[10,2] Ὅτι Σερούιος Τύλλιος Ταρκυνίου ἐπιθεμένου παραγενηθεὶς εἰς τὸ
βουλευτήριον, καὶ θεασάμενος τὴν καθ' ἑαυτοῦ παρασκευήν, τοσοῦτον
μόνον εἶπε, Τίς ἡ τόλμα, Ταρκύνιε; Ὁ δὲ ὑπολαβών, Ἡ μὲν οὖν σή, φησί,
τίς, ὃς δουλέκδουλος ὢν Ῥωμαίων βασιλεύειν ἐτόλμησας καὶ τῆς τοῦ
πατρὸς ἡγεμονίας ἡμῖν προσηκούσης παρὰ νόμους ἀφείλου τὴν οὐδὲ καθ'
ἕνα σοι τρόπον ἐπιβάλλουσαν ἀρχήν; Ταῦτα λέγων ἅμα προσέδραμε καὶ
δραξάμενος τῆς τοῦ Τυλλίου χειρὸς ἔρριψεν αὐτὸν κατὰ τῆς κρηπῖδος. Καὶ
διαναστὰς καὶ χωλεύων διὰ τὸ πτῶμα ἐπεχείρησε φυγεῖν, ἀπεκτάνθη δέ.
| [10,2] Excerpt. Vatican., p. 29. — Lorsque, pendant la révolte de
Tarquin, Servius Tullius se rendit dans le sénat et qu'il aperçut les
dispositions qu'on avait faites contre lui, il ne dit que ces mots :
«Quelle audace ! Tarquin. — Quelle est donc la tienne, reprit Tarquin,
toi, fils d'esclave, qui as osé te déclarer roi des Romains ; toi qui nous
as enlevé, contre les lois, le sceptre héréditaire, qui nous revenait ; toi
qui t'es arrogé un pouvoir qui ne t'appartient en aucune façon ! » En
prononçant ces paroles, il s'avança sur Tullius, le saisit par le bras et le
jeta à bas du trône. Tullius se releva et essaya de s'enfuir tout en boitant
à cause de la chute qu'il venait d'essuyer, mais il fut tué.
|