HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre X (? ; fragments)

ἵππους



Texte grec :

[10,20] Ὅτι Λευκίου Ταρκυινίου τοῦ Ῥωμαίων βασιλέως ὁ υἱὸς Σέξτος ἐξεδήμησεν εἰς πόλιν Κολλατίαν καλουμένην, καὶ κατέλυσε πρὸς Λεύκιον Ταρκυίνιον ἀνεψιὸν τοῦ βασιλέως, ἔχοντα γυναῖκα Λουκρητίαν, ἥτις ἦν εὐπρεπὴς μὲν τὴν ὄψιν, σώφρων δὲ τὸν τρόπον. Ἐπὶ στρατοπέδου γὰρ ὄντος τἀνδρός, ὁ ξένος νυκτὸς ἐγερθεὶς ἐκ τοῦ κοιτῶνος ὥρμησεν ἐπὶ τὴν γυναῖκα κοιμωμένην ἐν τῷ θαλάμῳ. Ἐπιστὰς δὲ ταῖς θύραις ἄφνω καὶ σπασάμενος τὸ ξίφος, παρασκευάσασθαι μὲν ἔφησεν οἰκέτην ἐπιτήδειον εἰς ἀναίρεσιν, συγκατασφάξειν δὲ κἀκείνην, ὡς ἐπὶ μοιχείᾳ κατειλημμένην καὶ τετευχυῖαν τῆς προσηκούσης τιμωρίας ὑπὸ τοῦ συγγενεστάτου τῷ συνοικοῦντι. Διόπερ αἱρετώτερον ὑπάρχειν ὑπουργῆσαι ταῖς ἐπιθυμίαις αὐτοῦ σιωπῶσαν· λήψεσθαι δὲ ἔπαθλον τῆς χάριτος δωρεάς τε μεγάλας καὶ τὴν μετ' αὐτοῦ συμβίωσιν καὶ γενήσεσθαι βασίλισσαν, ἰδιωτικῆς ἑστίας ἐξηλλαγμένην ἡγεμονίαν. Ἡ δὲ Λουκρητία διὰ τὸ παράδοξον ἐκπλαγὴς γενομένη, καὶ φοβηθεῖσα μήποτε ταῖς ἀληθείαις δόξῃ διὰ τὴν μοιχείαν ἀνῃρῆσθαι, τότε μὲν ἡσυχίαν ἔσχεν· ἡμέρας δὲ γενομένης ὁ Σέξτος ἐχωρίσθη· ἡ δὲ ἐκάλεσε τοὺς οἰκείους, καὶ ἠξίου μὴ περιιδεῖν ἀτιμώρητον τὸν ἀσεβήσαντα εἰς ξενίαν ἅμα καὶ συγγένειαν. Ἑαυτῇ δὲ φήσασα μὴ προσήκειν ἐφορᾶν τὸν ἥλιον τηλικαύτης ὕβρεως πεπειραμένην, ξιφιδίῳ πατάξασα τὸ στῆθος ἑαυτῆς ἐτελεύτησεν.

Traduction française :

[10,20] Excerpt. de Virt. et Vit., p. 558. — Sextus, fils de Lucius Tarquin, roi des Romains, fit un voyage dans la ville de Collatie, et vint loger chez Lucius Tarquin, neveu du roi, qui avait épousé Lucrèce, femme aussi belle que sage. Son mari étant à l'armée, Sextus, l'hôte de la maison, se leva une nuit et alla surprendre Lucrèce couchée seule dans sa chambre. Barrant soudain l'entrée et tirant son épée, il lui dit qu'il allait tuer un esclave qu'il avait à sa disposition, et qu'il la tuerait ensuite lui-même, comme l'ayant trouvée en adultère avec cet homme, et qu'elle passerait ainsi pour avoir été justement punie par le plus proche parent de son mari. Il l'engagea donc à prendre le parti de satisfaire à ses désirs en silence; il lui promit que, pour prix de ses faveurs, il lui ferait de grands présents, et que, si elle voulait vivre avec lui, il l'élèverait au rang de reine, la faisant ainsi passer de la maison d'un simple citoyen dans le palais des rois. Lucrèce, épouvantée d'un événement si inattendu, et craignant que sa mort ne parût la preuve d'un adultère, garda le silence. Sextus étant parti à la pointe du jour, Lucrèce appela toutes les personnes de sa maison et les conjura de ne pas laisser impuni cet attentat impie commis contre la parenté et l'hospitalité. Puis, déclarant qu'il ne lui était plus permis de voir la lumière du soleil, après avoir essuyé un pareil outrage, elle s'enfonça un poignard dans le cœur et expira.





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Dernière mise à jour : 15/01/2009