| Texte grec :
 
 
  
  
   | [15,85] 85. Ἀμφοτέρων δὲ προθύμως συγκαταβάντων εἰς τὸν ὑπὲρ τῶν ὅλων 
 ἀγῶνα, καὶ διαταχθέντων τῶν στρατοπέδων, οἱ μὲν μάντεις 
 σφαγιασάμενοι παρ' ἀμφοτέροις ἀπεφαίνοντο τὴν νίκην ὑπὸ τῶν 
 θεῶν προφαινομένην· (2) Κατὰ δὲ τὴν τάξιν Μαντινεῖς μὲν μετὰ τῶν 
 ἄλλων ᾿Αρκάδων τὸ δεξιὸν ἐπεῖχον κέρας, ἔχοντες παραστάτας καὶ 
 συναγωνιστὰς Λακεδαιμονίους, τούτοις δὲ συνεχεῖς ἦσαν ᾿Ηλεῖοι καὶ 
 ᾿Αχαιοί, καὶ τῶν ἄλλων οἱ καταδεέστεροι τὴν μέσην ἐπεῖχον τάξιν· τὸ 
 δ' εὐώνυμον κέρας ἀνεπλήρουν ᾿Αθηναῖοι. Θηβαῖοι δ' αὐτοὶ μὲν ἐπὶ τὸ 
 εὐώνυμον κέρας ἐτάχθησαν, παραστάτας ἔχοντες ᾿Αρκάδας, τὸ δὲ 
 δεξιὸν παρέδωκαν ᾿Αργείοις· τὸ δὲ ἄλλο πλῆθος ἀνεπλήρου τὴν 
 μέσην τάξιν, Εὐβοεῖς καὶ Λοκροὶ καὶ Σικυώνιοι, πρὸς δὲ τούτοις 
 Μεσσήνιοι καὶ Μαλιεῖς καὶ Αἰνιᾶνες, ἔτι δὲ καὶ Θετταλοὶ καὶ οἱ λοιποὶ 
 σύμμαχοι. Τοὺς δ' ἱππεῖς ἐφ' ἑκατέρων τῶν κεράτων ἀμφότεροι 
 διείλοντο. (3) Τῶν δὲ στρατευμάτων τοῦτον τὸν τρόπον τεταγμένων, 
 ὡς ἤδη πλησίον ὑπῆρχον ἀλλήλων, αἱ μὲν σάλπιγγες τὸ πολεμικὸν 
 ἐσήμαινον, αἱ δὲ δυνάμεις ἠλάλαξαν καὶ τῷ μεγέθει τῆς βοῆς τὴν 
 νίκην ἐσήμαινον. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἱππομαχίαν ἐν τοῖς κέρασι 
 συνεστήσαντο, καθ' ἣν ταῖς φιλοτιμίαις ἑαυτοὺς ὑπερεβάλοντο. (4) Οἱ 
 μὲν γὰρ τῶν ᾿Αθηναίων ἱππεῖς τοῖς τῶν Θηβαίων ἐπελάσαντες 
 ἠλαττοῦντο οὐχ οὕτω ταῖς τῶν ἵππων ἀρεταῖς οὐδὲ ταῖς ἰδίαις 
 εὐψυχίαις οὐδὲ ταῖς κατὰ τὴν ἱππικὴν ἐμπειρίαις· ἐν γὰρ τούτοις 
 ἅπασιν οὐκ ἦν καταδεέστερον τὸ τῶν ᾿Αθηναίων ἱππικόν· τῷ δὲ 
 πλήθει καὶ τῇ παρασκευῇ τῶν ψιλῶν καὶ τῇ στρατηγικῇ συντάξει 
 πολὺ τῶν ἐναντίων ἐλείποντο. Αὐτοὶ μὲν οὖν ὀλίγους εἶχον 
 ἀκοντιστάς, οἱ δὲ Θηβαῖοι τριπλασίους σφενδονήτας καὶ ἀκοντιστὰς 
 τοὺς ἐκ τῶν περὶ τὴν Θετταλίαν τόπων ἀπεσταλμένους. (5) Οὗτοι 
 περιττότερον ἐκ παίδων ζηλοῦντες τὴν ἐν τούτοις μάχην, μεγάλην 
 ῥοπὴν ποιεῖν εἰώθεισαν ἐν ταῖς μάχαις διὰ τὴν ἐν τούτοις ἐμπειρίαν. 
