HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

ἤλπιζεν



Texte grec :

[13,90] Ὁ δ' ᾿Ιμίλκας ἅμα τῷ φωτὶ τὴν δύναμιν ἐντὸς τῶν τειχῶν παρεισαγαγὼν σχεδὸν ἅπαντας τοὺς ἐγκαταλειφθέντας ἀνεῖλεν· ὅτε δὴ καὶ τοὺς ἐν τοῖς ναοῖς καταπεφευγότας ἀποσπῶντες οἱ Καρχηδόνιοι ἀνῄρουν. (2) Λέγεται δὲ τὸν Τελλίαν τὸν πρωτεύοντα τῶν πολιτῶν πλούτῳ καὶ καλοκἀγαθίᾳ συνατυχῆσαι τῇ πατρίδι, βουληθέντα καταφυγεῖν σύν τισιν ἑτέροις εἰς τὸ τῆς ᾿Αθηνᾶς ἱερόν, νομίζοντα τῆς εἰς θεοὺς παρανομίας ἀφέξεσθαι τοὺς Καρχηδονίους· θεωροῦντα δὲ αὐτῶν τὴν ἀσέβειαν, ἐμπρῆσαι τὸν νεὼν καὶ μετὰ τῶν ἐν τούτῳ ἀναθημάτων ἑαυτὸν συγκατακαῦσαι. Μιᾷ γὰρ πράξει διελάμβανεν ἀφελέσθαι θεῶν ἀσέβειαν, πολεμίων ἁρπαγὰς πολλῶν χρημάτων, μέγιστον ἑαυτοῦ τὴν εἰς τὸ σῶμα ἐσομένην ὕβριν. (3) Ὁ δὲ ᾿Ιμίλκας τὰ ἱερὰ καὶ τὰς οἰκίας συλήσας καὶ φιλοτίμως ἐρευνήσας, τοσαύτην ὠφέλειαν συνήθροισεν ὅσην εἰκός ἐστιν ἐσχηκέναι πόλιν οἰκουμένην ὑπὸ ἀνδρῶν εἴκοσι μυριάδων, ἀπόρθητον δὲ ἀπὸ τῆς κτίσεως γεγενημένην, πλουσιωτάτην δὲ σχεδὸν τῶν τότε ῾Ελληνίδων πόλεων γεγενημένην, καὶ ταῦτα τῶν ἐν αὐτῇ φιλοκαλησάντων εἰς παντοίων κατασκευασμάτων πολυτέλειαν· (4) καὶ γὰρ γραφαὶ παμπληθεῖς ηὑρέθησαν εἰς ἄκρον ἐκπεπονημέναι καὶ παντοίων ἀνδριάντων φιλοτέχνως δεδημιουργημένων ὑπεράγων ἀριθμός. Τὰ μὲν οὖν πολυτελέστατα τῶν ἔργων ἀπέστειλεν εἰς Καρχηδόνα, ἐν οἷς καὶ τὸν Φαλάριδος συνέβη κομισθῆναι ταῦρον, τὴν δ' ἄλλην ὠφέλειαν ἐλαφυροπώλησεν. (5) Τοῦτον δὲ τὸν ταῦρον ὁ Τίμαιος ἐν ταῖς ἱστορίαις διαβεβαιωσάμενος μὴ γεγονέναι τὸ σύνολον, ὑπ' αὐτῆς τῆς τύχης ἠλέγχθη· Σκιπίων γὰρ ὕστερον ταύτης τῆς ἁλώσεως σχεδὸν ἑξήκοντα καὶ διακοσίοις ἔτεσιν ἐκπορθήσας Καρχηδόνα τοῖς ᾿Ακραγαντίνοις μετὰ τῶν ἄλλων τῶν διαμεινάντων παρὰ τοῖς Καρχηδονίοις ἀποκατέστησε τὸν ταῦρον, ὃς καὶ τῶνδε τῶν ἱστοριῶν γραφομένων ἦν ἐν ᾿Ακράγαντι. (6) Περὶ δὲ τούτου φιλοτιμότερον εἰπεῖν προήχθην, διότι Τίμαιος ὁ τῶν πρό γε αὐτοῦ συγγραφέων πικρότατα κατηγορήσας καὶ συγγνώμην οὐδεμίαν τοῖς ἱστοριογράφοις ἀπολιπὼν αὐτὸς εὑρίσκεται σχεδιάζων, ἐν οἷς μάλιστα ἑαυτὸν ἀποπέφαγκεν ἀκριβολογούμενον. (7) Δεῖ γάρ, οἶμαι, τοὺς συγγραφεῖς ἐν μὲν τοῖς ἀγνοήμασι τυγχάνειν συγγνώμης, ὡς ἂν ἀνθρώπους ὄντας καὶ τῆς ἐν τοῖς παροιχομένοις χρόνοις ἀληθείας οὔσης δυσευρέτου, τοὺς μέντοι γε κατὰ προαίρεσιν οὐ τυγχάνοντας τοῦ ἀκριβοῦς προσηκόντως κατηγορίας τυγχάνειν, ὅταν κολακεύοντές τινας ἢ δι' ἔχθραν πικρότερον προσβάλλοντες ἀποσφάλλωνται τῆς ἀληθείας.

