HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre IV

ὑπάρχειν



Texte grec :

[4,44] τὸν δὲ Φινέα πικρῶς ἀπαντήσαντα τοῖς ξένοις παραγγεῖλαι μηδὲν τῶν καθ´ ἑαυτὸν πολυπραγμονεῖν· μηδένα γὰρ πατέρα λαβεῖν παρ´ υἱῶν ἑκουσίως τιμωρίαν, εἰ μὴ τῷ μεγέθει τῶν ἀδικημάτων ὑπέρθοιντο τὴν φυσικὴν τῶν γονέων εἰς τέκνα φιλοστοργίαν. ἐνταῦθα συμπλέοντας τοῖς περὶ τὸν Ἡρακλέα τοὺς ἐπικαλουμένους μὲν Βορεάδας, ἀδελφοὺς δ´ ὄντας Κλεοπάτρας, λέγεται διὰ τὴν συγγένειαν πρώτους ὁρμῆσαι πρὸς τὴν βοήθειαν, καὶ τοὺς μὲν περικειμένους τοῖς νεανίσκοις δεσμοὺς περιρρῆξαι, τοὺς δ´ ἐναντιουμένους τῶν βαρβάρων ἀποκτεῖναι. ὁρμήσαντος δὲ τοῦ Φινέως πρὸς μάχην, καὶ τοῦ πλήθους τῶν Θρᾳκῶν συνδραμόντος, φασὶ τὸν Ἡρακλέα πάντων ἄριστα διαγωνισάμενον αὐτόν τε τὸν Φινέα καὶ τῶν ἄλλων οὐκ ὀλίγους ἀνελεῖν, τὸ δὲ τελευταῖον κρατήσαντα τῶν βασιλείων τὴν μὲν Κλεοπάτραν {ἐκ} τῆς φυλακῆς προαγαγεῖν, τοῖς δὲ Φινείδαις ἀποκαταστῆσαι τὴν πατρῴαν ἀρχήν· βουλομένων δ´ αὐτῶν τὴν μητρυιὰν μετ´ αἰκίας ἀποκτεῖναι, πεῖσαι τῆς μὲν τιμωρίας ταύτης ἀποστῆναι, πρὸς δὲ τὸν πατέρα πέμψαντας εἰς τὴν Σκυθίαν ἐκεῖνον παρακαλέσαι τῶν εἰς αὐτοὺς ἀνομημάτων λαβεῖν κόλασιν. οὗ γενηθέντος τὸν μὲν Σκύθην τῆς θυγατρὸς καταγνῶναι θάνατον, τοὺς δ´ ἐκ τῆς Κλεοπάτρας υἱοὺς ἀπενέγκασθαι παρὰ τοῖς Θρᾳξὶ δόξαν ἐπιεικείας. οὐκ ἀγνοῶ δὲ διότι τινὲς τῶν μυθογράφων τυφλωθῆναί φασι τοὺς Φινείδας ὑπὸ τοῦ πατρός, καὶ τὸν Φινέα τῆς ὁμοίας τυχεῖν συμφορᾶς ὑπὸ Βορέου. ὁμοίως δὲ καὶ τὸν Ἡρακλέα τινὲς παραδεδώκασι πρὸς ὑδρείαν ἐξελθόντα κατὰ τὴν Ἀσίαν ὑπὸ τῶν Ἀργοναυτῶν ἐπὶ τῆς χώρας ἀπολειφθῆναι. καθόλου δὲ τοὺς παλαιοὺς μύθους οὐχ ἁπλῆν οὐδὲ συμπεφωνημένην ἱστορίαν ἔχειν συμβέβηκε· διόπερ οὐ χρὴ θαυμάζειν, ἐάν τινα τῶν ἀρχαιολογουμένων μὴ συμφώνως ἅπασι τοῖς ποιηταῖς καὶ συγγραφεῦσι συγκρίνωμεν. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τοὺς Φινείδας λέγεται τὴν βασιλείαν παραδόντας τῇ μητρὶ Κλεοπάτρᾳ συστρατεῦσαι τοῖς ἀριστεῦσιν. ἀναχθέντας δ´ αὐτοὺς ἐκ τῆς Θρᾴκης καὶ κομισθέντας εἰς τὸν Πόντον προσχεῖν τῇ Ταυρικῇ, τὴν ἀγριότητα τῶν ἐγχωρίων ἀγνοοῦντας· νόμιμον γὰρ εἶναι τοῖς τὴν χώραν ταύτην οἰκοῦσι βαρβάροις θύειν Ἀρτέμιδι Ταυροπόλῳ τοὺς καταπλέοντας ξένους· παρ´ οἷς φασι τὴν Ἰφιγένειαν ἐν τοῖς ὕστερον χρόνοις ἱέρειαν τῆς εἰρημένης θεοῦ κατασταθεῖσαν θύειν τοὺς ἁλισκομένους.

Traduction française :

[4,44] Phinée accourut au-devant de ces étrangers, et leur ordonna avec aigreur de ne point se mêler de ses affaires, en ajoutant qu'aucun père ne tirait vengeance de ses fils, à moins que la grandeur de leurs forfaits n'eût étouffé l'affection naturelle que les parents ont pour leurs enfants. Cependant les Boréades, frères de Cléopâtre et compagnons d'Hercule, marchèrent les premiers pour secourir ces jeunes gens, auxquels ils tenaient par les liens de la parenté. Ils brisèrent d'abord les chaînes dont ces jeunes gens étaient liés, et tuèrent tous les Barbares qui avaient voulu s'opposer à cette délivrance. Phinée marcha contre les Argonautes en ordre de bataille, et une multitude de Thraces se joignirent à lui ; mais Hercule, qui les surpassait tous en bravoure, tua Phinée et un grand nombre de ses compagnons. Enfin il s'empara du palais du roi, il fit sortir Cléopâtre de prison, et rendit aux Phinéides le royaume de leur père. Comme ils voulaient infliger à leur marâtre une mort honteuse, Hercule leur conseilla de n'en rien faire, de la renvoyer en Scythie, auprès de son père, et d'engager ce dernier à les venger des injures qu'ils avaient reçues d'elle. Ce conseil fut suivi : le Scythe condamna sa fille à mourir, et les fils de Cléopâtre s'acquirent chez les Thraces la réputation d'hommes équitables. Je n'ignore pas que quelques mythographes prétendent que Phinée avait fait crever les yeux à ses enfants, et qu'il reçut de Borée un traitement semblable. Quelques autres disent aussi qu'Hercule, descendu à terre pour chercher de l'eau, avait été laissé sur la côte de l'Asie par les Argonautes ; en un mot, les anciens mythes sont loin d'être d'accord entre eux. C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner si quelques-uns des faits que nous rapportons ne s'accordent pas avec le récit de tous les poëtes et historiens. Quoi qu'il en soit, selon la tradition, les Phinéides partirent avec les Argonautes, après avoir confié le royaume à Cléopâtre leur mère. En quittant la Thrace, les Argonautes firent voile pour le Pont, et abordèrent dans la Tauride, ignorant la férocité des indigènes. C'était une coutume établie chez les Barbares habitant cette contrée de sacrifier à Diane Taurique tous les étrangers qui abordaient ces parages. C'est là que, dans la suite, Iphigénie, établie prêtresse de cette déesse, lui sacrifiait tous les captifs.





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Dernière mise à jour : 14/03/2006