 διόπερ οἱ ᾿Αθηναῖοι κατατιτρωσκόμενοι μὲν ὑπὸ τῶν ψιλικῶν, 
 καταπονούμενοι δ' ὑπὸ τῶν ἀνθεστηκότων, ἅπαντες ἐτράπησαν. (6) 
 Τὴν δὲ φυγὴν ἐκτὸς τῶν κεράτων ποιησάμενοι διωρθώσαντο τὴν 
 ἧτταν· ἅμα μὲν γὰρ κατὰ τὴν ἀποχώρησιν οὐκ ἐτάραξαν τὴν ἰδίαν 
 φάλαγγα, ἅμα δὲ περιπεσόντες Εὐβοεῦσι καὶ μισθοφόροις τισὶν 
 ἀπεσταλμένοις ἐπὶ τὴν κατάληψιν τῶν πλησίον λόφων, συνάψαντες 
 αὐτοῖς μάχην ἅπαντας ἀπέκτειναν. (7) Οἱ δὲ τῶν Θηβαίων ἱππεῖς τοὺς 
 μὲν φεύγοντας οὐκ ἐπεδίωξαν, ἐπὶ δὲ τὴν φάλαγγα τῶν 
 ἀντιτεταγμένων ἐπελάσαντες ἐφιλοτιμοῦντο παραλλάξαι τοὺς 
 πεζούς. Ἰσχυρᾶς δὲ μάχης γενομένης, καὶ τῶν ᾿Αθηναίων 
 καταπονουμένων καὶ πρὸς φυγὴν ὁρμησάντων, ὁ τῶν ᾿Ηλείων 
 ἵππαρχος ἐπὶ τῆς οὐραγίας τεταγμένος ἐπεβοήθησε τοῖς φεύγουσι, 
 καὶ πολλοὺς τῶν Βοιωτῶν καταβαλὼν παλίντροπον ἐποίησε τὴν 
 μάχην. (8) Οἱ μὲν οὖν τῶν ᾿Ηλείων ἱππεῖς τοῦτον τὸν τρόπον 
 ἐπιφανέντες τῷ λαιῷ κέρατι τὸ γεγονὸς περὶ τοὺς συμμάχους 
 ἐλάττωμα διωρθώσαντο· ἐπὶ δὲ θατέρου κέρατος ἐπιρραξάντων 
 ἀλλήλοις τῶν ἱππέων βραχὺν χρόνον ἡ μάχη διέμεινεν ἰσόρροπος, 
 μετὰ δὲ ταῦτα διά τε τὸ πλῆθος καὶ τὴν ἀρετὴν τῶν Βοιωτῶν καὶ 
 Θετταλῶν ἱππέων οἱ μετὰ τῶν Μαντινέων ὄντες ἐβιάσθησαν, καὶ 
 συχνοὺς ἀποβαλόντες κατέφυγον πρὸς τὴν ἰδίαν φάλαγγα. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [15,85] Les deux partis étaient en présence bien déterminés à une action complète 
et décisive, lorsque les haruspices de Mantinée déclarèrent que les victimes 
promettaient la victoire à l'une & à l'autre armée. (2) A l'égard de l'ordre de 
bataille, les Mantinéens et les Arcadiens formaient la droite soutenus de près 
par les Lacédémoniens à côté desquels étaient encore ceux de l'Elide et de 
l'Achaïe, et plus loin les troupes dont on n'espérait pas un grand secours : la 
gauche était occupée par les Athéniens. Du côté des Thébains, ils formaient 
eux-mêmes leur gauche ayant auprès d'eux les Arcadiens de leur parti ; et ils 
avaient donné leur droite aux Argiens. Le milieu était occupé par des troupes de 
l'Eubée de la Locride, de Sicyone , par des Maliens, des Aenians, des 
Thessaliens mêmes et plusieurs autres alliés. La cavalerie s'avançait sur les 
ailes de part et d'autre. (3) Quand on se fut approché dans cette même 
disposition, les trompettes sonnèrent la charge, à laquelle il fut répondu par un 
cri général des deux armées qui se promettaient également la victoire. Le 
combat s'ouvrit par un choc des deux cavaleries, dont la valeur parut égale de 
part et d'autre. (4) La cavalerie athénienne s'élança la première sur la cavalerie 
Thébaine. Mais peu de temps après les Athéniens sentirent qu'ils avaient du 
dessous. Ce n'est pas qu'ils fussent inférieurs en courage aux Thébains, que 
leurs chevaux mêmes fussent moins vigoureux que ceux de l'armée ennemie, 
ou qu'ils ne fussent pas bien dressés. Car en tous ces points l'Attique ne le 
cédait point à la Béotie. Mais l'armée athénienne n'égalait point celle de Thèbes 
par le nombre, par l'adresse et par divers exercices militaires de ses alliés. Elle 
n'avait d'abord que très peu de gens de trait, au lieu que les Thébains en avaient 
tiré un très grand nombre de la Thessalie. (5) On y exerce les enfants dès le plus 
bas âge à ce genre de combat et par là ils sont d'un grand avantage dans les 
batailles. Ainsi les Athéniens, d'abord percés de flèches et accablés ensuite par 
la cavalerie thébaine, furent bientôt ébranlés et mis en fuite. (6) Cependant 
comme ils se retirèrent sans rompre les autres rangs de leur armée, ils ne 
donnaient point la victoire aux ennemis. Bien plus, ils ne se dérangèrent pas 
eux-mêmes en s'écartant : au contraire tombant sur le bataillon de l'Eubée et sur 
quelques soudoyés qu'Épaminondas envoyait pour se poster sur des hauteurs 
voisines, ils les tuèrent tous jusqu'au dernier. (7) La cavalerie thébaine ne se mit 
pas non plus à la poursuite des Athéniens qu'elle avait fait céder mais poussant 
son avantage sur la phalange qu'elle avait devant elle, son dessein était de 
renverser toute l'infanterie des adversaires : il se donna encore là un violent 
combat. Les Athéniens qui composaient cette infanterie furent aussi obligés de 
plier et ils étaient prêts à tourner le dos et à s'enfuir lorsque le commandant de la 
cavalerie des Éléens qui était derrière eux vint à leur secours (8) et attaquant 
vivement les Béotiens, fit changer la face du combat et procura aux Éléens la 
gloire d'avoir sauvé toute cette aile gauche qui allait être perdue sans eux. A 
l'aile droite les deux cavaleries opposées tinrent quelque temps la balance égale 
entre elles : mais bientôt le nombre et l'expérience des cavaliers de la Béotie et 
de la Thessalie l'emportèrent sur la faible résistance des Mantinéens qui se 
retirèrent enfin du côté de leurs phalanges. |  |