HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

Ιταλίας



Texte grec :

[13,21] Ὁ μὲν οὖν δῆμος τῶν ᾿Αθηναίων τῆς ἰδίας ἀνοίας ἀξίαν κεκόμισται τιμωρίαν, πρῶτον μὲν παρὰ θεῶν, μετὰ δὲ ταῦτα παρ' ἡμῶν τῶν ἀδικηθέντων. (2) Ἀγαθὸν γάρ ἐστι τὸ θεῖον τοὺς ἀδίκου πολέμου καταρχομένους καὶ τὴν αὑτῶν ὑπεροχὴν οὐκ ἐνεγκόντας ἀνθρωπίνως ἀνελπίστοις περιβαλεῖν συμφοραῖς. (3) Τίς γὰρ ἂν ἤλπισεν ᾿Αθηναίους, μύρια μὲν εἰληφότας ἐκ Δήλου τάλαντα, τριήρεις δὲ διακοσίας εἰς Σικελίαν ἀπεσταλκότας καὶ τοὺς ἀγωνισομένους ἄνδρας πλείους τῶν τετρακισμυρίων, οὕτως μεγάλαις συμφοραῖς περιπεσεῖσθαι; Ἀπὸ γὰρ τῆς τηλικαύτης παρασκευῆς οὔτε ναῦς οὔτ' ἀνὴρ οὐθεὶς ἐπανῆλθεν, ὥστε μηδὲ τὸν ἀγγελοῦντα αὐτοῖς τὴν συμφορὰν περιλειφθῆναι. (4) Εἰδότες οὖν, ἄνδρες Συρακόσιοι, τοὺς ὑπερηφανοῦντας (καὶ) παρὰ θεοῖς καὶ παρ' ἀνθρώποις μισουμένους, προσκυνοῦντες τὴν τύχην μηθὲν ὑπὲρ ἄνθρωπον πράξητε. Τί γὰρ σεμνὸν φονεῦσαι τὸν ὑποπεπτωκότα; Τί δ' ἔνδοξον τιμωρίᾳ περιβαλεῖν; Ὁ γὰρ ἀμετάθετον ἔχων τὴν περὶ τῶν ἀτυχημάτων ὠμότητα συναδικεῖ τὴν κοινὴν ἀνθρώπων ἀσθένειαν. (5) Οὐθεὶς γάρ ἐστιν οὕτω φρόνιμος, ὥστε μεῖζον ἰσχῦσαι τῆς τύχης, ἣ φύσει ταῖς ἀνθρωπίναις ἡδομένη συμφοραῖς ὀξείας τῆς εὐδαιμονίας ποιεῖ τὰς μεταβολάς. Ἐροῦσί τινες ἴσως, ἠδίκησαν, καὶ τῆς κατ' αὐτῶν τιμωρίας ἔχομεν τὴν ἐξουσίαν. (6) Οὐκοῦν παρὰ μὲν τοῦ δήμου πολλαπλασίαν εἰλήφατε τιμωρίαν, παρὰ δὲ τῶν αἰχμαλώτων ἱκανὴν ἔχετε κόλασιν; Παρέδωκαν γὰρ ἑαυτοὺς μετὰ τῶν ὅπλων πιστεύσαντες τῇ τῶν κρατούντων εὐγνωμοσύνῃ· διόπερ οὐκ ἄξιον αὐτοὺς τῆς ἡμετέρας ψευσθῆναι φιλανθρωπίας. (7) Οἱ μὲν οὖν ἀμετάθετον τὴν ἔχθραν φυλάττοντες μαχόμενοι τετελευτήκασιν, οἱ δ' ἑαυτοὺς ἡμῖν ἐγχειρίσαντες ἀντὶ πολεμίων γεγόνασιν ἱκέται. Οἱ γὰρ ἐν ταῖς μάχαις τοῖς ἐναντίοις τὰ σώματα ἐγχειρίζοντες, ἐπ' ἐλπίδι σωτηρίας τοῦτο πράττουσιν· εἰ δὲ πιστεύσαντες τιμωρίας τεύξονται τηλικαύτης, οἱ μὲν παθόντες ἀναδέξονται τὴν συμφοράν, οἱ δὲ πράξαντες ἀγνώμονες ἂν κληθεῖεν. (8) Δεῖ δὲ τοὺς τῆς ἡγεμονίας ἀντιποιουμένους, ὦ ἄνδρες Συρακόσιοι, μὴ οὕτως τοῖς ὅπλοις ἑαυτοὺς ἰσχυροὺς κατασκευάζειν, ὡς τοῖς τρόποις ἐπιεικεῖς παρέχεσθαι.

Traduction française :

[13,21] Le peuple d'Athènes vient de recevoir, et de la part des dieux, et par nos mains mêmes, le châtiment exemplaire de la guerre insensée qu'il est venu nous apporter. (2) Il est avantageux pour l'instruction du genre humain, que ceux qui se laissent conduire par l'injustice, soient conduits par l'injustice à l'infortune. (3) Qui aurait jamais pu croire que les Athéniens, qui avaient tiré du trésor de Délos dix mille talents, équipé une flotte de deux cents voiles et levé une armée de plus de quarante mille hommes, fussent arrivés par de si grands préparatifs à une déroute telle que n'ayant plus ni vaisseaux, ni soldats, il ne leur reste pas même un courrier, par lequel ils puissent faire porter à leurs compatriotes la nouvelle de leur ruine. (4) Vous donc, ô Syracusains, qui voyez les orgueilleux haïs des dieux et des hommes, respectez la fortune et la providence qui la gouverne et n'oubliez en aucune de vos actions que vous n'êtes que des hommes. Quel honneur retirerez vous de tuer des ennemis étendus par terre et quelle gloire peut accompagner la pure vengeance ? Celui dont la cruauté demeure implacable à l'aspect du dernier malheur de son adversaire, insulte à l'état de faiblesse où tous les hommes peuvent tomber. (5) Car enfin, il n'est aucune prudence humaine qui puisse parer tous les coups de la fortune, qui semble quelquefois se plaire à changer tout d'un coup les délices de la prospérité en la misère la plus accablante. Quelqu'un dira peut- être : ils ont à notre égard un tort visible et nous avons droit de les en punir. (6) Mais n'avez vous pas déjà châtié la nation entière ; et ces captifs mêmes ne vous ont-ils pas fait satisfaction en livrant leurs personnes avec leurs armes, et n'ayant recours qu'à votre miséricorde. Ne leur donnez pas un démenti sur la bonne opinion qu'ils ont eue de vous. (7) Ceux qui ont poussé jusqu'au bout leur attaque injuste sont morts dans le combat; mais ces derniers, de vos ennemi qu'ils étaient, sont devenus vos suppliants. Quiconque rend les armes à son vainqueur, ne le fait que dans l'espérance de sauver sa vie. Si donc il y trouve sa perte, il est malheureux; mais celui qui la lui fait trouver est un barbare. (8) Or, Messieurs, ceux qui aspirent à gouverner d'autres hommes, ne doivent pas tant se livrer à l'esprit de la guerre, qu'ils ne songent encore davantage à se donner des principes d'équité et d'humanité





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Dernière mise à jour : 28/06/2005