HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

Συνέβη



Texte grec :

[13,52] Ἀπενεχθείσης δὲ τῆς νίκης εἰς ᾿Αθήνας, ὁ μὲν δῆμος ἐκ τῶν προτέρων συμφορῶν ἀνελπίστους εὐτυχίας ὁρῶν τῇ πόλει προσγεγενημένας μετέωρος ἦν ἐπὶ τοῖς εὐημερήμασι, καὶ τοῖς μὲν θεοῖς πανδημεὶ θυσίας καὶ πανηγύρεις ἐποιήσατο, εἰς δὲ τὸν πόλεμον ἐπέλεξε χιλίους τῶν ὁπλιτῶν τοὺς κρατίστους, ἱππεῖς δ' ἑκατόν, πρὸς δὲ τούτοις τριάκοντα τριήρεις ἀπέστειλε τοῖς περὶ τὸν ᾿Αλκιβιάδην, ὅπως τὰς περὶ Λακεδαιμονίους πόλεις ἀδεῶς πορθῶσι κρατοῦντες τῆς θαλάττης. (2) Οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι ὡς ἤκουσαν τὴν περὶ Κύζικον αὐτοῖς γενομένην συμφοράν, πρέσβεις ἐξέπεμψαν εἰς ᾿Αθήνας ὑπὲρ εἰρήνης, ὧν ἦν ἀρχιπρεσβευτὴς ῎Ενδιος. Ἐξουσίας δ' αὐτῷ δοθείσης παρελθὼν συντόμως καὶ λακωνικῶς διελέχθη· διόπερ ἔκρινα μὴ παραλιπεῖν τοὺς ῥηθέντας λόγους. (3) Βουλόμεθα πρὸς ὑμᾶς ἄγειν εἰρήνην, ἄνδρες ᾿Αθηναῖοι, καὶ τὰς μὲν πόλεις ἔχειν ἃς ἑκάτεροι κρατοῦμεν, τὰ δὲ φρούρια τὰ παρ' ἀλλήλοις καταλῦσαι, τῶν δ' αἰχμαλώτων λυτροῦντες ἀνθ' ἑνὸς ᾿Αθηναίου λαβεῖν ἕνα Λάκωνα. Οὐ γὰρ ἀγνοοῦμεν τὸν πόλεμον ἀμφοτέροις μὲν βλαβερόν, πολὺ δὲ μᾶλλον ὑμῖν. (4) Παραπέμψαντες δὲ τὸν ἐμὸν λόγον ἐκ τῶν πραγμάτων μάθετε. Ἡμεῖς μὲν ἅπασαν τὴν Πελοπόννησον γεωργοῦμεν, ὑμεῖς δὲ βραχὺ μέρος τῆς ᾿Αττικῆς· καὶ Λάκωσι μὲν ὁ πόλεμος πολλοὺς συνέθηκε συμμάχους, ᾿Αθηναίων δὲ τοσούτους ἀφείλατο ὅσους τοῖς πολεμίοις ἔδωκε· καὶ ἡμῖν μὲν ὁ πλουσιώτατος τῶν κατὰ τὴν οἰκουμένην βασιλέων χορηγός ἐστι τοῦ πολέμου, ὑμῖν δὲ οἱ πενιχρότατοι τῶν κατὰ τὴν οἰκουμένην· (5) διόπερ οἱ μὲν ἡμέτεροι κατὰ τὸ μέγεθος τῶν μισθῶν προθύμως στρατεύονται, οἱ δὲ ὑμέτεροι, τὰς εἰσφορὰς ἀπὸ τῶν ἰδίων διδόντες οὐσιῶν, ἅμα καὶ τὰς κακοπαθείας φεύγουσι καὶ τὰς δαπάνας. (6) Ἔπειθ' ἡμεῖς μὲν κατὰ θάλατταν πολεμοῦντες σκάφεσι πολιτικοῖς μόνον κινδυνεύομεν, ὑμεῖς δὲ πολίτας ἔχετε τοὺς πλείστους ἐν ταῖς ναυσίν. Τὸ δὲ μέγιστον, ἡμεῖς μὲν κἂν κρατηθῶμεν ἐν τοῖς κατὰ θάλατταν πράγμασι, τήν γε κατὰ γῆν ἡγεμονίαν ὁμολογουμένως ἔχομεν· οὐδὲ γὰρ οἶδε τὸ φυγεῖν πεζὸς Σπαρτιάτης· ὑμεῖς δὲ τῆς θαλάττης - - - οὐχ ὑπὲρ ἡγεμονίας πεζῆς, ἀλλ' ὑπὲρ ἀναστάσεως ἀγωνιᾶτε. (7) Καταλείπεταί μοι διδάξαι, πῶς τοσαῦτα καὶ τηλικαῦτα πλεονεκτοῦντες ἐν τῷ πολεμεῖν εἰρήνην ἄγειν παρακαλοῦμεν. Ἐγὼ δ' ὠφελεῖσθαι μὲν ἐκ τοῦ πολεμεῖν οὔ φημι τὴν Σπάρτην, βλάπτεσθαι μέντοι γε ἔλαττον τῶν ᾿Αθηναίων. ἀποπλήκτων δὲ εὐδοκεῖν συνατυχοῦντας τοῖς πολεμίοις, παρὸν μηδ' ὅλως ἀτυχίας λαβεῖν πεῖραν· οὐ τοσαύτην γὰρ ἡ τῶν πολεμίων ἀπώλεια φέρει χαράν, ἡλίκην ἔχει λύπην ἡ τῶν ἰδίων ταλαιπωρία. (8) Οὐ μόνον δὲ τούτων ἕνεκα διαλυθῆναι σπεύδομεν,ἀλλὰ καὶ τὸ πάτριον ἔθος τηροῦντες· θεωροῦντες γὰρ τὰς ἐν τῷ πολέμῳ φιλονεικίας πολλὰ καὶ δεινὰ πάθη ποιούσας, οἰόμεθα δεῖν φανερὸν ποιῆσαι πᾶσι καὶ θεοῖς καὶ ἀνθρώποις, ὅτι τούτων ἥκιστα πάντων ἐσμὲν αἴτιοι.

