HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

ἠμύνοντο



Texte grec :

[13,56] Οἱ δὲ Σελινούντιοι τῶν ἱππέων τοὺς κρατίστους ἐπιλέξαντες διὰ νυκτὸς εὐθέως ἀπέστειλαν τοὺς μὲν εἰς ᾿Ακράγαντα, τοὺς δ' εἰς Γέλαν καὶ Συρακούσας, δεόμενοι τὴν ταχίστην βοηθεῖν, ὡς οὐ δυναμένης πλείω χρόνον τῆς πόλεως ὑποστῆναι τῶν πολεμίων τὴν δύναμιν. (2) Οἱ μὲν οὖν ᾿Ακραγαντῖνοι καὶ Γελῷοι περιέμενον τοὺς Συρακοσίους, βουλόμενοι τὴν δύναμιν ἀθρόαν ἄγειν ἐπὶ τοὺς Καρχηδονίους· οἱ δὲ Συρακόσιοι πυθόμενοι τὰ περὶ τὴν πολιορκίαν, πρὸς μὲν Χαλκιδεῖς πόλεμον ἔχοντες διελύσαντο, τὰς δ' ἀπὸ τῆς χώρας δυνάμεις ἀθροίζοντες, μεγάλην ποιούμενοι παρασκευὴν ἐχρόνιζον, νομίζοντες ἐκπολιορκηθήσεσθαι τὴν πόλιν, ἀλλ' οὐκ ἀναρπασθήσεσθαι. (3) ᾿Αννίβας δὲ τῆς νυκτὸς διελθούσης ἅμα ἡμέρᾳ πανταχόθεν μὲν προσέβαλε, τὸ δὲ κατὰ τὴν πόλιν πεπτωκὸς μέρος τοῦ τείχους καὶ τὸ συνάπτον τούτῳ κατέβαλε ταῖς μηχαναῖς. (4) Ἀνακαθάρας δὲ τὸν πεσόντα τόπον τοῦ τείχους, καὶ τοῖς κρατίστοις ἐκ διαδοχῆς ἀγωνιζόμενος, ἐπ' ὀλίγον ἐξέωσε τοὺς Σελινουντίους· οὐ μήν γε βιάσασθαι δυνατὸν ἦν τοὺς ὑπὲρ τῶν ὅλων διαγωνιζομένους. (5) Πολλῶν δ' ἀναιρουμένων παρ' ἀμφοτέροις, τοῖς μὲν Καρχηδονίοις νεαλεῖς διεδέχοντο τὴν μάχην, τοῖς δὲ Σελινουντίοις οὐκ ἦν τὸ βοηθῆσον. Τῆς δὲ πολιορκίας ἐφ' ἡμέρας ἐννέα γενομένης μετὰ φιλοτιμίας ἀνυπερβλήτου, πολλὰ συνέβη τοὺς Καρχηδονίους κακοπαθεῖν καὶ δρᾶσαι δεινά. (6) Κατὰ δὲ τὸ πεπτωκὸς τεῖχος ἀναβάντων τῶν ᾿Ιβήρων, αἱ μὲν ἐπὶ τῶν οἰκιῶν οὖσαι γυναῖκες ἀνεβόησαν, οἱ δὲ Σελινούντιοι νομίζοντες ἁλίσκεσθαι τὴν πόλιν κατεπλάγησαν, καὶ τὰ τείχη λιπόντες κατὰ τὰς εἰσβολὰς τῶν στενωπῶν ἀθρόοι συνίσταντο, καὶ τὰς μὲν ὁδοὺς διοικοδομεῖν ἐνεχείρησαν, τοὺς δὲ πολεμίους ἐπὶ πολὺν χρόνον ἠμύνοντο. (7) Βιαζομένων δὲ τῶν Καρχηδονίων, τὰ πλήθη τῶν γυναικῶν καὶ παίδων ἔφευγον ἐπὶ τὰς οἰκίας, καὶ τούς τε λίθους καὶ τὰς κεραμίδας ἔβαλλον ἐπὶ τοὺς πολεμίους. Ὲπὶ πολὺν δὲ χρόνον οἱ Καρχηδόνιοι κακῶς ἀπήλλαττον, οὔτε περιστῆναι δυνάμενοι τοὺς ἐν τοῖς στενωποῖς διὰ τοὺς τῶν οἰκιῶν τοίχους, οὔτ' ἐπ' ἴσης διαγωνίσασθαι διὰ τοὺς ἀπὸ τῶν στεγῶν βάλλοντας. (8) Οὐ μὴν ἀλλὰ τοῦ κινδύνου μέχρι δείλης παρεκτείνοντος, τοῖς μὲν ἀπὸ τῶν οἰκιῶν ἀγωνιζομένοις ἐνέλιπε τὰ βέλη, τοῖς δὲ Καρχηδονίοις οἱ διαδεχόμενοι τοὺς κακοπαθοῦντας ἀκέραιοι διηγωνίζοντο. Τέλος δὲ τῆς μὲν ἔνδον δυνάμεως ἀφαίρεσιν λαμβανούσης, τῶν δὲ πολεμίων ἀεὶ πλειόνων εἰς τὴν πόλιν ἐμπιπτόντων, ἐξεώσθησαν ἐκ τῶν στενωπῶν οἱ Σελινούντιοι.

