HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

τότε



Texte grec :

[13,92] Πάντα δὲ πρὸς τὴν τῶν ἀκουόντων προαίρεσιν καὶ τὴν ἰδίαν ἐπιβολὴν δημηγορήσας οὐ μετρίως ἐξῆρε τὸν τῶν ἐκκλησιαζόντων θυμόν· ὁ γὰρ δῆμος καὶ πάλαι μισῶν τοὺς στρατηγοὺς διὰ τὸ δοκεῖν κακῶς προΐστασθαι τοῦ πολέμου, τότε διὰ τῶν λόγων παροξυνθεὶς παραυτίκα τοὺς μὲν ἔλυσε τῆς ἀρχῆς, ἑτέρους δ' εἵλατο στρατηγούς, ἐν οἷς καὶ τὸν Διονύσιον, ὃς ἐν ταῖς πρὸς Καρχηδονίους μάχαις ἀνδρείᾳ δόξας διενηνοχέναι περίβλεπτος ἦν παρὰ τοῖς Συρακοσίοις. (2) Διὸ καὶ μετεωρισθεὶς ταῖς ἐλπίσι πᾶν ἐμηχανήσατο πρὸς τὸ γενέσθαι τῆς πατρίδος τύραννος. Μετὰ γὰρ τὴν παράληψιν τῆς ἀρχῆς οὔτε συνήδρευσεν ἅμα τοῖς στρατηγοῖς οὔθ' ὅλως συνῆν· ταῦτα δὲ πράττων διεδίδου λόγον ὡς διαπεμπομένων αὐτῶν πρὸς τοὺς πολεμίους. Οὕτω γὰρ μάλιστ' ἤλπιζεν ἐκείνων μὲν περιαιρήσεσθαι τὴν ἐξουσίαν, ἑαυτῷ δὲ μόνῳ περιστήσειν τὴν στρατηγίαν. (3) Ταῦτα δ' αὐτοῦ πράττοντος οἱ μὲν χαριέστατοι τῶν πολιτῶν ὑπώπτευον τὸ γινόμενον, καὶ κατὰ πάσας τὰς συνόδους ἐβλασφήμουν αὐτόν, ὁ δὲ δημοτικὸς ὄχλος, ἀγνοῶν τὴν ἐπιβουλήν, ἐπῄνει καὶ μόγις ἔφασκε τὴν πόλιν προστάτην εὑρηκέναι βέβαιον. (4) Οὐ μὴν ἀλλὰ πολλάκις ἐκκλησίας συναγομένης περὶ τῆς εἰς τὸν πόλεμον παρασκευῆς, θεωρήσας τοὺς Συρακοσίους καταπεπληγμένους τὸν ἀπὸ τῶν πολεμίων φόβον, συνεβούλευε κατάγειν τοὺς φυγάδας· (5) ἄτοπον γὰρ ὑπάρχειν ἐκ μὲν ᾿Ιταλίας καὶ Πελοποννήσου μεταπέμπεσθαι βοήθειαν παρὰ τῶν ἀλλοτρίων, τοὺς δὲ πολίτας μὴ βούλεσθαι πρὸς τοὺς ἰδίους κινδύνους συμπαραλαμβάνειν, οὕς - τῶν πολεμίων μεγάλας δωρεὰς ὑπισχνουμένων, ἂν συστρατεύωσιν - προαιρεῖσθαι μᾶλλον ἐπὶ ξένης ἀλωμένους ἀποθανεῖν ἤπερ ἀλλότριόν τι κατὰ τῆς πατρίδος βουλεύσασθαι. (6) Καὶ γὰρ διὰ τὰς γεγενημένας ἐν τῇ πόλει στάσεις φυγόντας, νῦν γε τυχόντας ταύτης τῆς εὐεργεσίας προθύμως ἀγωνιεῖσθαι, τοῖς εὖ ποιήσασιν ἀποδιδόντας χάριτας. Πρὸς δὲ τὴν ὑπόθεσιν ταύτην πολλὰ διαλεχθεὶς οἰκεῖα τοῖς πράγμασι συμψήφους ἔλαβε τοὺς Συρακοσίους· οὐδὲ γὰρ τῶν συναρχόντων οὐδεὶς ἐτόλμα περὶ τούτων ἀντειπεῖν διά τε τὴν τοῦ πλήθους ὁρμὴν καὶ διὰ τὸ θεωρεῖν ἑαυτῷ μὲν περιεσομένην τὴν ἀπέχθειαν, ἐκείνῳ δὲ τὴν παρὰ τῶν εὐεργετηθέντων χάριν. (7) Τοῦτο δ' ἔπραξεν ὁ Διονύσιος ἐλπίζων ἰδίους ἕξειν τοὺς φυγάδας, ἀνθρώπους μεταβολῆς ἐπιθυμοῦντας καὶ πρὸς τὴν ἐπίθεσιν τῆς τυραννίδος εὐθέτως διακειμένους· ἤμελλον γὰρ ἡδέως ὄψεσθαι τῶν ἐχθρῶν φόνους, δημεύσεις τῶν οὐσιῶν, ἑαυτοῖς ἀποκαθεσταμένα τὰ χρήματα. Καὶ τέλος κυρωθείσης τῆς περὶ τῶν φυγάδων γνώμης, οὗτοι μὲν εὐθὺς εἰς τὴν πατρίδα κατῆλθον·