Traduction française :

[13,52] Dès que la nouvelle en fut arrivée dans Athènes, tout le peuple à qui les malheurs précédents rendaient incroyables de si grands succès, se laissait transporter à une joie incompréhensible. On faisait partout des sacrifices aux dieux et des assemblées de fêtes. Après quoi l'on choisit pour la guerre mille des plus braves citoyens et cent cavaliers. On fortifia la flotte d'Alcibiade de trente vaisseaux de plus afin qu'étant maîtresse de la mer, elle attaquât sans crainte routes les villes maritimes dépendantes de Lacédémone. (2) Les Lacédémoniens au contraire abattus dé la défaite qu'ils avaient essuyée à Cyzique, envoyèrent proposer la paix à Athènes par une Ambassade à la tête de laquelle était Endius. Le jour de son audience lui ayant été marqué, il prononça un discours concis et laconique, qui par cette raison même m'a paru devoir trouver ici sa place. (3) Notre intention et nos désirs, ô Athéniens, sont de vivre en paix avec vous : à condition que nous demeurions maîtres de part et d'autre des villes que nous possédions auparavant, que nous tirions de part et d'autre les garnisons de celles que nous avons conquises réciproquement dans cette guerre et que nous rendions nos prisonniers au pair et en même nombre des deux côtés. Nous savons que la guerre est fâcheuse pour les uns et pour les autres, mais elle vous fait plus de tort qu'à nous. (4) Sans vous en rapporter à mes paroles, examinez les choses mêmes. Nous cultivons toutes les terres du Péloponnèse et vous ne possédez que le petit territoire de l'Attique. La guerre a procuré un grand nombre d’alliés aux Lacédémoniens et elle a fait passer à vos ennemis plusieurs des vôtres. Le plus puissant roi du monde nous avance les frais de la guerre, et vous ne les tirez que de quelques peuples très pauvres, (5) C'est pour cela que nos alliés, que nous attachons à nos intérêts par une forte paie, nous servent avec plaisir au lieu que les vôtres craignent vos entreprises, où ils ne voient, outre le service de leurs personnes, que des contributions à payer. (6) Notre marine est presque toute composée de vaisseaux étrangers au lieu que ce sont vos propres citoyens qui montent les vôtres. Une considération plus importante encore est, que si nous sommes battus sur mer, nous ne perdons pas pour cela la supériorité sur terre, où l'on n'a jamais vu fuir un Spartiate, tandis que vous qui n'affectez point la supériorité sur terre, vous risquez dans les combats de mer et votre fortune et votre gloire. (7) Je m'engage par ces réflexions à vous expliquer pourquoi la guerre nous étant moins désavantageuse qu'à vous c'est nous pourtant qui sommes les premiers à parler de paix. Ma proposition n'est point que la guerre nous soit utile, et je me borne à dire que c'est vous qui y courez le plus de risque. Il y aurait de l'extravagance à se féliciter d'être moins malheureux que ses adversaires, quand il se présente un moyen de ne l'être point du tout. La perte de nos ennemis ne saurait jamais nous donner autant de satisfaction que la perte de nos proches nous cause de peine : (8) mais ce n'est pas là le motif principal qui nous fait agir. Nous suivons en ceci la pratique de nos pères ; et voyant les maux terribles et innombrables que causent aux peuples les dissensions et les guerres, nous venons prendre à témoins les dieux et les hommes que nous n'en sommes plus responsables.





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Dernière mise à jour : 28/06/2005