HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XI

φαῦλα



Texte grec :

[11,87] παρὰ γὰρ Ἀθηναίοις ἕκαστον τῶν πολιτῶν ἔδει γράφειν εἰς ὄστρακον τοὔνομα τοῦ δοκοῦντος μάλιστα δύνασθαι τυραννεῖν τῶν πολιτῶν, παρὰ δὲ τοῖς Συρακοσίοις εἰς πέταλον ἐλαίας γράφεσθαι τὸν δυνατώτατον τῶν πολιτῶν, διαριθμηθέντων δὲ τῶν πετάλων τὸν πλεῖστα πέταλα λαβόντα φεύγειν πενταετῆ χρόνον. τούτῳ γὰρ τῷ τρόπῳ διελάμβανον ταπεινώσειν τὰ φρονήματα τῶν πλεῖστον ἰσχυόντων ἐν ταῖς πατρίσι· καθόλου γὰρ οὐ πονηρίας κολάσεις ἐλάμβανον παρὰ τῶν παρανομούντων, ἀλλὰ δυνάμεως καὶ αὐξήσεως τῶν ἀνδρῶν ἐποίουν ταπείνωσιν. οἱ μὲν οὖν Ἀθηναῖοι τοῦτο τὸ γένος τῆς νομοθεσίας ὠνόμασαν ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος ὀστρακισμόν, οἱ δὲ Συρακόσιοι πεταλισμόν. οὗτος δὲ ὁ νόμος διέμεινε παρὰ μὲν τοῖς Ἀθηναίοις ἐπὶ πολὺν κρόνον, παρὰ δὲ τοῖς Συρακοσίοις κατελύθη ταχὺ διὰ τοιαύτας τινὰς αἰτίας. τῶν μεγίστων ἀνδρῶν φυγαδευομένων οἱ χαριέστατοι τῶν πολιτῶν καὶ δυνάμενοι διὰ τῆς ἰδίας ἀρετῆς πολλὰ τῶν κοινῶν ἐπανορθοῦν ἀφίσταντο τῶν δημοσίων πράξεων, καὶ διὰ τὸν ἀπὸ τοῦ νόμου φόβον ἰδιωτεύοντες διετέλουν, ἐπιμελόμενοι δὲ τῆς ἰδίας οὐσίας εἰς τρυφὴν ἀπέκλινον, οἱ δὲ πονηρότατοι τῶν πολιτῶν καὶ τόλμῃ διαφέροντες ἐφρόντιζον τῶν δημοσίων καὶ τὰ πλήθη πρὸς ταραχὴν καὶ νεωτερισμὸν προετρέποντο. διόπερ στάσεων γινομένων πάλιν, καὶ τῶν πολλῶν εἰς διαφορὰς ἐκτρεπομένων, πάλιν ἡ πόλις εἰς συνεχεῖς καὶ μεγάλας ἐνέπιπτε ταραχάς· ἐπεπόλαζε γὰρ δημαγωγῶν πλῆθος καὶ συκοφαντῶν, καὶ λόγου δεινότης ὑπὸ τῶν νεωτέρων ἠσκεῖτο, καὶ καθόλου πολλοὶ τὰ φαῦλα τῶν ἐπιτηδευμάτων ἀντὶ τῆς παλαιᾶς καὶ σπουδαίας ἀγωγῆς ἠλλάττοντο, καὶ ταῖς μὲν οὐσίαις διὰ τὴν εἰρήνην προέκοπτον, τῆς δ´ ὁμονοίας καὶ τοῦ δικαιοπραγεῖν ὀλίγη τις ἐγίνετο φροντίς. διόπερ οἱ Συρακόσιοι μεταγνόντες τὸν περὶ τοῦ πεταλισμοῦ νόμον κατέλυσαν, ὀλίγον χρόνον αὐτῷ χρησάμενοι. καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν Σικελίαν ἐν τούτοις ἦν.

Traduction française :

[11,87] LXXXVII. A Athènes, chaque citoyen devait écrire sur un tesson le nom de celui qui lui paraissait le plus capable d'aspirer à la tyrannie. Chez les Syracusains, c'était sur une feuille d'olivier qu'on écrivait le nom de celui qui passait pour trop puissant. Celui dont le nom se trouvait inscrit sur le plus grand nombre de feuilles, devait s'exiler pendant cinq ans. Par ce moyen, ils croyaient affaiblir les prétentions des hommes trop influents dans leur patrie. Ceci n'était point considéré comme la punition d'un crime avoué, ce n'était qu'un moyen d'abaisser la puissance trop grande de quelques particuliers. Ainsi, ce que les Athéniens appelaient "ostracisme", les Syracusains le nommèrent "pétalisme". Cette loi se conserva longtemps chez les Athéniens, tandis que les Syracusains l'abolirent bientôt par les motifs suivants. La crainte de l'exil faisait que les citoyens les plus considérés, qui, par leur pouvoir et leur vertu, auraient pu rendre de grands services à la patrie, s'éloignaient des affaires publiques pour se livrer à la vie privée : uniquement occupés de l'administration de leurs propres biens, ils s'abandonnaient aux jouissances du repos. Au contraire, les citoyens les plus pervers et les plus audacieux se mêlaient des affaires de l'État et fomentaient dans les masses le désordre et la révolte. C'est pourquoi des factions nombreuses et sans cesse renaissantes plongèrent la cité dans des désordres perpétuels. De tout côté on voyait surgir une foule de démagogues et de sycophantes. De jeunes gens s'exerçaient à l'éloquence, la plupart changeaient les coutumes et les lois antiques en des institutions pernicieuses. La paix dont on jouissait entretenait la prospérité, mais on ne songeait guère ni à conserver l'union ni à pratiquer la justice. Voilà pourquoi les Syracusains, mieux avisés, abrogèrent la loi du pétalisme après s'en être servis pendant un court espace de temps. Tel était alors l'état des affaires en Sicile.





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Dernière mise à jour : 6/09/2006