Texte grec :
[13,83] Ἦν δὲ τῶν ᾿Ακραγαντίνων σχεδὸν πλουσιώτατος κατ' ἐκεῖνον τὸν χρόνον Τελλίας,
ὃς κατὰ τὴν οἰκίαν ξενῶνας ἔχων πλείους πρὸς ταῖς πύλαις ἔταττεν οἰκέτας, οἷς
παρηγγελμένον ἦν ἅπαντας τοὺς ξένους καλεῖν ἐπὶ ξενίᾳ. Πολλοὶ δὲ καὶ τῶν ἄλλων
᾿Ακραγαντίνων ἐποίουν τὸ παραπλήσιον, ἀρχαϊκῶς καὶ φιλανθρώπως ὁμιλοῦντες·
διόπερ καὶ ᾿VΕμπεδοκλῆς λέγει περὶ αὐτῶν,
Ξείνων αἰδοῖοι λιμένες, κακότητος ἄπειροι.
(2) Καὶ δή ποτε πεντακοσίων ἱππέων παραγενομένων ἐκ Γέλας χειμερίου
περιστάσεως οὔσης, καθάπερ φησὶ Τίμαιος ἐν τῇ πεντεκαιδεκάτῃ βίβλῳ, πάντας
αὐτὸς ὑπεδέξατο, καὶ παραχρῆμα πᾶσιν ἱμάτια καὶ χιτῶνας ἔνδοθεν προενέγκας
ἔδωκεν. (3) Καὶ Πολύκλειτος ἐν ταῖς ἱστορίαις ἐξηγεῖται περὶ τοῦ κατὰ τὴν οἰκίαν
πιθεῶνος λέγων ὡς διαμείναντος αὐτοῦ τε στρατευομένου ἐν ᾿Ακράγαντι
τεθεωρηκότος· εἶναι δ' ἐν αὐτῷ τριακοσίους μὲν πίθους ἐξ αὐτῆς τῆς πέτρας
τετμημένους, ἕκαστον ἑκατὸν ἀμφορεῖς χωροῦντα· κολυμβήθραν δὲ παρ' αὐτοῖς
ὑπάρχειν κεκονιαμένην, χωροῦσαν ἀμφορεῖς χιλίους, ἐξ ἧς τὴν ῥύσιν εἰς τοὺς πίθους
γίνεσθαι. (4) Γεγονέναι δέ φασι τὸν Τελλίαν τὸ μὲν εἶδος εὐτελῆ παντελῶς, τὸ δὲ ἦθος
θαυμαστόν. ἀποσταλέντος οὖν αὐτοῦ πρὸς Κεντοριπίνους κατὰ πρεσβείαν, καὶ
παρεληλυθότος εἰς τὴν ἐκκλησίαν, τὸ μὲν πλῆθος προέπεσεν εἰς ἄκαιρον γέλωτα,
θεωροῦν καταδεέστερον τῆς περὶ αὐτοῦ δόξης· ὁ δ' ὑπολαβὼν εἶπε μὴ θαυμάζειν· ἐν
ἔθει γὰρ εἶναι τοῖς ᾿Ακραγαντίνοις πρὸς μὲν τὰς ἐπιδόξους πόλεις ἀποστέλλειν τοὺς
κρατίστους τῷ κάλλει, πρὸς δὲ τὰς ταπεινὰς καὶ λίαν εὐτελεῖς ὁμοίους.
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Traduction française :
[13,83] Le plus riche des Agrigentins en ce temps-là était Gellias, qui avait chez lui
plusieurs appartements pour des hôtes, et qui faisait tenir devant sa porte un
certain nombre de domestiques, dont la commission était d'inviter tous les
étrangers à venir loger chez lui. Plusieurs autres citoyens faisaient a peu près
la même chose et recevaient leurs hôtes avec toute sorte de bienveillance et
de franchise; c'est ce qui a fait dire au poète Empedocle parlant d'Agrigente ;
Pour tout Navigateur port heureux et fidèle.
(2) Il arriva un jour que cinq cents cavaliers de Gela, dans un temps d'hiver
passèrent par Agrigente ; Gellias les reçut tous dans sa maison et fit présent à
chacun d'eux d'une tunique et d'une robe qu'il trouva chez lui sur le champ.
C'est Timée qui raconte ce fait dans son 15e livre. (3) Polyclite dans ses
Histoires fait la description d'une cave qui était dans la maison de Gellias,
comme d'une chose qu'il a vue lui-même, dans le temps qu'il portait les armes
au service des Agrigentins : il dit qu'il y avait dans cette cave trois. cens
tonnes, toutes creusées dans la même pierre et dont chacune contenait cent
urnes. Il ajoute qu'au dessus de ces tonnes on voyait une espèce de réservoir
d'une terre incrustée, et qui contenait mille de ces urnes, duquel on faisait
couler le vin dans les tonnes. (4) Il dit enfin que Gellias, homme d'un caractère
admirable, était d'ailleurs d'une figure très mince, jusques-là qu'ayant été
envoyé en ambassade à la ville de Centoripine, son premier abord dans
l'assemblée fit éclater de rire tous les assistants, très mal à propos à la vérité;
mais ils ne comprenaient pas comment un homme d'une si haute réputation,
pouvait avoir une mine si basse. Il leur fit payer cet affront, en disant que les
Agrigentins envoyaient des hommes beaux et bien faits aux villes illustres de
la Sicile ; mais que pour celles qui n'avaient aucune sorte de distinction, ils
choisissaient des ambassadeurs semblables à elles.
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