Texte grec :
[10,22] Ὅτι Ἱπποκράτης ὁ Γελῷος τύραννος τοὺς Συρακουσίους νενικηκὼς
κατεστρατοπέδευσεν εἰς τὸ τοῦ Διὸς ἱερόν. Κατέλαβε δὲ αὐτὸν τὸν ἱερέα
καὶ τῶν Συρακουσίων τινὰς καθαιροῦντας ἀναθήματα χρυσᾶ, καὶ μάλιστα
ἱμάτιον τοῦ Διὸς περιαιρουμένους ἐκ πολλοῦ κατεσκευασμένον χρυσοῦ.
Καὶ τούτοις μὲν ἐπιπλήξας ὡς ἱεροσύλοις ἐκέλευσεν ἀπελθεῖν εἰς τὴν
πόλιν, αὐτὸς δὲ τῶν ἀναθημάτων ἀπέσχετο, φιλοδοξῆσαι θέλων καὶ
νομίζων δεῖν τὸν τηλικοῦτον ἐπαναιρούμενον πόλεμον μηθὲν ἐξαμαρτάνειν
εἰς τὸ θεῖον, ἅμα δὲ νομίζων διαβάλλειν τοὺς προεστῶτας τῶν ἐν
Συρακούσαις πραγμάτων πρὸς τὰ πλήθη διὰ τὸ δοκεῖν αὐτοὺς
πλεονεκτικῶς, ἀλλ' οὐ δημοτικῶς οὐδ' ἴσως ἄρχειν.
Ὅτι Θήρων ὁ Ἀκραγαντῖνος γένει καὶ πλούτῳ καὶ τῇ πρὸς τὸ πλῆθος
φιλανθρωπίᾳ πολὺ προεῖχεν οὐ μόνον τῶν πολιτῶν, ἀλλὰ καὶ πάντων τῶν
Σικελιωτῶν.
Ὅτι τοῦ Μιλτιάδου υἱὸς ὁ Κίμων, τελευτήσαντος τοῦ πατρὸς αὐτοῦ ἐν
τῇ δημοσίᾳ φυλακῇ διὰ τὸ μὴ ἰσχῦσαι ἐκτῖσαι τὸ ὄφλημα, ἵνα λάβῃ τὸ σῶμα
τοῦ πατρὸς εἰς ταφήν, ἑαυτὸν εἰς τὴν φυλακὴν παρέδωκε καὶ διεδέξατο τὸ
ὄφλημα.
Ὅτι ὁ Κίμων φιλότιμος ὢν εἰς τὴν τῶν κοινῶν διοίκησιν, ἐξ ὑστέρου
ἀγαθὸς στρατηγὸς ἐγενήθη, καὶ διὰ τῆς ἰδίας ἀρετῆς ἐνδόξους πράξεις
κατειργάσατο.
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Traduction française :
[10,22] Excerpt. de Virt. et Vit., p. 559. — Hippocrate, tyran de Géla, ayant
vaincu les Syracusains, vint camper aux environs du temple de Jupiter. Il
surprit le prêtre même et quelques Syracusains qui s'empressaient
d'enlever des offrandes d'or et surtout le manteau de Jupiter, fabriqué
avec une masse d'or. Il les traita comme des profanateurs, et leur
ordonna de rentrer dans la ville. Il s'abstint lui-même de toucher aux
offrandes, tant pour s'acquérir de la gloire, que parce qu'il était convaincu
que dans une guerre si grave il ne devait rien entreprendre contre les
dieux. De plus, il croyait qu'en agissant ainsi il inspirerait aux Syracusains
de la méfiance contre ceux qui étaient à la tête de l'État en les montrant
plutôt empressés de s'enrichir qu'occupés de gouverner
démocratiquement et d'après les principes de l'égalité.
Théron d'Agrigente était, par sa naissance, par ses richesses, et sa
bienveillance envers le peuple, non seulement le premier de ses
concitoyens, mais encore le premier de tous les Siciliens.
Miltiade, père de Cimon, mourut dans la prison de l'État, où il était
détenu pour dettes. Son fils, pour faire ensevelir le corps de son père, se
mit lui-même en prison et se chargea d'acquitter la dette.
Ce même Cimon, qui avait eu la noble ambition de s'illustrer dans la
conduite des affaires publiques, devint dans la suite un excellent général,
et dut à son propre mérite l'exécution de plusieurs combats glorieux.
Les Grecs périrent aux Thermopyles en combattant courageusement.
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