HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

οὕτως



Texte grec :

[13,15] 15. Καθ' ὃν δὴ χρόνον Νικίας ὁ τῶν ᾿Αθηναίων στρατηγὸς ἐπιβλέψας τὰς ναῦς καὶ τὸ μέγεθος τοῦ κινδύνου λογισάμενος, οὐκ ἐπέμεινεν ἐπὶ τῆς ἐν τῇ γῇ τάξεως, ἀλλὰ καταλιπὼν τοὺς πεζοὺς ἐπί τινα ναῦν ἀνέβη καὶ παρέπλει τὰς τριήρεις τῶν ᾿Αθηναίων. ἕκαστον δὲ τῶν τριηράρχων ἐξ ὀνόματος προσφωνῶν καὶ τὰς χεῖρας ἐκτείνων ἐδεῖτο πάντων, εἰ καὶ πρότερον, (ἢ) τὸ νῦν ἀντιλαβέσθαι τῆς μόνης καταλελειμμένης ἐλπίδος· ἐν γὰρ ταῖς τῶν ναυμαχεῖν μελλόντων ἀρεταῖς καὶ ἑαυτῶν ἁπάντων καὶ τῆς πατρίδος κεῖσθαι τὴν σωτηρίαν. (2) Καὶ τοὺς μὲν τέκνων ὄντας πατέρας τῶν υἱῶν ὑπομιμνήσκων, τοὺς δ' ἐνδόξων γεγονότας πατέρων παρακαλῶν τὰς τῶν προγόνων ἀρετὰς μὴ καταισχῦναι, τοὺς δ' ὑπὸ τοῦ δήμου τετιμημένους προτρεπόμενος ἀξίους φανῆναι τῶν στεφάνων, ἅπαντας δ' ἀναμνησθέντας τῶν ἐν Σαλαμῖνι τροπαίων ἠξίου μὴ καταρρῖψαι τῆς πατρίδος τὴν περιβόητον δόξαν, μηδὲ αὑτοὺς ἀνδραπόδων τρόπον παραδοῦναι τοῖς Συρακοσίοις. (3) Ὁ μὲν οὖν Νικίας τοιούτοις χρησάμενος λόγοις πάλιν ἐπὶ τὴν ἰδίαν τάξιν ἐπανῆλθεν· οἱ δ' ἐν ταῖς ναυσὶ παιανίσαντες ἔπλεον, καὶ φθάσαντες τοὺς πολεμίους διέλυον τὸ ζεῦγμα. οἱ δὲ Συρακόσιοι ταχέως ἐπαναχθέντες συνετάττοντο ταῖς τριήρεσι, καὶ συμπλεκόμενοι τοῖς ἐναντίοις ἠνάγκασαν αὐτοὺς ἐπιστρέφειν ἀπὸ τοῦ ζεύγματος καὶ διαμάχεσθαι. (4) Ποιουμένων δὲ τὰς ἀνακρούσεις τῶν μὲν ἐπὶ τὸν αἰγιαλόν, τῶν δ' εἰς μέσον τὸν λιμένα, τινῶν δὲ πρὸς τὰ τείχη, ταχέως ἀπ' ἀλλήλων διεσπάσθησαν αἱ τριήρεις ἅπασαι, καὶ χωρισθέντων ἀπὸ τῶν κλείθρων πλήρης ἦν ὁ λιμὴν τῶν κατ' ὀλίγους ναυμαχούντων. (5) Ἔνθα δὴ παραβόλως ἀμφοτέρων περὶ τῆς νίκης ἀγωνιζομένων, οἱ μὲν ᾿Αθηναῖοι τῷ τε πλήθει τῶν νεῶν θαρροῦντες καὶ σωτηρίαν ἄλλην οὐχ ὁρῶντες θρασέως ἐκινδύνευον καὶ τὸν ἐν τῇ μάχῃ θάνατον εὐγενῶς ὑπέμενον· οἱ δὲ Συρακόσιοι θεατὰς τῶν ἀγώνων ἔχοντες γονεῖς καὶ παῖδας ἐφιλοτιμοῦντο πρὸς ἀλλήλους, ἑκάστου βουλομένου δι' ἑαυτοῦ τὴν νίκην περιγενέσθαι τῇ πατρίδι.

Traduction française :

[13,15] Alors Nicias qui commandait les troupes de terre, jetant les yeux sur la flotte, sentit toute l'importance et tout le péril d'une semblable conjoncture. C'est pourquoi quittant son poste et se lançant dans la première barque qu'il rencontra, il se fit conduire autour de tous les vaisseaux. Il appelait chacun des capitaines par son nom, et lui tendant les bras, il l'invitait à se signaler par dessus les autres et à ne pas laisser perdre la dernière ressource, que la fortune offrait à sa patrie. Il lui représentait que le salut de ses concitoyens et le sien propre dépendait du courage qu'il ferait voir en cette occasion. (2) Il faisait souvenir les pères, des enfants qu'ils avaient laissés à Athènes. Il invitait ceux qui descendaient de parents illustres à ne pas déchoir de la réputation de leurs aïeux. Il exhortait ceux qui avaient reçu des honneurs publics à montrer qu'ils en étaient dignes. Il les conjurait tous de ne pas livrer à Syracuse la gloire immense que leurs ancêtres s'étaient acquise à Salamine et de ne pas changer en des fers honteux tant de trophées. (3) Après ces discours, Nicias revint à fa fonction sur le rivage et l'on entendit sur la flotte le chant ou le cri qui servait de signal. Elle se porta tout d'un coup vers la chaîne de barques et elle entreprit de la rompre avant que les ennemis y fussent arrivés pour la défendre. Mais ceux-ci se mirent bientôt en mouvement et faisant glisser leurs vaisseaux entre ceux d'Athènes, ils les séparèrent les uns des autres et les obligèrent d'abandonner leur ouvrage pour en venir à un combat. (4) Cependant comme les vaisseaux athéniens étaient poussés les uns sur le rivage, les autres vers le milieu du bassin et d'autres contre les murs de la ville, il ne s'agissait plus de rompre la chaîne ; et il se donnait dans toute l'étendue du port plusieurs petits combats séparés. (5) Les deux partis étaient également animés et avaient le même intérêt à la victoire. Les Athéniens comptaient même sur l'avantage du nombre ; et d'ailleurs se voyant arrivés à la décision finale de leur salut ou de leur perte, le péril ne les effrayait pas et la vie n'était rien pour eux. Les Syracusains qui avaient pour témoins leurs pères, leurs femmes et leurs enfants, entraient en émulation les uns à l'égard des autres et chacun d'eux voulait que la victoire lui fut due plus qu'à tout autre.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005