HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre V

τ´



Texte grec :

[5,4] ὁμοίως δὲ ταῖς προειρημέναις δυσὶ θεαῖς καὶ τὴν Κόρην λαχεῖν τοὺς περὶ τὴν Ἔνναν λειμῶνας· πηγὴν δὲ μεγάλην αὐτῇ καθιερωθῆναι ἐν τῇ Συρακοσίᾳ τὴν ὀνομαζομένην Κυάνην. τὸν γὰρ Πλούτωνα μυθολογοῦσι τὴν ἁρπαγὴν ποιησάμενον ἀποκομίσαι τὴν Κόρην ἐφ´ ἅρματος πλησίον τῶν Συρακουσῶν, καὶ τὴν γῆν ἀναρρήξαντα αὐτὸν μὲν μετὰ τῆς ἁρπαγείσης δῦναι καθ´ ᾅδου, πηγὴν δ´ ἀνεῖναι τὴν ὀνομαζομένην Κυάνην, πρὸς ᾗ κατ´ ἐνιαυτὸν οἱ Συρακόσιοι πανήγυριν ἐπιφανῆ συντελοῦσι, καὶ θύουσιν οἱ μὲν ἰδιῶται τὰ ἐλάττω τῶν ἱερείων, δημοσίᾳ δὲ ταύρους βυθίζουσιν ἐν τῇ λίμνῃ, ταύτην τὴν θυσίαν καταδείξαντος Ἡρακλέους καθ´ ὃν καιρὸν τὰς Γηρυόνου βοῦς ἐλαύνων περιῆλθε πᾶσαν {τὴν} Σικελίαν. μετὰ δὲ τὴν τῆς Κόρης ἁρπαγὴν μυθολογοῦσι τὴν Δήμητραν μὴ δυναμένην ἀνευρεῖν τὴν θυγατέρα λαμπάδας ἐκ τῶν κατὰ τὴν Αἴτνην κρατήρων ἀναψαμένην ἐπελθεῖν ἐπὶ πολλὰ μέρη τῆς οἰκουμένης, τῶν δ´ ἀνθρώπων τοὺς μάλιστ´ αὐτὴν προσδεξαμένους εὐεργετῆσαι τὸν τῶν πυρῶν καρπὸν ἀντιδωρησαμένην. φιλανθρωπότατα δὲ τῶν Ἀθηναίων ὑποδεξαμένων τὴν θεόν, πρώτοις τούτοις μετὰ τοὺς Σικελιώτας δωρήσασθαι τὸν τῶν πυρῶν καρπόν· ἀνθ´ ὧν ὁ δῆμος οὗτος περιττότερον τῶν ἄλλων ἐτίμησαν τὴν θεὸν θυσίαις τ´ ἐπιφανεστάταις καὶ τοῖς ἐν Ἐλευσῖνι μυστηρίοις, ἃ διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῆς ἀρχαιότητος καὶ ἁγνείας ἐγένετο πᾶσιν ἀνθρώποις περιβόητα. παρὰ δὲ τῶν Ἀθηναίων πολλοὶ μεταλαβόντες τῆς ἐκ τοῦ σίτου φιλανθρωπίας, καὶ τοῖς πλησιοχώροις μεταδιδόντες τοῦ σπέρματος, ἐπλήρωσαν πᾶσαν τὴν οἰκουμένην. οἱ δὲ κατὰ τὴν Σικελίαν, διὰ τὴν τῆς Δήμητρος καὶ Κόρης πρὸς αὐτοὺς οἰκειότητα πρῶτοι τῆς εὑρέσεως τοῦ σίτου μεταλαβόντες, ἑκατέρᾳ τῶν θεῶν κατέδειξαν θυσίας καὶ πανηγύρεις, ἐπωνύμους αὐταῖς ποιήσαντες καὶ τῷ χρόνῳ διασημήναντες τὰς δοθείσας δωρεάς. τῆς μὲν γὰρ Κόρης τὴν καταγωγὴν ἐποιήσαντο περὶ τὸν καιρὸν ἐν ᾧ τὸν τοῦ σίτου καρπὸν τελεσιουργεῖσθαι συνέβαινε, καὶ ταύτην τὴν θυσίαν καὶ πανήγυριν μετὰ τοσαύτης ἁγνείας καὶ σπουδῆς ἐπιτελοῦσιν ὅσης εἰκός ἐστι τοὺς τῇ κρατίστῃ δωρεᾷ προκριθέντας τῶν ἄλλων ἀνθρώπων ἀποδιδόναι τὰς χάριτας· τῆς δὲ Δήμητρος τὸν καιρὸν τῆς θυσίας προέκριναν ἐν ᾧ τὴν ἀρχὴν ὁ σπόρος τοῦ σίτου λαμβάνει, ἐπὶ δ´ ἡμέρας δέκα πανήγυριν ἄγουσιν ἐπώνυμον τῆς θεοῦ ταύτης, τῇ τε λαμπρότητι τῆς παρασκευῆς μεγαλοπρεπεστάτην καὶ τῇ διασκευῇ μιμούμενοι τὸν ἀρχαῖον βίον. ἔθος δ´ ἐστὶν αὐτοῖς ἐν ταύταις ταῖς ἡμέραις αἰσχρολογεῖν κατὰ τὰς πρὸς ἀλλήλους ὁμιλίας διὰ τὸ τὴν θεὸν ἐπὶ τῇ τῆς Κόρης ἁρπαγῇ λυπουμένην γελάσαι διὰ τὴν αἰσχρολογίαν.

