HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre IV

πηγῆς



Texte grec :

[4,79] Μίνως δ´ ὁ τῶν Κρητῶν βασιλεὺς θαλαττοκρατῶν κατ´ ἐκείνους τοὺς χρόνους, καὶ πυθόμενος τὴν Δαιδάλου φυγὴν εἰς Σικελίαν, ἔγνω στρατεύειν ἐπ´ αὐτήν. παρασκευασάμενος δὲ δύναμιν ναυτικὴν ἀξιόλογον ἐξέπλευσεν ἐκ τῆς Κρήτης, καὶ κατῆρε τῆς Ἀκραγαντίνης εἰς τὴν ἀπ´ ἐκείνου Μινῴαν καλουμένην. ἀποβιβάσας δὲ τὴν δύναμιν καὶ πέμψας ἀγγέλους πρὸς Κώκαλον τὸν βασιλέα ἐξῄτει τὸν Δαίδαλον εἰς τιμωρίαν. ὁ δὲ Κώκαλος εἰς σύλλογον προκαλεσάμενος καὶ πάντα ποιήσειν ἐπαγγειλάμενος ἐπὶ τὰ ξένια παρέλαβε τὸν Μίνω. λουμένου δ´ αὐτοῦ, Κώκαλος μὲν παρακατασχὼν πλείονα χρόνον ἐν τῷ θερμῷ τὸν Μίνωα διέφθειρε, καὶ τὸ σῶμα ἀπέδωκε τοῖς Κρησί, πρόφασιν ἐνεγκὼν τοῦ θανάτου διότι κατὰ τὸν λουτρῶνα ὠλίσθηκε καὶ πεσὼν εἰς τὸ θερμὸν ὕδωρ ἐτελεύτησε. μετὰ δὲ ταῦθ´ οἱ μὲν συνεστρατευμένοι τὸ σῶμα τοῦ βασιλέως ἔθαψαν μεγαλοπρεπῶς, καὶ διπλοῦν τάφον οἰκοδομήσαντες κατὰ μὲν τὸν κεκρυμμένον τόπον ἔθεσαν τὰ ὀστᾶ, κατὰ δὲ τὸν ἀνεῳγμένον ἐποίησαν Ἀφροδίτης νεών. οὗτος δ´ ἐπὶ γενεὰς πλείους ἐτιμᾶτο, θυόντων τῶν ἐγχωρίων ὡς Ἀφροδίτης ὄντος τοῦ νεώ· κατὰ δὲ τοὺς νεωτέρους καιροὺς κτισθείσης μὲν τῆς τῶν Ἀκραγαντίνων πόλεως, γνωσθείσης δὲ τῆς τῶν ὀστῶν θέσεως, συνέβη τὸν μὲν τάφον καθαιρεθῆναι, τὰ δ´ ὀστᾶ τοῖς Κρησὶν ἀποδοθῆναι, Θήρωνος δυναστεύοντος τῶν Ἀκραγαντίνων. οὐ μὴν ἀλλ´ οἱ κατὰ τὴν Σικελίαν Κρῆτες μετὰ τὴν Μίνωος τελευτὴν ἐστασίασαν διὰ τὴν ἀναρχίαν, τῶν δὲ νεῶν ὑπὸ τῶν περὶ τὸν Κώκαλον Σικανῶν ἐμπυρισθεισῶν τὴν μὲν εἰς τὰς πατρίδας ἐπάνοδον ἀπέγνωσαν, κρίναντες δ´ ἐν τῇ Σικελίᾳ κατοικεῖν, οἱ μὲν ἐνταῦθα πόλιν ᾤκισαν ἣν ἀπὸ τοῦ βασιλέως αὐτῶν Μινῴαν ὠνόμασαν, οἱ δὲ διὰ τῆς μεσογείου πλανηθέντες καὶ καταλαβόμενοι χωρίον ὀχυρὸν ἔκτισαν πόλιν ἣν ἀπὸ τῆς ἐν τῇ πόλει ῥεούσης πηγῆς ὠνόμασαν Ἔγγυον. ὕστερον δὲ μετὰ τὴν τῆς Τροίας ἅλωσιν Μηριόνου τοῦ Κρητὸς προσενεχθέντος τῇ Σικελίᾳ, προσεδέξαντο τοὺς καταπλεύσαντας Κρῆτας διὰ τὴν συγγένειαν καὶ τῆς πολιτείας μετέδοσαν, ὁρμώμενοι δ´ ἐξ ὀχυρᾶς πόλεως καὶ καταπολεμήσαντές τινας τῶν περιοίκων ἱκανὴν κατεκτήσαντο χώραν. ἀεὶ δὲ μᾶλλον αὐξόμενοι, καὶ κατασκευάσαντες ἱερὸν τῶν Μητέρων, διαφόρως ἐτίμων τὰς θεάς, ἀναθήμασι πολλοῖς κοσμοῦντες τὸ ἱερὸν αὐτῶν. ταύτας δ´ ἀφιδρυθῆναί φασιν ἐκ τῆς Κρήτης διὰ τὸ καὶ παρὰ τοῖς Κρησὶ τιμᾶσθαι τὰς θεὰς ταύτας διαφερόντως.

