HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

Ιταλίας



Texte grec :

[13,91] ᾿Ιμίλκας δὲ ὀκτὼ μῆνας πολιορκήσας τὴν πόλιν, καὶ μικρὸν πρὸ τῆς χειμερινῆς τροπῆς κυριεύσας αὐτῆς, οὐκ εὐθὺς κατέσκαψεν, ὅπως αἱ δυνάμεις ἐν ταῖς οἰκίαις παραχειμάσωσιν. Τῆς δὲ περὶ τὸν ᾿Ακράγαντα συμφορᾶς διαγγελθείσης, τοσοῦτος τὴν νῆσον κατέσχε φόβος, ὥστε τῶν Σικελιωτῶν τοὺς μὲν εἰς Συρακούσας μεθίστασθαι, τοὺς δὲ εἰς τὴν ᾿Ιταλίαν τέκνα καὶ γυναῖκας καὶ τὴν ἄλλην κτῆσιν ἀποσκευάζεσθαι. (2) Οἱ δὲ διαφυγόντες τὴν αἰχμαλωσίαν ᾿Ακραγαντῖνοι παραγενηθέντες εἰς Συρακούσας κατηγόρουν τῶν στρατηγῶν, φάσκοντες διὰ τὴν ἐκείνων προδοσίαν ἀπολωλέναι τὴν πατρίδα. Συνέβαινε δὲ καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων Σικελιωτῶν ἐπιτιμήσεως τυγχάνειν τοὺς Συρακοσίους, ὅτι τοιούτους προστάτας αἱροῦνται, δι' οὓς ἀπολέσθαι κινδυνεύει πᾶσα Σικελία. (3) Οὐ μὴν ἀλλὰ συναχθείσης ἐκκλησίας ἐν Συρακούσαις, καὶ μεγάλων φόβων ἐπικρεμαμένων, οὐθεὶς ἐτόλμα περὶ τοῦ πολέμου συμβουλεύειν. Ἀπορουμένων δὲ πάντων παρελθὼν Διονύσιος ὁ ῾Ερμοκράτους τῶν μὲν στρατηγῶν κατηγόρησεν ὡς προδιδόντων τὰ πράγματα τοῖς Καρχηδονίοις, τὰ δὲ πλήθη παρώξυνε πρὸς τὴν αὐτῶν τιμωρίαν, παρακαλῶν μὴ περιμεῖναι τὸν κατὰ τοὺς νόμους λῆρον, ἀλλ' ἐκ χειρὸς ἐπιθεῖναι τὴν δίκην. (4) Τῶν δ' ἀρχόντων ζημιούντων τὸν Διονύσιον κατὰ τοὺς νόμους ὡς θορυβοῦντα, Φίλιστος ὁ τὰς ἱστορίας ὕστερον συγγράψας, οὐσίαν ἔχων μεγάλην, ἐξέτισε τὰ πρόστιμα, καὶ τῷ Διονυσίῳ παρεκελεύετο λέγειν ὅσα προῄρητο. Καὶ προσεπειπόντος ὅτι καθ' ὅλην τὴν ἡμέραν, ἂν ζημιοῦν θέλωσιν, ἐκτίσει τἀργύριον ὑπὲρ αὐτοῦ, τὸ λοιπὸν θαρρήσας ἀνέσειε τὰ πλήθη, καὶ τὴν ἐκκλησίαν συνταράττων διέβαλλε τοὺς στρατηγούς, ὅτι χρήμασι πεισθέντες ἐγκατέλιπον τὴν τῶν ᾿Ακραγαντίνων σωτηρίαν. Συγκατηγόρησε δὲ καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐπισημοτάτων πολιτῶν, συνιστὰς αὐτοὺς οἰκείους ὄντας ὀλιγαρχίας. (5) Διόπερ συνεβούλευεν αἱρεῖσθαι στρατηγοὺς μὴ τοὺς δυνατωτάτους, ἀλλὰ τοὺς εὐνουστάτους καὶ δημοτικοὺς μᾶλλον· ἐκείνους μὲν γὰρ δεσποτικῶς ἄρχοντας τῶν πολιτῶν καταφρονεῖν τῶν πολλῶν, καὶ τὰς τῆς πατρίδος συμφορὰς ἰδίας ἡγεῖσθαι προσόδους, τοὺς δὲ ταπεινοτέρους οὐδὲν πράξειν τῶν τοιούτων, δεδιότας τὴν περὶ αὑτοὺς ἀσθένειαν.

Traduction française :

[13,91] Imilcar qui était demeuré huit mois devant Agrigente et qui n'y était entré qu'un peu avant le solstice d'hiver ne la fit pas raser d'abord, parce qu'il voulait y faire hiverner ses troupes. Le sort de cette malheureuse ville jeta une si grande consternation dans toute l'île que tous les Siciliens firent passer leurs femmes, leurs enfants et leurs trésors, les uns à Syracuse, et les autres en Italie. (2) Cependant quelques-uns des Agrigentins, qui s'étaient garantis de la captivité, en abandonnant leur ville, s'étant rendus à Syracuse, accusèrent leurs officiers militaires d'être les auteurs de leur ruine. Cet exemple enhardit tous les autres Siciliens à reprocher à ceux de Syracuse d'avoir choisi pour premiers magistrats des hommes qui mettaient la Sicile entière en danger d'une ruine prochaine. (3) Le peuple s'étant assemblé sur ces murmures et la crainte ayant saisi tous les esprits sur les malheurs dont on était menacé, personne n'osait rien proposer au sujet de la guerre. DENYS, fils d’Hermocrate prit le temps de ce silence universel pour accuser les généraux d'avoir vendu la patrie aux Carthaginois et, allumant là fureur du peuple, il l'invita à passer par dessus les formalités prescrites par les lois et à se faire justice à l'heure même d'une pareille trahison. (4) Les magistrats ayant condamné sur le champ Denys à une amende, comme perturbateur du repos public, Philistus, celui-là même qui devint depuis historien et qui était fort riche, paya aussitôt cette amende pour le condamné, l'invita en même temps à dire ce qu'il jugerait à propos pour le bien public, en ajoutant qu'il payerait pour lui toutes les autres amendes auxquelles on pourrait le condamner pendant la journée pour le même sujet. Denys enhardi par là recommença ses déclamations et excita une grande rumeur dans l'assemblée, en continuant d'accuser les généraux d'avoir vendu aux ennemis le salut des Agrigentins. Il imputa en même temps aux principaux citoyens de prétendre à l'oligarchie (5) et en conséquence de cette imputation, il proposa l'avis de nommer pour chefs de la guerre non des hommes puissants, comme on avait fait jusqu'alors, mais des hommes bien intentionnés et amis du peuple; d'autant que les premiers dès qu'ils se voyaient en place, prenaient un air despotique, méprisaient les hommes du commun et tournaient à leur profit les malheurs de la patrie, au lieu que les seconds se défiant de leurs forces, n'entreprenaient rien de semblable.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005