HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre III

Chapitre 5

  Chapitre 5

[3,5] Τῶν δὲ παρ´ Αἰθίοψι νομίμων οὐκ ὀλίγα δοκεῖ πολὺ τῶν παρὰ τοῖς ἄλλοις διαφέρειν, καὶ μάλιστα τὰ περὶ τὴν αἵρεσιν τῶν βασιλέων. οἱ μὲν γὰρ ἱερεῖς ἐξ αὑτῶν τοὺς ἀρίστους προκρίνουσιν, ἐκ δὲ τῶν καταλεχθέντων, ὃν ἂν θεὸς κωμάζων κατά τινα συνήθειαν περιφερόμενος λάβῃ, τοῦτον τὸ πλῆθος αἱρεῖται βασιλέα· εὐθὺς δὲ καὶ προσκυνεῖ καὶ τιμᾷ καθάπερ θεόν, ὡς ὑπὸ τῆς τοῦ δαιμονίου προνοίας ἐγκεχειρισμένης αὐτῷ τῆς ἀρχῆς. δ´ αἱρεθεὶς διαίτῃ τε χρῆται τῇ τεταγμένῃ κατὰ τοὺς νόμους καὶ τἄλλα πράττει κατὰ τὸ πάτριον ἔθος, οὔτ´ εὐεργεσίαν οὔτε τιμωρίαν ἀπονέμων οὐδενὶ παρὰ τὸ δεδογμένον ἐξ ἀρχῆς παρ´ αὐτοῖς νόμιμον. ἔθος δ´ αὐτοῖς ἐστι μηδένα τῶν ὑποτεταγμένων θανάτῳ περιβάλλειν, μηδ´ ἂν καταδικασθεὶς ἐπὶ θανάτῳ τις φανῇ τιμωρίας ἄξιος, ἀλλὰ πέμπειν τῶν ὑπηρετῶν τινα σημεῖον ἔχοντα θανάτου πρὸς τὸν παρανενομηκότα· οὗτος δ´ ἰδὼν τὸ σύσσημον, καὶ παραχρῆμα εἰς τὴν ἰδίαν οἰκίαν ἀπελθών, ἑαυτὸν ἐκ τοῦ ζῆν μεθίστησι. φεύγειν δ´ ἐκ τῆς ἰδίας χώρας εἰς τὴν ὅμορον καὶ τῇ μεταστάσει τῆς πατρίδος λύειν τὴν τιμωρίαν, καθάπερ παρὰ τοῖς Ἕλλησιν, οὐδαμῶς συγκεχώρηται. διὸ καί φασί τινα, τοῦ θανατηφόρου σημείου πρὸς αὐτὸν ἀποσταλέντος ὑπὸ τοῦ βασιλέως, ἐπιβαλέσθαι μὲν ἐκ τῆς Αἰθιοπίας φεύγειν, αἰσθομένης δὲ τῆς μητρὸς καὶ τῇ ζώνῃ τὸν τράχηλον αὐτοῦ σφιγγούσης, ταύτῃ μηδὲ καθ´ ἕνα τρόπον τολμῆσαι προσενεγκεῖν τὰς χεῖρας, αὐτὸν δ´ ἀγχόμενον καρτερῆσαι μέχρι τῆς τελευτῆς, ἵνα μὴ τοῖς συγγενέσιν ὀνείδη καταλίπῃ μείζω. [3,5] V. Les Ethiopiens ont plusieurs coutumes fort différentes de celles des autres nations, particulièrement en ce qui regarde l'élection des rois. Les prêtres choisissent les membres les plus distingués de leur classe, et celui qui est touché par l'image du dieu, portée en procession solennelle, est aussitôt proclamé roi par le peuple, qui l'adore et le vénère comme un dieu, comme s'il tenait la souveraineté d'une providence divine. Le nouveau roi se soumet au régime prescrit par les lois, et suit en général les usages héréditaires ; il ne peut distribuer de bienfait ni infliger de châtiment que selon les règles établies primitivement. Il lui est défendu de mettre à mort aucun de ses sujets, il ne peut pas même punir l'accusé qui mérite la peine capitale. Dans ce dernier cas, il se borne à envoyer un de ses serviteurs, avec un certain emblème de mort, pour annoncer au criminel la sentence qui le frappe. Dès que le criminel aperçoit cet emblème, il entre dans sa maison et s'ôte lui-même la vie ; il n'est point permis de s'enfuir à l'étranger, et le bannissement, peine si commune chez les Grecs, est défendu. On raconte à ce sujet, qu'un jour un condamné, voyant arriver chez lui le porte-mort envoyé par le roi, voulut se sauver en Ethiopie ; mais que sa mère, s'en étant aperçue, passa sa ceinture au cou de son fils, qui se laissa étrangler sans oser y opposer la moindre résistance : il s'était, au contraire, laissé patiemment serrer la gorge jusqu'à ce que la mort s'ensuivît, afin de ne pas imprimer au nom de sa famille une tache d'infamie trop grande.


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Dernière mise à jour : 12/04/2006