Traduction française :

[5,4] Les mythologistes ajoutent que Proserpine partagea les prairies d'Enna avec les deux autres déesses. On lui a consacré près de Syracuse une grande fontaine que l'on appelle Cyané, parce qu'on prétend que Pluton, ayant enlevé Proserpine, la conduisit jusqu'auprès de Syracuse, que là ayant entrouvert la terre, il prit avec elle le chemin des Enfers, et que de cette ouverture sortit cette fontaine appelée Cyané. Les Syracusains ont coutume tous les ans d'y offrir chacun en particulier des hosties proportionnées à leurs facultés. Après quoi, ils immolent tous ensemble des taureaux qu'ils égorgent sur la fontaine même. Hercule fut le premier auteur de ce sacrifice, lorsque emmenant avec lui les boeufs de Géryon, il traversa toute la Sicile. On raconte qu'après l'enlèvement de Proserpine, Cérès qui ne savait où trouver sa fille, ayant allumé des flambeaux aux flammes du mont Etna, parcourut une grande partie de la terre. Elle répandit ses bienfaits sur tous les hommes, mais principalement sur ceux qui lui accordèrent l'hospitalité et elle leur fit part de l'invention du blé. Les Athéniens, l'ayant reçue avec beaucoup plus d'affection que les autres peuples, furent aussi les premiers après les Siciliens auxquels elle découvrit le même secret. En reconnaissance de ce bienfait, ces peuples ont institué en son honneur, non seulement des sacrifices, mais encore les Mystères d'Éleusine que leur sainteté et leur antiquité ont rendu recommandables. Les Athéniens communiquèrent ensuite à divers peuples une nourriture si favorable à l'homme, et, leur ayant envoyé du froment pour le semer, ils en remplirent par ce moyen toute la terre. AU RESTE, les habitants de la Sicile, en mémoire du séjour que Cérès et Proserpine avaient fait chez eux, instituèrent des fêtes en leur honneur. Ils les célèbrent d'une manière convenable à un peuple auquel ces déesses ont donné tant de marques de préférence et ils les placent en différents temps de l'année par rapport aux différentes façons qu'on donne aux blés, pour marquer que c'est à ces déesses que l'on en doit la culture. On célèbre par exemple l'enlèvement de Proserpine vers le temps de la récolte et la recherche de Cérès dans le temps des semailles. Celle-ci dure dix jours entiers. L'appareil en est éclatant et magnifique, mais dans tout le reste, le peuple assemblé affecte de se conformer à la simplicité du premier âge. Il est aussi d'usage, tant que dure cette fête, de mêler dans les conversations quelques paroles libres et déshonnêtes parce que ce fut avec de tels propos que l'on fit rire Cérès, affligée de la perte de sa fille.





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Dernière mise à jour : 29/11/2005