Texte grec :
[15,69] 69. Εὐθὺ δὲ ἐπὶ Τροιζῆνα καὶ ᾿Επίδαυρον πορευθεὶς τὴν μὲν χώραν
ἐδῄωσε, τῶν δὲ πόλεων οὐκ ἐδυνήθη κρατῆσαι διὰ τὸ φρουρὰς ἔχειν
ἀξιολόγους, Σικυῶνα δὲ καὶ Φλιοῦντα καί τινας ἄλλας πόλεις
καταπληξάμενος προσηγάγετο. Στρατεύσας δ' ἐπὶ Κόρινθον, καὶ τῶν
Κορινθίων ἐπεξελθόντων νικήσας μάχῃ, τούτους μὲν ἐντὸς τῶν
τειχῶν συνεδίωξε, τῶν δὲ Βοιωτῶν διὰ τὴν εὐημερίαν
μετεωρισθέντων, καί τινων προχείρως τολμησάντων διὰ τῆς πύλης εἰς
τὴν πόλιν εἰσβιάζεσθαι, οἱ μὲν Κορίνθιοι δείσαντες ἐτράπησαν εἰς τὰς
οἰκίας, Χαβρίας δ' ὁ τῶν ᾿Αθηναίων στρατηγὸς ἐμφρόνως ἅμα καὶ
τεθαρρηκότως ὑποστὰς τοὺς μὲν ἐξέβαλεν ἐκ τῆς πόλεως, πολλοὺς δὲ
τῶν Βοιωτῶν κατέβαλεν. (2) Γενομένης δὲ φιλοτιμίας, οἱ μὲν Βοιωτοὶ
πᾶσαν τὴν δύναμιν συντάξαντες ἐπῆγον ἐπὶ τὴν Κόρινθον
καταπληκτικῶς, ὁ δὲ Χαβρίας ἀναλαβὼν τοὺς ᾿Αθηναίους προῆγεν ἐκ
τῆς πόλεως, καὶ καταλαβόμενος τοὺς ὑπερδεξίους τόπους ὑπέστη τὴν
τῶν πολεμίων ἔφοδον. (3) Οἱ μὲν οὖν Βοιωτοί, πεποιθότες ταῖς τῶν
σωμάτων ῥώμαις καὶ ταῖς ἐν τοῖς συνεχέσι πολέμοις ἐμπειρίαις, τῇ βίᾳ
τοὺς ᾿Αθηναίους ἤλπιζον χειρώσασθαι, οἱ δὲ περὶ τὸν Χαβρίαν ἐκ
τόπων ὑπερδεξίων ἀγωνιζόμενοι, καὶ πολλῶν ἐκ τῆς πόλεως
χορηγουμένων, οὓς μὲν ἀνῄρουν τῶν βιαζομένων, τοὺς δὲ
κατετίτρωσκον. (4) Οἱ δὲ Βοιωτοί, πολλὰ μὲν κακοπαθήσαντες, οὐδὲν
δὲ πρᾶξαι δυνάμενοι, τὴν ἀναχώρησιν ἐποιήσαντο. Χαβρίας μὲν οὖν
ἐπὶ ἀνδρείᾳ καὶ στρατηγικῇ συνέσει θαυμασθεὶς τοῦτον τὸν τρόπον
ἀπετρίψατο τοὺς πολεμίους.
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Traduction française :
[15,69] Passant ensuite jusqu'à Épidaure et jusqu'à Trézène, il désola toute la
campagne ; cependant il ne put prendre ni l'une ni l'autre de ces deux
villes, parce que les garnisons en étaient trop fortes. Mais il effraya
Sicyone et Phliunte de telle sorte qu'elles se rendirent à lui. Delà il
conduisit son armée à Corinthe ; et les citoyens étant sortis pour l'arrêter,
il les battit et les repoussa jusque dans leur ville. Quelques Thébains se
laissèrent ici emporter à leur hardiesse ou à leur témérité et entrèrent
dans la ville avec les fuyards. A cet aspect les habitants s'enfuirent et
s'enfermèrent dans leurs maisons. Mais le général Athénien Chabrias se
conduisit avec tant de présence d'esprit et de courage qu'il repoussa hors
des murs une partie des Thébains entrés et en fit périr une bien plus
grande dans les murs mêmes. (2) Les Thébains comme par émulation de
cette hardiesse et de ce succès des Athéniens rassemblèrent toutes leurs
troupes et mettaient Corinthe en danger d'être emportée de vive force.
Chabrias de son coté se faisant suivre par tous les Athéniens qu'il avait
arec lui, sort de la ville et gagne un poste favorable d'où il empêchait
l'approche des portes. (3) Les Thébains se confiant en leur force de corps
et comptant sur l'expérience qu'ils avaient acquise en tant de combats,
comptaient de faire plier les Athéniens qu'ils jugeaient inférieurs à eux en
cette partie. Ceux-ci au contraire placés par Chabrias dans un poste
avantageux et soutenus encore par ceux de la ville qui venaient se
joindre à eux, tuaient ou blessaient à leur aise les assaillants. (4) Ainsi les
Béotiens, après bien des peines et bien des pertes, voyant qu'ils ne
pouvaient réussir dans leur entreprise, furent contraint de l'abandonner et
sonnèrent la retraite. Cette journée au contraire rendit Chabrias
extrêmement célèbre ; et toutes les circonstances de sa victoire firent
juger qu'il n'avait pas moins d'intelligence que de valeur.
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