Traduction française :

[13,92] Ce discours que Denys avait ajusté aux préventions actuelles du peuple et à ses vues particulières, produisit un très grand effet dans l'esprit de ses auditeurs. Ainsi le peuple qui haïssait les généraux, qu'on regardait comme les auteurs de la guerre présente, animé encore par ces déclamations, les cassa tous et en nomma d'autres en leur place, entre lesquels fut Denys lui-même. Il était déjà en grande estime à Syracuse, pour s'être comporté courageusement dans tous les combats où il s'était trouvé contre les Carthaginois. (2) Ainsi ranimant ses espérances en cette rencontre, il mit dès lors tout en oeuvre pour devenir le tyran de sa patrie. Du jour qu'il fut nommé, il ne vint plus au Conseil des autres généraux et ne se trouva jamais avec eux : et cependant il faisait courir le bruit que ses associés s'entendaient avec les ennemis : il se flattait de leur faire ôter par là toute fonction et d'attirer à lui seul toute l'autorité militaire. (3) Les plus accrédités des citoyens se doutèrent bientôt de son projet, et en disaient leur sentiment dans toutes les assemblées. Le peuple ne se prêtait pas à ce soupçon ; il l'accablait de louanges et se félicitait d'avoir enfin trouvé un capitaine invincible et sous lequel il allait vivre en sûreté. (4) Cependant comme il fallait s'assembler souvent au sujet des frais de la guerre, Denys qui voyait le peuple alarmé des grandes forces des Carthaginois, lui proposa de rappeler les bannis. (5) Il était absurde, disait-il, de faire venir à grands frais des troupes de l'Italie et du Péloponnèse, troupes étrangères et sans autre intérêt que leur solde et de refuser des citoyens dont la cause était commune avec la leur, qui avaient actuellement résisté aux offres les plus avantageuses de la part des ennemis et qui avaient plutôt choisi de mourir misérables et abandonnés de toutes parts, que de s'armer contre leur patrie. (6) Que ne pouvait-on pas espérer de ces citoyens, qui, n’ayant été exclus que par le malheur des séditions populaires, se croiraient redevables de leur retour aux habitants de leur propre ville ? Par de semblables discours non moins conformes à la situation apparente des choses, qu'à ses desseins cachés, il obtint tous les suffrages. Aucun de ses collègues n'osa le contredire, de peur d'attirer sur lui- même la haine publique et de rendre encore plus favorable la cause d'un pareil adversaire. (7) Telle fut la conduite de Denys ; il espérait bien de s'attacher les bannis, gens qui n'aspiraient qu'à changer le gouvernement en faveur de la monarchie. Ils se flattaient de voir égorger ceux qui les avaient chassé et de succéder à leurs richesses, que l'on allait mettre à l'encan. En effet, le retour des bannis fut à peine prononcé, qu'ils rentrèrent dans la ville.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005