[11,28] διαβοηθείσης δὲ τῆς τῶν Ἀθηναίων
πρὸς τοὺς Ἕλληνας ἀλλοτριότητος, ἧκον εἰς τὰς
Ἀθήνας πρέσβεις παρὰ Περσῶν καὶ παρὰ τῶν Ἑλλήνων.
οἱ μὲν οὖν ὑπὸ τῶν Περσῶν ἀποσταλέντες
ἔφασαν τὸν στρατηγὸν Μαρδόνιον ἐπαγγέλλεσθαι
τοῖς Ἀθηναίοις, ἐὰν τὰ Περσῶν προέλωνται, δώσειν
χώραν ἣν ἂν βούλωνται τῆς Ἑλλάδος, καὶ τὰ
τείχη καὶ τοὺς ναοὺς πάλιν ἀνοικοδομήσειν, καὶ
τὴν πόλιν ἐάσειν αὐτόνομον· οἱ δὲ παρὰ τῶν Λακεδαιμονίων
πεμφθέντες ἠξίουν μὴ πεισθῆναι τοῖς
βαρβάροις, ἀλλὰ τηρεῖν τὴν πρὸς τοὺς Ἕλληνας
καὶ συγγενεῖς καὶ ὁμοφώνους εὔνοιαν. οἱ δὲ Ἀθηναῖοι
τοῖς βαρβάροις ἀπεκρίθησαν, ὡς οὔτε χώρα τοῖς
Πέρσαις ἐστὶ τοιαύτη οὔτε χρυσὸς τοσοῦτος ὃν Ἀθηναῖοι
δεξάμενοι τοὺς Ἕλληνας ἐγκαταλείψουσι· τοῖς
δὲ Λακεδαιμονίοις εἶπον, ὡς αὐτοὶ μὲν ἣν πρότερον
ἐποιοῦντο φροντίδα τῆς Ἑλλάδος καὶ μετὰ ταῦτα
πειράσονται τὴν αὐτὴν διαφυλάττειν, ἐκείνους δ´
ἠξίουν τὴν ταχίστην ἐλθεῖν εἰς τὴν Ἀττικὴν μετὰ
πάντων τῶν συμμάχων· πρόδηλον γὰρ εἶναι, διότι
Μαρδόνιος, ἠναντιωμένων τῶν Ἀθηναίων αὐτῷ,
μετὰ δυνάμεως ἥξει ἐπὶ τὰς Ἀθήνας. ὃ καὶ συνέβη
γενέσθαι· ὁ γὰρ Μαρδόνιος ἐν τῇ Βοιωτίᾳ διατρίβων
μετὰ τῶν δυνάμεων τὸ μὲν πρῶτον τῶν ἐν
Πελοποννήσῳ πόλεων ἐπειρᾶτό τινας ἀφιστάνειν,
χρήματα διαπεμπόμενος τοῖς προεστηκόσι τῶν πόλεων,
μετὰ δὲ ταῦτα πυνθανόμενος τὴν τῶν Ἀθηναίων
ἀπόκρισιν καὶ παροξυνθείς, ἅπασαν ἦγεν ἐπὶ
τὴν Ἀττικὴν τὴν δύναμιν· χωρὶς γὰρ τῆς δεδομένης
ὑπὸ Ξέρξου στρατιᾶς πολλοὺς ἄλλους αὐτὸς
Μαρδόνιος ἐκ τῆς Θρᾴκης καὶ Μακεδονίας καὶ τῶν
ἄλλων τῶν συμμαχίδων πόλεων ἠθροίκει, πλείους
τῶν εἴκοσι μυριάδων. τηλικαύτης δὲ δυνάμεως
προαγούσης εἰς τὴν Ἀττικήν, οἱ μὲν Ἀθηναῖοι βιβλιαφόρους
ἀπέστειλαν πρὸς τοὺς Λακεδαιμονίους
δεόμενοι βοηθεῖν· βραδυνόντων δὲ αὐτῶν καὶ τῶν
βαρβάρων ἐμβαλόντων εἰς τὴν Ἀττικήν, κατεπλάγησαν,
καὶ πάλιν ἀναλαβόντες τέκνα καὶ γυναῖκας
καὶ τῶν ἄλλων ὅσα δυνατὸν ἦν ταχέως ἀποκομίζειν,
ἐξέλιπον τὴν πατρίδα καὶ συνέφυγον πάλιν εἰς τὴν
Σαλαμῖνα. ὁ δὲ Μαρδόνιος χαλεπῶς ἔχων πρὸς
αὐτούς, τὴν χώραν ἅπασαν κατέφθειρε καὶ τὴν
πόλιν κατέσκαψε καὶ τὰ ἱερὰ τὰ καταλελειμμένα
παντελῶς ἐλυμήνατο.
| [11,28] XXVIII. Le bruit du différend entre les Athéniens et les
autres Grecs s'étant répandu, on vit arriver à Athènes des
envoyés tout à la fois de la part des Perses et de la part
des Grecs. Les envoyés des Perses annoncèrent que leur
général Mardonius promettait aux Athéniens, s'ils embrassaient
son parti, de leur donner en possession le territoire
de la Grèce qu'ils voudraient ; de relever leurs murs et
leurs temples, et de laisser leur cité se gouverner par ses
propres lois. De leur côté, les envoyés de Lacédémone
suppliaient les Athéniens de ne point écouter les propositions
des Barbares, et de conserver leur affection pour les
Grecs, leurs alliés naturels. Les Athéniens répondirent aux
Barbares que le roi des Perses ne possédait ni un assez
vaste territoire, ni assez d'or pour leur faire abandonner
leurs compatriotes ; et ils dirent aux Lacédémoniens qu'ils
avaient toujours les mêmes sentiments à l'égard de la Grèce,
et qu'ils chercheraient à les conserver, mais qu'ils priaient
les Lacédémoniens de venir au plus vite dans l'Attique
avec tous leurs alliés, parce que Mardonius, irrité du refus
des Athéniens, ne manquerait pas de marcher sur
Athènes avec toutes ses forces. C'est en effet ce qui arriva.
Car Mardonius, qui séjournait dans la Béotie avec ses
troupes, tenta d'abord d'entraîner à la défection quelques
villes du Péloponnèse en envoyant de l'argent aux gouverneurs
de ces villes; enfin, en recevant la réponse des Athéniens,
il fut si irrité qu'il se porta sur l'Attique à la tête
de toute son armée. Outre les forces que Xerxès lui avait
laissées, il avait levé des soldats dans la Thrace, dans la
Macédoine et dans toutes les villes alliées des Perses, et il
avait ainsi réuni plus de deux cent mille hommes. Les Athéniens,
voyant s'avancer contre eux cette armée, envoyèrent
aussitôt des messagers à Sparte avec des lettres, pour engager
les Lacédémoniens de venir à leur secours. Mais,
ceux-ci ne se hâtant point, et les Barbares commençant
déjà à pénétrer dans l'Attique, les Athéniens furent consternés,
et, prenant avec eux leurs enfants, leurs femmes et
tout ce qu'ils pouvaient emporter à la hâte, ils abandonnèrent
leur patrie et se réfugièrent une seconde fois à Salamine.
Mardonius, toujours irrité contre les Athéniens, ravagea
toute la campagne, rasa la ville, et détruisit même
les temples, qui avaient été jusque-là épargnés.
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