| Texte grec :
 
 
  
  
   | [15,13] 13. Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις κατὰ τὴν Σικελίαν Διονύσιος ὁ τῶν 
 Συρακοσίων τύραννος ἔγνω κατὰ τὸν ᾿Αδρίαν πόλεις οἰκίζειν. Τοῦτο 
 δὲ ἔπραττε διανοούμενος τὸν ᾿Ιόνιον καλούμενον πόρον 
 ἰδιοποιεῖσθαι, ἵνα τὸν ἐπὶ τὴν ῎Ηπειρον πλοῦν ἀσφαλῆ κατασκευάσῃ 
 καὶ πόλεις ἔχῃ ἰδίας εἰς τὸ δύνασθαι ναυσὶ καθορμισθῆναι. Ἔσπευδε 
 γὰρ ἄφνω μεγάλαις δυνάμεσιν ἐπιπλεῦσαι τοῖς κατὰ τὴν ῎Ηπειρον 
 τόποις καὶ συλῆσαι τὸ ἐν Δελφοῖς τέμενος, γέμον πολλῶν χρημάτων. 
 (2) Διὸ καὶ πρὸς ᾿Ιλλυριοὺς ἐποιήσατο συμμαχίαν δι' ᾿Αλκέτου τοῦ 
 Μολοττοῦ, ὃς ἐτύγχανε φυγὰς ὢν καὶ διατρίβων ἐν ταῖς Συρακούσαις. 
 Τῶν δ' ᾿Ιλλυριῶν ἐχόντων πόλεμον, ἐξαπέστειλεν αὐτοῖς συμμάχους 
 στρατιώτας δισχιλίους καὶ πανοπλίας ῾Ελληνικὰς πεντακοσίας. Οἱ δ' 
 ᾿Ιλλυριοὶ τὰς μὲν πανοπλίας ἀνέδωκαν τοῖς ἀρίστοις τῶν στρατιωτῶν, 
 τοὺς δὲ στρατιώτας κατέμιξαν τοῖς ἰδίοις στρατιώταις. (3) Πολλὴν δὲ 
 δύναμιν ἀθροίσαντες ἐνέβαλον εἰς τὴν ῎Ηπειρον καὶ κατῆγον τὸν 
 ᾿Αλκέταν ἐπὶ τὴν τῶν Μολοττῶν βασιλείαν. Οὐδενὸς δ' αὐτοῖς 
 προσέχοντος, τὸ μὲν πρῶτον ἐπόρθησαν τὴν χώραν, μετὰ δὲ ταῦτα 
 τῶν Μολοττῶν ἀντιταττομένων ἐγένετο μάχη καρτερά, καθ' ἣν 
 νικήσαντες οἱ ᾿Ιλλυριοὶ κατέκοψαν τῶν Μολοττῶν πλείους τῶν 
 μυρίων πεντακισχιλίων. Τοιαύτῃ δὲ συμφορᾷ τῶν ᾿Ηπειρωτῶν 
 περιπεσόντων, Λακεδαιμόνιοι πυθόμενοι τὰ συμβεβηκότα συμμαχίαν 
 ἐξέπεμψαν τοῖς Μολοττοῖς, δι' ἧς τοῦ πολλοῦ θράσους ἔπαυσαν τοὺς 
 βαρβάρους. (4) Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις Πάριοι κατά τινα 
 χρησμὸν ἀποικίαν ἐκπέμψαντες εἰς τὸν ᾿Αδρίαν ἔκτισαν ἐν αὐτῷ 
 νῆσον τὴν ὀνομαζομένην Φάρον, συμπράξαντος αὐτοῖς Διονυσίου τοῦ 
 τυράννου. Οὗτος γὰρ ἀποικίαν ἀπεσταλκὼς εἰς τὸν ᾿Αδρίαν οὐ 
 πολλοῖς πρότερον ἔτεσιν ἐκτικὼς ἦν τὴν πόλιν τὴν ὀνομαζομένην 
 Λίσσον. (5) Ἐκ ταύτης οὖν ὁρμώμενος Διονύσιος ... σχολὴν ἄγων 
 κατεσκεύασε νεώρια διακοσίαις τριήρεσι, καὶ τεῖχος περιέβαλε τῇ 
 πόλει τηλικοῦτο τὸ μέγεθος, ὥστε τῇ πόλει γενέσθαι τὸν περίβολον 
 μέγιστον τῶν ῾Ελληνίδων πόλεων. Κατεσκεύασε δὲ καὶ γυμνάσια 
 μεγάλα παρὰ τὸν ῎Αναπον ποταμόν, θεῶν τε ναοὺς κατεσκεύασε καὶ 
 τἄλλα τὰ συντείνοντα πρὸς αὔξησιν πόλεως καὶ δόξαν. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [15,13] 13 Pendant ce temps Denys le tyran conçut le dessein de bâtir des villes 
de la dépendance de Syracuse le long des rivages de la mer Adriatique. 
Son but dans cette entreprise était d'assurer à ses vaisseaux le passage 
de la mer Ionienne pour aller jusqu'en Épire et d'avoir des ports à lui dans 
ce trajet. Il se préparait à tomber incessamment fur l'Épire avec de 
grandes forces maritimes et à pilier le temple de Delphes qu'il savait être 
plein de trésors. (2) Dans cette vue il fit alliance avec les Illyriens par 
l'entremise d'Alcétas roi des Molosses, qui chassé de son trône s'était 
réfugié à Syracuse. Sachant donc que les Illyriens étaient actuellement 
en guerre pour rétablir ce roi, il leur envoya un secours de deux mille 
hommes et cinq cents paires d'armure complète à la Grecque. Les 
Illyriens en revêtirent les plus braves de leurs soldats et distribuèrent les 
deux mille hommes dans leurs corps de troupes. (3) Enfin rassemblant 
toutes leurs forces, ils traversèrent l'Épire pour passer dans le pays des 
Molosses, où ne trouvant pas d'abord de résistance, ils firent du ravage et 
dans l'Épire et dans les terres des révoltés , et conduisirent même le roi 
jusque dans son palais. Mais les Molosses s'étant rassemblés en corps 
d'armée, il se donna un grand combat, où les Illyriens vainqueurs leur 
tuèrent plus de quinze mille hommes. Les Lacédémoniens apprenant les 
dommages que ces peuples avaient soufferts, leur envoyèrent des 
recours par le moyen desquels ceux-ci se mirent à l'abri de l'audace et 
des incursions des Barbares de leur voisinage. (4) Pendant que ces 
choses se passaient, les habitants de l'île de Paros sur l'avis d'un certain 
oracle, envoyèrent une colonie dans une île de la mer Adriatique, 
nommée Pharos, où ils bâtirent des maisons. Ils étaient favorisés dans 
cette transmigration parle tyran Denys, qui peu d'années auparavant avait 
envoyé dans cette même île des habitants qui y avaient bâti une ville 
appelée Lyssus. (5) A la suite de cette première entreprise Denys qui 
n'avait alors aucune autre affaire qui le détournât, fit construire dans le 
même lieu un port et un abri pour deux cents vaisseaux, et outre cela un 
mur qui environnait toute la ville. Son enceinte était si grande, qu'il n'y en 
avait aucune qui l'égalât dans la Grèce entière : il y fit disposer aussi des 
lieux d'exercice d'une très vaste étendue le long du fleuve Anapus : il y fit 
élever surtout des temples des dieux : en un mot , il l'embellit de tout ce 
qui peut contribuer à la magnificence et à la réputation d'une ville. |  |