HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XI

Chapitre 92

  Chapitre 92

[11,92] Τέλος δὲ θεωρῶν τοὺς ὑπολοίπους φίλους μέλλοντας αὐτῷ τὰς χεῖρας προσφέρειν, φθάσας αὐτοὺς καὶ νυκτὸς διαδρὰς ἀφίππευσεν εἰς τὰς Συρακούσας. ἔτι δὲ νυκτὸς οὔσης παρῆλθεν εἰς τὴν ἀγορὰν τῶν Συρακοσίων, καὶ καθίσας ἐπὶ τῶν βωμῶν ἱκέτης ἐγένετο τῆς πόλεως, καὶ ἑαυτόν τε καὶ τὴν χώραν ἧς ἦν κύριος παρέδωκε τοῖς Συρακοσίοις. τοῦ δὲ πλήθους διὰ τὸ παράδοξον συρρέοντος εἰς τὴν ἀγοράν, οἱ μὲν ἄρχοντες συνήγαγον ἐκκλησίαν καὶ προέθηκαν βουλὴν περὶ τοῦ Δουκετίου τί χρὴ πράττειν. ἔνιοι μὲν οὖν τῶν δημηγορεῖν εἰωθότων συνεβούλευον κολάζειν ὡς πολέμιον καὶ περὶ τῶν ἡμαρτημένων τὴν προσήκουσαν ἐπιθεῖναι τιμωρίαν· οἱ δὲ χαριέστατοι τῶν πρεσβυτέρων παριόντες ἀπεφαίνοντο σώζειν τὸν ἱκέτην, καὶ τὴν τύχην καὶ τὴν νέμεσιν τῶν θεῶν ἐντρέπεσθαι· δεῖν γὰρ σκοπεῖν οὐ τί παθεῖν ἄξιός ἐστι Δουκέτιος, ἀλλὰ τί πρέπει πρᾶξαι Συρακοσίοις· ἀποκτεῖναι γὰρ τὸν πεπτωκότα τῇ τύχῃ μὴ προσῆκον, σώζειν δ´ ἅμα τὴν πρὸς τοὺς θεοὺς εὐσέβειαν καὶ τὸν ἱκέτην ἄξιον εἶναι τῆς τοῦ δήμου μεγαλοψυχίας. δὲ δῆμος ὥσπερ τινὶ μιᾷ φωνῇ σώζειν πάντοθεν ἐβόα τὸν ἱκέτην. Συρακόσιοι μὲν οὖν ἀπολύσαντες τῆς τιμωρίας τὸν Δουκέτιον {ἱκέτην} ἐξέπεμψαν εἰς τὴν Κόρινθον, καὶ ἐνταῦθα προστάξαντες καταβιοῦν τὴν ἱκανὴν αὐτῷ χορηγίαν συναπέστειλαν. —Ἡμεῖς δὲ παρόντες ἐπὶ τὸν προηγούμενον ἐνιαυτὸν τῆς Ἀθηναίων στρατείας ἐπὶ Κύπρον Κίμωνος ἡγουμένου, κατὰ τὴν ἐν ἀρχῇ πρόθεσιν αὐτοῦ περιγράφομεν τήνδε τὴν βίβλον. [11,92] XCII. Enfin, voyant le petit nombre d'amis qui lui restaient prêts à s'emparer de sa personne, il prévint leur projet en s'échappant la nuit et en s'enfuyant à cheval à Syracuse. Il ne faisait pas encore jour lorsqu'il arriva sur la place publique de Syracuse; s'asseyant au pied des autels, il devint le suppliant de la ville, et fit don de sa personne et de ses terres aux Syracusains. La multitude, au bruit d'une nouvelle si inattendue, affluait sur la place publique, et les magistrats convoquèrent une assemblée pour délibérer sur le parti à prendre au sujet de Ducétius. Quelques orateurs qui avaient coutume de haranguer le peuple, soutenaient qu'il fallait le châtier comme un ennemi, et se venger sur lui des anciens revers; mais les plus considérés parmi les sénateurs présents à l'assemblée représentèrent qu'il fallait respecter le suppliant, craindre la Fortune et redouter la vengeance des dieux. Il ne s'agit pas ici, disaient-ils, d'examiner quelle peine Ducétius a méritée, mais de savoir quelle conduite les Syracusains doivent tenir dans cette circonstance. Il serait honteux de faire mourir un proscrit de la Fortune, et il est digne de la magnanimité du peuple de sauver le suppliant en même temps que le respect des dieux. Aussitôt l'assemblée prononça, d'une seule voix, la grâce de Ducétius. Les Syracusains, après avoir ainsi épargné Ducétius suppliant, le firent partir pour Corinthe. Ils lui ordonnèrent d'y passer sa vie, en pourvoyant convenablement à son entretien. Nous voici arrivés à l'année qui précède l'expédition que les Athéniens ont entreprise contre Cypre, sous la conduite de Cimon, et nous terminons ici ce livre d'après le plan que nous avons exposé au commencement.


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Dernière mise à jour : 6/09/2006