HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre V

τινων



Texte grec :

[5,31] αὐτοὶ δ´ εἰσὶ τὴν πρόσοψιν καταπληκτικοὶ καὶ ταῖς φωναῖς βαρυηχεῖς καὶ παντελῶς τραχύφωνοι, κατὰ δὲ τὰς ὁμιλίας βραχυλόγοι καὶ αἰνιγματίαι {καὶ τὰ πολλὰ αἰνιττόμενοι συνεκδοχικῶς}· πολλὰ δὲ λέγοντες ἐν ὑπερβολαῖς ἐπ´ αὐξήσει μὲν ἑαυτῶν, μειώσει δὲ τῶν ἄλλων, ἀπειληταί τε καὶ ἀνατατικοὶ καὶ τετραγῳδημένοι ὑπάρχουσι, ταῖς δὲ διανοίαις ὀξεῖς καὶ πρὸς μάθησιν οὐκ ἀφυεῖς. εἰσὶ δὲ παρ´ αὐτοῖς καὶ ποιηταὶ μελῶν, οὓς βάρδους ὀνομάζουσιν. οὗτοι δὲ μετ´ ὀργάνων ταῖς λύραις ὁμοίων ᾄδοντες οὓς μὲν ὑμνοῦσιν, οὓς δὲ βλασφημοῦσι. φιλόσοφοί τέ τινές εἰσι καὶ θεολόγοι περιττῶς τιμώμενοι, οὓς δρουίδας ὀνομάζουσι. χρῶνται δὲ καὶ μάντεσιν, ἀποδοχῆς μεγάλης ἀξιοῦντες αὐτούς· οὗτοι δὲ διά τε τῆς οἰωνοσκοπίας καὶ διὰ τῆς τῶν ἱερείων θυσίας τὰ μέλλοντα προλέγουσι, καὶ πᾶν τὸ πλῆθος ἔχουσιν ὑπήκοον. μάλιστα δ´ ὅταν περί τινων μεγάλων ἐπισκέπτωνται, παράδοξον καὶ ἄπιστον ἔχουσι νόμιμον· ἄνθρωπον γὰρ κατασπείσαντες τύπτουσι μαχαίρᾳ κατὰ τὸν ὑπὲρ τὸ διάφραγμα τόπον, καὶ πεσόντος τοῦ πληγέντος ἐκ τῆς πτώσεως καὶ τοῦ σπαραγμοῦ τῶν μελῶν, ἔτι δὲ τῆς τοῦ αἵματος ῥύσεως τὸ μέλλον νοοῦσι, παλαιᾷ τινι καὶ πολυχρονίῳ παρατηρήσει περὶ τούτων πεπιστευκότες. ἔθος δ´ αὐτοῖς ἐστι μηδένα θυσίαν ποιεῖν ἄνευ φιλοσόφου· διὰ γὰρ τῶν ἐμπείρων τῆς θείας φύσεως ὡσπερεί τινων ὁμοφώνων τὰ χαριστήρια τοῖς θεοῖς φασι δεῖν προσφέρειν, καὶ διὰ τούτων οἴονται δεῖν τἀγαθὰ αἰτεῖσθαι. οὐ μόνον δ´ ἐν ταῖς εἰρηνικαῖς χρείαις, ἀλλὰ καὶ κατὰ τοὺς πολέμους τούτοις μάλιστα πείθονται καὶ τοῖς μελῳδοῦσι ποιηταῖς, οὐ μόνον οἱ φίλοι, ἀλλὰ καὶ οἱ πολέμιοι· πολλάκις δ´ ἐν ταῖς παρατάξεσι πλησιαζόντων ἀλλήλοις τῶν στρατοπέδων καὶ τοῖς ξίφεσιν ἀνατεταμένοις καὶ ταῖς λόγχαις προβεβλημέναις, εἰς τὸ μέσον οὗτοι προελθόντες παύουσιν αὐτούς, ὥσπερ τινὰ θηρία κατεπᾴσαντες. οὕτω καὶ παρὰ τοῖς ἀγριωτάτοις βαρβάροις ὁ θυμὸς εἴκει τῇ σοφίᾳ καὶ ὁ Ἄρης αἰδεῖται τὰς Μούσας.

Traduction française :

[5,31] EN GÉNÉRAL, les Gaulois sont terribles à voir. Ils ont la voix grosse et rude, ils parlent peu dans les compagnies et toujours fort obscurément, affectant de laisser à deviner une partie des choses qu'ils veulent dire. L'hyperbole est la figure qu'ils emploient le plus souvent, soit pour s'exalter eux-mêmes, soit pour rabaisser leurs adversaires. Leur son de voix est menaçant et fier, et ils aiment dans leurs discours l'enflure et l'exagération qui va jusqu'au tragique. Ils sont cependant spirituels et capables de toute érudition. Leurs poètes, qu'ils appellent bardes, s'occupent à composer des poèmes propres à leur musique, et ce sont eux-mêmes qui chantent, sur des instruments presque semblables à nos lyres, des louanges pour les uns et des invectives contre les autres. Ils ont aussi chez eux des philosophes et des théologiens appelés Saronides, pour lesquels ils sont remplis de vénération. Ils estiment fort ceux qui découvrent l'avenir, soit par le vol des oiseaux, soit par l'inspection des entrailles des victimes, et tout le peuple leur obéit aveuglément. La manière dont ils prédisent les grands événements est étrange et incroyable. Ils immolent un homme à qui ils donnent un grand coup d'épée au-dessus du diaphragme. Ils observent ensuite la posture dans laquelle cet homme tombe, ses différentes convulsions et la manière dont le sang coule hors de son corps, en suivant sur toutes ces circonstances les règles que leurs ancêtres leur en ont laissées. C'est une coutume établie parmi eux, que personne ne sacrifie sans un philosophe, car persuadés que ces sortes d'hommes connaissent parfaitement la nature divine et qu'ils entrent pour ainsi dire en communication de ses secrets, ils pensent que c'est par leur ministère qu'ils doivent rendre leurs actions de grâces aux dieux, leur demander les biens qu'ils désirent. Ces philosophes, de même que les poètes, ont un grand crédit parmi les Gaulois, dans les affaires de la paix et dans celles de la guerre, et ils sont également estimés des nations alliées et des nations ennemies. Il arrive souvent que lorsque deux armées sont prêtes d'en venir aux mains, ces philosophes se jetant tout à coup au milieu des piques et des épées nues, les combattants apaisent aussitôt leur fureur comme par enchantement, et mettent les armes bas. C'est ainsi que même parmi les peuples les plus barbares, la sagesse l'emporte sur la colère, et les muses sur le dieu Mars.





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Dernière mise à jour : 29/11/2005