[10,8] Ὅτι ὁ αὐτὸς ἀπεφαίνετο τοῖς θεοῖς εὔχεσθαι δεῖν τὰ ἀγαθὰ τοὺς
φρονίμους ὑπὲρ τῶν ἀφρόνων· τοὺς γὰρ ἀσυνέτους ἀγνοεῖν, τί ποτέ ἐστιν
ἐν τῷ βίῳ κατὰ ἀλήθειαν ἀγαθόν.
Ὅτι ὁ αὐτὸς ἔφασκε δεῖν ἐν ταῖς εὐχαῖς ἁπλῶς εὔχεσθαι τἀγαθά, καὶ
μὴ κατὰ μέρος ὀνομάζειν, οἷον ἐξουσίαν, κάλλος, πλοῦτον, τἄλλα τὰ
τούτοις ὅμοια· πολλάκις γὰρ τούτων ἕκαστον τοὺς κατ' ἐπιθυμίαν αὐτῶν
τυχόντας τοῖς ὅλοις ἀνατρέπειν. Καὶ τοῦτο γνοίη ἄν τις ἐπιστήσας τοῖς ἐν
ταῖς Εὐριπίδου Φοινίσσαις στίχοις, ἐν οἷς οἱ περὶ τὸν Πολυνείκην εὔχονται
τοῖς θεοῖς, ὧν ἡ ἀρχὴ βλέψας ἐς Ἄργος, ἕως εἰς στέρν' ἀδελφοῦ τῆσδ' ἀπ'
ὠλένης βαλεῖν. Οὗτοι γὰρ δοκοῦντες ἑαυτοῖς εὔχεσθαι τὰ κάλλιστα ταῖς
ἀληθείαις καταρῶνται.
| [10,8] Excerpt. Vatican., p. 32. — Le même Pythagore disait que les
sages devaient prier les dieux pour les sots ; car, disait-il, les sots ne
savent pas quels sont les vrais biens de la vie qu'il faut demander aux
dieux.
— Il disait encore qu'il fallait être simple dans ses prières et ne pas
nommer en détail les bienfaits qu'on demande, tels que la puissance, la
beauté, la richesse, et d'autres biens semblables ; car souvent chacune
de ces choses, quand elles sont vivement désirées, conduisent à notre
perte. C'est ce dont ont peut se convaincre en se rappelant ces vers des
Phéniciennes d'Euripide, où Polynice, invoquant les dieux, commence
ainsi : « Portant ses regards sur Argos, » et finit par ces mots : « Pour
lancer de mon bras cette flèche dans le sein de mon frère» Car,
croyant demander aux dieux les dons les plus beaux, il ne prononçait, en
réalité, qu'une imprécation.
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