Traduction française :

[13,90] Imilcar de son côté, profitant de la circonstance d'une ville abandonnée de ses habitants, mena toutes ses troupes dans Agrigente. Il y fit tuer la plus grande partie de ceux qui y étaient restés ; les Carthaginois arrachèrent des temples ceux qui y avaient cherché leur salut et les égorgèrent impitoyablement. (2) On dit que Gellias lui-même, cet homme si riche et si bien faisant, périt alors avec sa patrie. Il s'était réfugié avec quelques autres dans le temple de Minerve, espérant que les Carthaginois auraient quelque respect pour le nom de cette déesse. Mais s'apercevant bientôt que ce ne serait pas là un frein suffisant à leur fureur, il mit lui-même le feu au temple dans lequel il fut consumé avec toutes les offrandes renfermées dans cet édifice. Il crut prévenir par cette action le sacrilège que les Barbares auraient commis au regard des dieux, le pillage de beaucoup de trésors qui auraient enrichi les ennemis et ce qui le touchait le plus, les outrages qu’ils auraient pu faire à sa personne. (3) Imilcar pilla les autres temples et toutes, les maisons des particuliers ; et comme il y fit fouiller avec soin, il y recueillit autant de richesses qu'on en pouvait espérer d'une ville qui contenait deux cents mille habitants, qui n'avait jamais été prise depuis sa fondation, qui passait pour la plus opulente de toutes les villes grecques et dont tous les citoyens avaient été extrêmement curieux de tout ce qui concerne la propreté et l'élégance des ameublements. (4) On trouva là un nombre extraordinaire d'excellents tableaux et des statues de toute hauteur, qui étaient des chefs-d'œuvre de l'art. Le Vainqueur envoya à Carthage ce qu'il y avoir de plus parfait en ce genre, et entre-autres un taureau de Phalaris, qui était une pièce inestimable ; après quoi tout le reste fut mis à l'encan. (5) Timée qui soutient dans ses Histoires que ce taureau n'a jamais existé a été démenti par un fait que le hasard fit naître longtemps depuis. Car Scipion qui a vécu 260 ans après cet-te prise d'Agrigente, ayant détruit lui-même Carthage, rendit aux Agrigentins avec les autres pièces qui avaient pu résister au temps, ce taureau même qui subsiste actuellement à Agrigente, dans le temps que j'écris ceci. (6) Je suis bien-aise de faire cette remarque, pour prouver que Timée, qui reprend avec aigreur tous les Historiens qui l'ont précédé, et qui ne leur pardonne rien, tombe lui-même en faute dans les points où il se pique le plus d'exactitude. (7) Je pense qu'on doit excuser les erreurs que l'on trouve dans les Historiens, non seulement parce qu'ils sont hommes, ainsi que tous les autres écrivains, mais encore parce que la vérité exacte des choses passées depuis longtemps est très difficile à démêler. Mais ceux-là me paraissent indignes de tout pardon, qui par flatterie pour les uns, ou par haine contre les autres, altèrent volontairement les faits qu'ils rapportent.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005