Traduction française :

[4,79] Minos, roi des Crétois, et à cette époque maître de la mer, apprenant que Dédale s'était réfugié en Sicile, résolut d'y porter la guerre. Il équipa donc une flotte considérable, et vint relâcher près d'Agrigente, dans un endroit qui reçut de lui le nom de Minoa. Après avoir fait débarquer ses troupes, il envoya des messages pour engager le roi à lui livrer Dédale. Cocalus invita Minos à un entretien, lui promit de le satisfaire, et le reçut hospitalièremeut ; Cocalus lui donna un bain, et l'y fit tenir si longtemps, que Minos étouffa de chaleur. Cocalus rendit son corps aux Crétois en leur faisant accroire que Minos était mort pour être tombé malheureusement dans un bain d'eau chaude. Les soldats enterrèrent le corps du roi avec pompe et élevèrent en son honneur un tombeau double. Ils déposèrent les os dans la partie la plus secrète de ce monument ; dans la partie ouverte, ils consacrèrent une chapelle à Vénus. Les indigènes ont vénéré ce monument pendant plusieurs générations en y sacrifiant à Vénus, comme si c'était le temple de cette déesse. A une époque plus récente, pendant la fondation d'Agrigente, on démolit le tombeau de Minos, on découvrit ses ossements et on les rendit aux Crétois. Théron était alors roi des Agrigentins. Après la mort de Minos, les Crétois qui l'avaient suivi en Sicile, tombèrent dans l'anarchie. Les Sicaniens, sujets du roi Cocalus, choisirent ce moment pour brûler les vaisseaux des Crétois et leur ôter l'espérance du retour. Ces Crétois prirent le parti de rester en Sicile ; ils y fondèrent une ville qu'ils appelèrent Minoa, du nom de leur roi. Quelques-uns errèrent dans l'intérieur du pays, et, après avoir rencontré un emplacement naturellement fortifié, ils y élevèrent une ville qu'ils appelèrent Engyon, du nom d'un ruisseau qui la traversait. Après la prise de Troie, Mérionus aborda en Sicile, avec quelques Crétois ; les habitants d'Engyon les accueillirent en considération de leur commune origine, et leur accordèrent le droit de cité. Ils firent ensuite des sorties de leur ville, guerroyèrent asec leurs voisins et conquirent une assez grande étendue de pays. Leur puissance s'étant accrue, ils élevèrent un temple en l'honneur des déesses mères. Ils eurent ces déesses en grande vénération, et ornèrent leur temple de beaucoup d'offrandes. On dit que le culte de ces déesses vient de la Crète, où il est en grand honneur.





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Dernière mise à jour : 14/03/2006