HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XI

Chapitre 20

  Chapitre 20

[11,20] Ἡμεῖς δὲ ἀρκούντως διεληλυθότες περὶ τῶν κατὰ τὴν Εὐρώπην πραχθέντων, μεταβιβάσομεν τὴν διήγησιν ἐπὶ τὰς ἑτερογενεῖς πράξεις. Καρχηδόνιοι γὰρ συντεθειμένοι πρὸς Πέρσας τοῖς αὐτοῖς καιροῖς καταπολεμῆσαι τοὺς κατὰ τὴν Σικελίαν Ἕλληνας, μεγάλας παρασκευὰς ἐποιήσαντο τῶν πρὸς τὸν πόλεμον χρησίμων. ὡς δ´ εὐτρεπῆ πάντα αὐτοῖς ὑπῆρχε, στρατηγὸν εἵλοντο Ἀμίλκωνα, τὸν μάλιστα παρ´ αὐτοῖς θαυμαζόμενον προκρίναντες. οὗτος δὲ παραλαβὼν πεζάς τε καὶ ναυτικὰς δυνάμεις μεγάλας ἐξέπλευσεν ἐκ τῆς Καρχηδόνος, ἔχων πεζὴν μὲν δύναμιν οὐκ ἐλάττω τῶν τριάκοντα μυριάδων, ναῦς δὲ μακρὰς πλείους τῶν διακοσίων, καὶ χωρὶς πολλὰς ναῦς φορτίδας τὰς κομιζούσας τὴν ἀγοράν, ὑπὲρ τὰς τρισχιλίας. οὗτος μὲν οὖν διανύσας τὸ Λιβυκὸν πέλαγος καὶ χειμασθεὶς ἀπέβαλε τῶν σκαφῶν τὰ κομίζοντα τοὺς ἱππεῖς καὶ τὰ ἅρματα. καταπλεύσας δὲ τῆς Σικελίας εἰς τὸν ἐν τῷ Πανόρμῳ λιμένα διαπεπολεμηκέναι τὸν πόλεμον ἔφησε· πεφοβῆσθαι γὰρ μήποτε θάλαττα τοὺς Σικελιώτας ἐξέληται τῶν κινδύνων. ἐπὶ δὲ τρεῖς ἡμέρας ἀναλαβὼν τοὺς στρατιώτας καὶ διορθωσάμενος τὴν ἐν τῷ χειμῶνι γενομένην ναυαγίαν, προῆγε μετὰ τῆς δυνάμεως ἐπὶ τὴν Ἱμέραν, συμπαραπλέοντος τοῦ ναυτικοῦ. ὡς δ´ ἦλθε πλησίον τῆς προειρημένης πόλεως, δύο παρεμβολὰς ἔθετο, τὴν μὲν τῷ πεζῷ στρατεύματι, τὴν δὲ τῇ ναυτικῇ δυνάμει. καὶ τὰς μὲν μακρὰς ναῦς ἁπάσας ἐνεώλκησε καὶ τάφρῳ βαθείᾳ καὶ τείχει ξυλίνῳ περιέλαβε, τὴν δὲ τῶν πεζῶν παρεμβολὴν ὠχύρωσεν ἀντιπρόσωπον ποιήσας τῇ πόλει καὶ παρεκτείνας ἀπὸ τοῦ ναυτικοῦ παρατειχίσματος μέχρι τῶν ὑπερκειμένων λόφων. καθόλου δὲ πᾶν τὸ πρὸς δυσμὰς μέρος καταλαβόμενος, τὴν μὲν ἀγορὰν ἅπασαν ἐκ τῶν φορτίδων νεῶν ἐξείλετο, τὰ δὲ πλοῖα ἅπαντα ταχέως ἐξαπέστειλε, προστάξας ἔκ τε τῆς Λιβύης καὶ Σαρδοῦς σῖτον καὶ τὴν ἄλλην ἀγορὰν κομίζειν. αὐτὸς δὲ τοὺς ἀρίστους τῶν στρατιωτῶν ἀναλαβὼν ἧκεν ἐπὶ τὴν πόλιν, καὶ τῶν Ἱμεραίων τοὺς ἐπεξιόντας τρεψάμενος καὶ πολλοὺς ἀνελὼν κατεπλήξατο τοὺς ἐν τῇ πόλει. διὸ καὶ Θήρων Ἀκραγαντίνων δυνάστης, ἔχων δύναμιν ἱκανὴν καὶ παραφυλάττων τὴν Ἱμέραν, φοβηθεὶς εὐθὺς ἀπέστειλεν εἰς τὰς Συρακούσας, ἀξιῶν τὸν Γέλωνα βοηθεῖν τὴν ταχίστην. [11,20] XX. Après avoir donné l'histoire détaillée de l'Europe, nous allons aborder le récit d'autres événements. A cette même époque, les Carthaginois, qui, dans un traité conclu avec les Perses, s'étaient engagés à attaquer les Grecs de la Sicile, avaient fait de grands préparatifs pour cette guerre. Tout ayant été disposé, ils appelèrent au commandement militaire Amilcar, le plus célèbre de leurs capitaines. Celui-ci sortit du port de Carthage avec toutes les troupes réunies : il avait une armée de terre d'au moins trois cent mille hommes, et une flotte composée de plus de deux mille vaisseaux longs, sans compter plus de trois mille vaisseaux de transport, chargés de provisions. En traversant la mer de Libye, il fut assailli d'une tempête qui lui fit perdre les barques chargées du transport des chevaux et des chars. Arrivé dans le port de Panorme, en Sicile, il disait qu'il regardait maintenant la guerre comme terminée, et qu'on avait craint que la mer ne préservât les Siciliens des dangers qui devaient les atteindre. Après avoir donné trois jours de repos à ses soldats, et réparé les avaries de la flotte, il se dirigea, à la tête de son armée, sur Himère, en marchant de conserve avec la flotte. Arrivé dans le voisinage de cette ville, il établit deux camps, l'un pour son armée de terre, et l'autre pour ses troupes de mer. Il fit tirer à terre tous les vaisseaux longs, et les environna d'un fossé profond et d'un mur de bois. Il fortifia le camp de l'armée de terre faisant face à la ville, et s'étendant depuis l'enceinte de la flotte jusqu'aux collines qui environnent la ville. Enfin, ayant occupé tout le côté occidental, il fit débarquer toutes les provisions, et renvoya aussitôt les vaisseaux de transport, avec l'ordre de se rendre en Sardaigne pour rapporter de nouveaux vivres et des munitions. Il marcha ensuite avec l'élite de ses soldats sur la ville d'Himère; il défit les habitants qui étaient sortis à sa rencontre, en tua un grand nombre et répandit la consternation dans l'intérieur de la ville. Théron, souverain d'Agrigente, qui défendait Himère avec une assez forte troupe, envoya aussitôt des députés à Syracuse, pour engager Gélon à venir au plus tôt au secours des Himériens.


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Dernière mise à jour : 6/09/2006