[10,15] Ὅτι ὁ Πολυκράτης ὁ τῶν Σαμίων τύραννος εἰς τοὺς ἐπικαιροτάτους
τόπους ἀποστέλλων τριήρεις ἐλῄστευεν ἅπαντας τοὺς πλέοντας, ἀπεδίδου
δὲ μόνοις τοῖς συμμάχοις τὰ ληφθέντα. Πρὸς δὲ τοὺς μεμφομένους τῶν
συνήθων ἔλεγεν, ὡς πάντες οἱ φίλοι πλείονα χάριν ἕξουσιν ἀπολαβόντες
ἅπερ ἀπέ βαλον ἤπερ ἀρχὴν μηδὲν ἀποβαλόντες.
Ὅτι ταῖς ἀδίκοις πράξεσιν ὡς ἐπίπαν ἀκολουθεῖ τις νέμεσις οἰκείους
τιμωρίας τοῖς ἁμαρτάνουσιν ἐπιφέρουσα.
Ὅτι πᾶσα χάρις ἀμεταμέλητος οὖσα καλὸν ἔχει καρπὸν τὸν παρὰ τῶν
εὐεργετουμένων ἔπαινον· καὶ γὰρ ἂν μὴ πάντες, εἷς γε τῶν εὖ πεπονθότων
ἐνίοτε τὴν ὑπὲρ ἁπάντων ἀπέδωκε χάριν.
| [10,15] Excerpt. Vatican., p. 33. — Polycrate, tyran des Samniens avait
envoyé des trirèmes pirates dans les parages les plus favorables ; il
rançonnait tous les navigateurs et ne restituait les prises qu'à ses alliés.
Quelques-uns de ses familiers l'en ayant blâmé, Polycrate répondit :
« Tous mes amis me savent bien plus de gré de la restitution que je leur fais
qu'ils ne seraient contents s'ils n'avaient rien perdu. »
Les actions injustes sont généralement suivies de près d'un
châtiment proportionné.
— Tout bienfait qui n'entraîne aucun repentir porte un beau fruit,
l'éloge de la part des obligés ; et lors même que tous ne seraient pas
reconnaissants, il y en a au moins un qui, par sa reconnaissance,
dédommage de l'ingratitude des autres.
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