HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

οἱ



Texte grec :

[13,59] Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις εἰς τὸν ᾿Ακράγαντα κατήντησαν στρατιῶται τρισχίλιοι παρὰ Συρακοσίων ἐπίλεκτοι, προαπεσταλμένοι κατὰ σπουδὴν ἐπὶ τὴν βοήθειαν. Πυθόμενοι δὲ τὴν πόλιν ἡλωκυῖαν, πρέσβεις ἀπέστειλαν, παρακαλοῦντες τὸν ᾿Αννίβαν τούς τε αἰχμαλώτους ἀπολυτρῶσαι καὶ τῶν θεῶν τοὺς ναοὺς ἐᾶσαι. (2) Ὁ δ' ᾿Αννίβας ἀπεκρίθη, τοὺς μὲν Σελινουντίους μὴ δυναμένους τηρεῖν τὴν ἐλευθερίαν πεῖραν τῆς δουλείας λήψεσθαι, τοὺς δὲ θεοὺς ἐκτὸς Σελινοῦντος οἴχεσθαι προσκόψαντας τοῖς ἐνοικοῦσιν. (3) Ὅμως δὲ τῶν πεφευγότων ᾿Εμπεδίωνα πρεσβευτὴν ἀποστειλάντων, τούτῳ μὲν ὁ ᾿Αννίβας τὰς οὐσίας ἀποκατέστησεν· ἀεὶ γὰρ τὰ Καρχηδονίων ἦν πεφρονηκὼς καὶ πρὸ τῆς πολιορκίας τοῖς πολίταις συμβεβουλευκὼς μὴ πολεμεῖν Καρχηδονίους· ἐχαρίσατο δ' αὐτῷ τοὺς συγγενεῖς τοὺς ὄντας ἐν τοῖς αἰχμαλώτοις, καὶ τοῖς ἐκπεφευγόσι Σελινουντίοις ἔδωκεν ἐξουσίαν τὴν πόλιν οἰκεῖν καὶ τὴν χώραν γεωργεῖν τελοῦντας φόρον τοῖς Καρχηδονίοις. (4) Αὕτη μὲν οὖν ἡ πόλις ἀπὸ τῆς κτίσεως οἰκηθεῖσα χρόνον ἐτῶν διακοσίων τεσσαράκοντα δύο ἑάλω. Ὁ δὲ ᾿Αννίβας περιελὼν τὰ τείχη τῆς Σελινοῦντος ἀνέζευξε μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως ἐπὶ τὴν ῾Ιμέραν, ἐπιθυμῶν μάλιστα ταύτην κατασκάψαι τὴν πόλιν. (5) Διὰ ταύτην γὰρ ὁ μὲν πατὴρ αὐτοῦ φυγὰς ἦν, ὁ δὲ προπάτωρ ᾿Αμίλκας πρὸς ταύτῃ καταστρατηγηθεὶς ὑπὸ Γέλωνος ἀνῃρέθη, καὶ μετ' αὐτοῦ πεντεκαίδεκα μυριάδες στρατιωτῶν ἀνῃρέθησαν, ἄλλαι δὲ οὐκ ἐλάττους τούτων ᾐχμαλωτίσθησαν. (6) Ὑπὲρ ὧν σπεύδων τιμωρίαν λαβεῖν ᾿Αννίβας τέτρασι μυριάσιν οὐκ ἄπωθεν τῆς πόλεως ἐπί τινων λόφων κατεστρατοπέδευσε, τῇ δ' ἄλλῃ δυνάμει πάσῃ περιεστρατοπέδευσε τὴν πόλιν, προσγενομένων ἄλλων παρά τε Σικελῶν καὶ Σικανῶν δισμυρίων στρατιωτῶν. (7) Στήσας δὲ μηχανὰς τὸ τεῖχος κατὰ πλείονας τόπους ἐσάλευε, καὶ πολλῷ πλήθει διαγωνιζόμενος ἐκ διαδοχῆς κατεπόνει τοὺς πολιορκουμένους, ἅτε καὶ τῶν στρατιωτῶν ἐπηρμένων ταῖς εὐτυχίαις. (8) Ὑπώρυττε δὲ καὶ τὰ τείχη, καὶ ξύλοις ὑπήρειδεν, ὧν ἐμπρησθέντων ταχὺ πολὺ μέρος τοῦ τείχους ἔπεσεν. Ἔνθα δὴ συνέβαινε καρτερωτάτην μάχην γίνεσθαι, τῶν μὲν βιαζομένων ἐντὸς τοῦ τείχους παρεισπεσεῖν, τῶν δὲ φοβουμένων μὴ ταὐτὰ πάθωσι τοῖς Σελινουντίοις. (9) Διὸ καὶ τὸν ἔσχατον ἀγῶνα τιθεμένων αὐτῶν ὑπὲρ τέκνων καὶ γονέων καὶ τῆς περιμαχήτου πᾶσι πατρίδος, ἐξεώσθησαν οἱ βάρβαροι, καὶ ταχὺ τὸ μέρος τοῦ τείχους ἀνῳκοδόμησαν. Παρεγενήθησαν δ' αὐτοῖς εἰς τὴν βοήθειαν οἵ τ' ἐξ ᾿Ακράγαντος Συρακόσιοι καί τινες τῶν ἄλλων συμμάχων, οἱ πάντες εἰς τετρακισχιλίους, ὧν Διοκλῆς ὁ Συρακόσιος εἶχε τὴν ἡγεμονίαν.