Traduction française :

[13,56] Les Selinuntins profitèrent de cette suspension pour envoyer à toute bride à Agrigente, à Gela et à Syracuse des cavaliers, qui demandèrent un prompt secours pour une ville prête à succomber sous l'effort des assiégeants. (2) Ceux d'Agrigente et de Gela, qui ne voulaient pas marcher seuls, consentirent de se joindre à Syracuse contre les Carthaginois. Les Syracusains de leur côté abandonnèrent, à cette occasion, la guerre qu'ils faisaient à ceux de Chalcis et rassemblèrent les troupes qu'ils avaient à la campagne ; mais ils ne se hâtaient pas extrêmement dans la prévention où ils étaient que Sélinunte tiendrait longtemps, et que même elle ne serait pas prise. (3) Mais Hannibal dès le point du jour du lendemain, recommença toutes ses attaques et acheva la destruction du mur qu'il avait commencé d'abattre la veille et du mur qui lui était continu ; (4) il en fit emporter les décombres et nettoyer la place, et faisant combattre tour à tour ses meilleurs soldats, il repoussa un peu les Selinuntins : car il n’était pas possible de mettre absolument hors de combat des gens qui se voyaient sur le point de perdre leurs biens et leur vie. (5) Cependant après un grand carnage de part et d'autre, les Carthaginois avaient de quoi remplacer les morts, au lieu que les Selinuntins n'apercevaient aucun secours, ni aucune ressource. Le siège continua- neuf jours avec le même courage ou avec la même fureur ; et dans cet intervalle les Carthaginois firent ou souffrirent eux-mêmes des choses terribles. (6) Mais enfin, dès que la brèche fut assez grande pour laisser entrer de front les Ibériens, toutes les femmes commencèrent à jeter des cris effroyables dans leurs maisons. Les Selinuntins croyant alors la ville prise abandonnèrent les remparts et sachant peu ce qu'ils avaient à faire, ils s'attroupaient pour fermer l'entrée des rues ; et y faisant même des barrières de maçonnerie ils se défendirent encore longtemps. (7) Pendant que les ennemis faisaient des efforts pour rompre ces obstacles, les femmes et les enfants se réfugiaient dans leurs maisons et jetaient de là sur les assaillants des pierres, des tuiles et tout ce qui leur tombait sous la main. Les Carthaginois furent extrêmement maltraités dans ces lieux rétrécis par les maisons, où ils ne pouvaient ni s'arranger, ni se défendre de la grêle qu'on faisait tomber sur eux. (8) Cette fâcheuse situation des assiégeants dura jusqu'au soir, où l'espèce d'armes ou de traits dont se servaient les assiégés commença à manquer à ceux-ci, et que d'autres Carthaginois tous frais prirent la place de ceux qui avaient essuyé la fatigue de la journée et le désavantage de leur poste. Ainsi les forces du dedans étant beaucoup diminuées et les ennemis s'introduisant toujours dans la ville en plus grand nombre les Selinuntins furent entièrement chassés des entrées des rues qu'ils occupaient.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005