HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XI

διὰ



Texte grec :

[11,19] τῶν δὲ Φοινισσῶν καὶ Κυπρίων νεῶν ὑπὸ τῶν Ἀθηναίων χειρουμένων, αἱ τῶν Κιλίκων καὶ Παμφύλων, ἔτι δὲ {καὶ} Λυκίων νῆες, ἐχόμεναι τούτων οὖσαι, τὸ μὲν πρῶτον εὐρώστως ἀντείχοντο, ὡς δ´ εἶδον τὰς κρατίστας ναῦς πρὸς φυγὴν ὡρμημένας, καὶ αὐταὶ τὸν κίνδυνον ἐξέλιπον. ἐπὶ δὲ θατέρου κέρατος γενομένης καρτερᾶς ναυμαχίας μέχρι μέν τινος ἰσόρροπος ἦν ὁ κίνδυνος· ὡς δὲ οἱ Ἀθηναῖοι πρὸς τὴν γῆν καταδιώξαντες τοὺς Φοίνικας καὶ Κυπρίους ἐπέστρεψαν, ἐκβιασθέντες ὑπὸ τούτων ἐτράπησαν οἱ βάρβαροι καὶ πολλὰς ναῦς ἀπέβαλον. οἱ μὲν οὖν Ἕλληνες τοῦτον τὸν τρόπον προτερήσαντες ἐπιφανεστάτῃ ναυμαχίᾳ τοὺς βαρβάρους ἐνίκησαν· κατὰ δὲ τὸν κίνδυνον διεφθάρησαν νῆες τῶν μὲν Ἑλλήνων τετταράκοντα, τῶν δὲ Περσῶν ὑπὲρ τὰς διακοσίας χωρὶς τῶν σὺν αὐτοῖς ἀνδράσι ληφθεισῶν. ὁ δὲ βασιλεὺς παρ´ ἐλπίδας ἡττημένος τῶν μὲν Φοινίκων τῶν ἀρξάντων τῆς φυγῆς τοὺς αἰτιωτάτους ἀπέκτεινε, τοῖς δ´ ἄλλοις ἠπείλησεν ἐπιθήσειν τὴν προσήκουσαν τιμωρίαν. οἱ δὲ Φοίνικες φοβηθέντες τὰς ἀπειλὰς τὸ μὲν πρῶτον εἰς τὴν Ἀττικὴν κατέπλευσαν, τῆς δὲ νυκτὸς ἐπιγενομένης ἀπῆραν εἰς τὴν Ἀσίαν. Θεμιστοκλῆς δὲ δόξας αἴτιος γενέσθαι τῆς νίκης, ἕτερον οὐκ ἔλαττον τούτου στρατήγημα ἐπενόησε. φοβουμένων γὰρ τῶν Ἑλλήνων πεζῇ διαγωνίζεσθαι πρὸς τοσαύτας μυριάδας, ἐταπείνωσε πολὺ τὰς δυνάμεις τῶν πεζῶν στρατοπέδων τοιῷδέ τινι τρόπῳ. τὸν παιδαγωγὸν τῶν ἰδίων υἱῶν ἀπέστειλε πρὸς τὸν Ξέρξην δηλώσοντα, διότι μέλλουσιν οἱ Ἕλληνες πλεύσαντες ἐπὶ τὸ ζεῦγμα λύειν τὴν γέφυραν. διόπερ ὁ βασιλεὺς πιστεύσας τοῖς λόγοις διὰ τὴν πιθανότητα, περίφοβος ἐγένετο μὴ τῆς εἰς τὴν Ἀσίαν ἐπανόδου στερηθῇ, τῶν Ἑλλήνων θαλαττοκρατούντων, ἔγνω δὲ τὴν ταχίστην διαβαίνειν ἐκ τῆς Εὐρώπης εἰς τὴν Ἀσίαν, καταλιπὼν Μαρδόνιον ἐπὶ τῆς Ἑλλάδος μετὰ τῶν ἀρίστων ἱππέων τε καὶ πεζῶν, ὧν ὁ σύμπας ἀριθμὸς ὑπῆρχεν οὐκ ἐλάττων τῶν τετταράκοντα μυριάδων. Θεμιστοκλῆς μὲν οὖν δυσὶ στρατηγήμασι χρησάμενος μεγάλων προτερημάτων αἴτιος ἐγένετο τοῖς Ἕλλησι. καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν Ἑλλάδα πραχθέντα ἐν τούτοις ἦν.

Traduction française :

[11,19] XIX. Les navires des Phéniciens et des Cypriens ayant été mis hors de combat par les Athéniens, ceux des Ciliciens, des Pamphyliens et des Lyciens, qui venaient après, se défendirent d'abord vaillamment; mais lorsqu'ils virent les plus forts bâtiments en déroute, ils abandonnèrent aussi le champ de bataille. A l'autre aile de la flotte, l'issue du combat demeura quelque temps indécise; mais lorsque les Athéniens furent revenus de la poursuite des Phéniciens et des Cypriens qu'ils avaient repoussés jusqu'à la côte, ils décidèrent la victoire; les Barbares furent culbutés et perdirent un grand nombre de navires. Tel fut le combat naval dans lequel les Grecs remportèrent la victoire la plus éclatante. Dans ce combat, les Grecs eurent quarante navires mis hors de combat. Mais les Perses en perdirent plus de deux cents, sans ceux qui furent pris avec tout l'équipage. Le roi, vaincu contre son attente, fit mourir ceux des Phéniciens qui les premiers avaient donné l'exemple de la fuite, et menaça les autres d'un châtiment proportionné. Les Phéniciens, craignant l'effet de ces menaces, se dirigèrent d'abord sur le rivage de l'Attique; et, à l'approche de la nuit, ils prirent le chemin de l'Asie. Cependant Thémistocle, regardé comme l'auteur de cette victoire, imagina un second stratagème, non moins remarquable que le premier. Voyant que les Grecs n'osaient pas combattre tant de milliers de troupes de terre, il s'avisa du moyen suivant pour affaiblir les forces de l'ennemi : il envoya le précepteur de ses fils auprès de Xerxès, afin de l'avertir que les Grecs se disposaient à mettre à la voile pour aller abattre le pont que le roi avait fait construire. Ajoutant foi à cette nouvelle, qui paraissait très vraisemblable, le roi craignit que les Grecs, devenus maîtres de la mer, ne lui interceptassent le passage qui lui restait pour sa retraite en Asie. Il résolut donc de passer au plus vite d'Europe en Asie, en laissant dans la Grèce Mardonius avec l'élite de sa cavalerie et de son infanterie, qui s'élevait au moins au nombre total de quatre cent mille hommes. C'est ainsi que Thémistocle, à l'aide de deux stratagèmes, procura aux Grecs deux grandes victoires. Tels sont les événements alors arrivés en Grèce.





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Dernière mise à jour : 6/09/2006