Traduction française :

[13,59] Ce fut alors qu'arrivèrent à Agrigente trois mille soldats d'élite auxquels les Syracusains avaient recommandé d'aller incessamment au secours de Selinunte. Mais apprenant que la ville était prise, ils envoyèrent des ambassadeurs à Hannibal, pour l'inviter à rendre tous les prisonniers qu'il avait faits et à ne point toucher aux temples des dieux. (2) Hannibal répondit qu'il était convenable que les Selinuntins n'ayant pas su conserver la liberté, éprouvassent la servitude et que les dieux mécontents de leur ville n'y voulaient plus habiter. Cependant les citoyens qui s'étaient sauvés, lui ayant envoyé Empédion, Hannibal leur rendit toutes leurs richesses. (3) Cet Empédion avait toujours favorisé les Carthaginois et avant le siège, il avait souvent conseillé à ses concitoyens de ne point entrer en guerre avec eux. En cette considération Hannibal lui rendit tous les parents et tous les alliés qu'il trouverait parmi ses captifs et permit même aux autres citoyens qui s'étaient enfuis de rentrer dans la ville et d'en cultiver les environs comme auparavant, sous la seule condition d'un tribut qu'ils payeraient aux Carthaginois. (4) C'est ainsi que Selinunte fut prise 242 ans après sa fondation. HANNIBAL après la prise de Selinunte, qu'il laissa absolument sans murailles, marcha avec toute son armée vers Himère, qu'il voulait détruire (5) parce que cette ville avaitr été la cause de l'exil de son père Gescon, et que son grand père Hamilcar avait péri sous ses remparts, par la ruse de Gelon qui lui tua cent cinquante mille hommes et fit sur lui presqu'autant de prisonniers. (6) Voulant avoir la revanche de cet affront, il plaça quarante mille hommes sur quelques hauteurs un peu éloignées d'Himère et il environna exactement la ville, avec le reste de ses troupes actuelles s'étaient joints vingt mille Siciliens ou Sicaniens. (7) Ayant fait monter ses machines, il fit battre les murailles de plusieurs côtés à la fois par des hommes qui se relevaient. Cette première attaque fatigua beaucoup les assiégés et inspira, par le grand succès qu'elle eut, bien du courage aux assiégeants. (8) Ayant ensuite creusé jusqu'au pied des murs, et par dessous, il les fit soutenir par des poutres auxquelles on mit le feu, de sorte qu'ils tombèrent d'eux mêmes. Il y eut alors un combat terrible entre les assiégeants qui voulaient profiter de cette ouverture immense pour entrer dans la ville et les assiégés qui craignaient le sort des Selinuntins. (9) C'est pourquoi regardant ce combat comme la décision du sort de leurs parents, de leurs enfants et de leur patrie, nom sacré pour tous les hommes, ils vinrent à bout de repousser les Barbares et ensuite de relever la partie abattue de leurs murailles. Ils eurent pour soutien dans cette entreprise les Syracusains envoyés à Agrigente et quelques autres alliés qui montaient au nombre de quatre mille hommes, à la tête desquels était Dioclés de Syracuse.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005