leur 
accorder une trêve de quelques jours, pour recevoir la réponse de leurs 
magistrats sur cet article. (2) Le vainqueur leur accorda la suspension 
d'armes, et un délai fixé, pendant lequel il se réjouissait, comme allant 
être dans quelques jours le maître de toute la Sicile. Pendant cet 
intervalle les Carthaginois firent des funérailles magnifiques à leur roi 
Magon et mirent à sa place son fils qui était extrêmement jeune , mais qui 
donnait déjà des marques d'un très grand sens et d'une valeur 
extraordinaire. En effet il employa tout le temps de la trêve à faire la 
revue des troupes échappées de la dernière défaite et à les entretenir 
dans des exercices continuels. Par les peines qu'il se donnait lui-même, 
par ses exhortations assidues et par les travaux auxquels il accoutumait 
ses soldats, il forma bientôt une armée courageuse et disciplinée. (3) 
Ainsi le terme de la trêve étant expiré, les deux armées se trouvèrent 
également disposées à une attaque vigoureuse : de sorte que le combat 
ayant été livré avec la même ardeur de part et d'autre auprès d'un lieu 
appelé Cronion, la destinée donna aux Carthaginois la revanche 
complète de la bataille qu'ils avaient perdue contre les Siciliens. Ceux qui 
avaient gagné la précédente avaient tiré de ce succès une confiance qui 
les perdit ; et les vaincus qui s'étaient vus sans ressource après leur 
défaite, rentrèrent par leur victoire dans leur première tranquillité et 
reprirent toutes leurs espérances. |  |