HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

ἤλπιζεν



Texte grec :

[13,89] Τοσούτου δὲ πλήθους ἀνδρῶν γυναικῶν παίδων ἐκλιπόντων τὴν πόλιν ἄφνω πολὺς οἶκτος καὶ δάκρυα κατεῖχε τὰς οἰκίας. Ἅμα γὰρ ὁ τῶν πολεμίων ἐξέπληττε φόβος, ἅμα δὲ διὰ τὴν σπουδὴν ἠναγκάζοντο καταλιπεῖν εἰς διαρπαγὴν τοῖς βαρβάροις ταῦτ' ἐφ' οἷς ἑαυτοὺς ἐμακάριζον· ἀφαιρουμένης γὰρ τῆς τύχης τὴν ἐξουσίαν τῶν οἴκοι καλῶν, ἀγαπητὸν ἡγοῦντο τὰ σώματα γοῦν αὑτῶν διασῶσαι. (2) Οὐ μόνον δὲ τῆς τοιαύτης πόλεως εὐδαιμονίαν παρῆν ὁρᾶν ἀπολειπομένην, ἀλλὰ καὶ σωμάτων πλῆθος. Οἱ μὲν γὰρ ἐν ἀρρωστίαις ὑπὸ τῶν οἰκείων περιεωρῶντο, τῆς καθ' ἑαυτὸν σωτηρίας ἑκάστου φροντίζοντος, οἱ δὲ ταῖς ἡλικίαις ἤδη προβεβηκότες ὑπὸ τῆς τοῦ γήρως ἀσθενείας κατελείποντο· πολλοὶ δὲ καὶ τὴν ἀλλαγὴν τῆς πατρίδος θανάτου τιμώμενοι τὰς χεῖρας ἑαυτοῖς προσήνεγκαν, ὅπως ταῖς πατρῴαις οἰκίαις ἐναποπνεύσωσιν. (3) Οὐ μὴν ἀλλὰ τὸ μὲν ἐκ τῆς πόλεως ἐξιὸν πλῆθος οἱ στρατιῶται μετὰ τῶν ὅπλων παρέπεμπον εἰς τὴν Γέλαν· ἡ δ' ὁδὸς καὶ πάντα τὰ πρὸς τὴν Γελῴαν ἀποκεκλιμένα τῆς χώρας μέρη ἔγεμε γυναικῶν καὶ παίδων ἀναμὶξ παρθένοις, αἳ τὴν συνήθη τρυφὴν εἰς ὁδοιπορίαν σύντονον καὶ κακοπάθειαν ὑπεράγουσαν μεταβαλλόμεναι διεκαρτέρουν, τοῦ φόβου τὰς ψυχὰς ἐντείνοντος. (4) Οὗτοι μὲν οὖν ἀσφαλῶς διασωθέντες εἰς Γέλαν ὕστερον εἰς Λεοντίνους κατῴκησαν, Συρακοσίων αὐτοῖς δόντων τὴν πόλιν ταύτην οἰκητήριον.

Traduction française :

[13,89] À cette nouvelle, la désolation se répandit dans toutes les maisons et l'on ne vit plus qu'une multitude innombrable d'hommes, de femmes et d'enfants, qui fondaient en larmes. Quand l'heure de ce funeste départ fut arrivée, la crainte de voir les ennemis au dedans de leurs murailles l'emporta sur le regret de laisser dans leurs maisons un grand nombre de richesses et de commodités, dont ils n'avaient pas eu le temps de se charger et qu'ils livraient aux Barbares ; trop heureux encore, s'ils sauvaient de leurs mains leurs personnes et leurs vies : (2) mais cette partie de leurs meubles qu'ils étaient contraints d'abandonner n'était en cette situation terrible, que l'objet le moins considérable de leurs regrets. Dans l'alarme où chacun était pour lui-même, on laissa seuls tous ceux à qui l'âge ou la maladie ôtaient la faculté de marcher. Plusieurs autres préférant la mort à un exil si cruel, se tuèrent eux-mêmes, et voulurent s'ensevelir dans leurs propres foyers. (3) Cependant les chefs de la milice servirent d'escorte, avec leurs soldats, à ces bannis volontaires, et les conduisirent jusqu'à Gela. Tous les chemins et même les champs qui les bordaient jusqu'à cette ville étaient remplis de femmes, d'enfants et de jeunes filles qui marchaient tous ensemble, et qui malgré la différence qui se trouvait entre la vie molle et délicieuse qu'elles avaient menée jusqu'alors et les incommodités d'un voyage si pénible, semblaient s'accoutumer à la fatigue et acquérir des forces par la crainte même. (4) Tout ce monde arriva à Gela en toute sûreté et fut transporté peu de temps après dans la ville des Léontins, que Syracuse leur donna pour habitation.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005