HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre I



Texte grec :

[1,79] Τοὺς δὲ περὶ τῶν συμβολαίων νόμους Βοκχόριδος εἶναί φασι. προστάττουσι δὲ τοὺς μὲν ἀσύγγραφα δανεισαμένους, ἂν μὴ φάσκωσιν ὀφείλειν, ὀμόσαντας ἀπολύεσθαι τοῦ δανείου, πρῶτον μὲν ὅπως ἐν μεγάλῳ τιθέμενοι τοὺς ὅρκους δεισιδαιμονῶσι· προδήλου γὰρ ὄντος ὅτι τῷ πολλάκις ὀμόσαντι συμβήσεται τὴν πίστιν ἀποβαλεῖν, ἵνα τῆς εὐχρηστίας μὴ στερηθῇ, περὶ πλείστου πᾶς τις ἄξει τὸ μὴ καταντᾶν ἐπὶ τὸν ὅρκον· ἔπειθ´ ὑπελάμβανεν ὁ νομοθέτης τὴν ὅλην πίστιν ἐν τῇ καλοκἀγαθίᾳ ποιήσας προτρέψεσθαι πάντας σπουδαίους εἶναι τοῖς ἤθεσιν, ἵνα μὴ πίστεως ἀνάξιοι διαβληθῶσι· πρὸς δὲ τούτοις ἄδικον ἔκρινεν εἶναι τοὺς χωρὶς ὅρκου πιστευθέντας περὶ τῶν αὐτῶν συμβολαίων ὀμόσαντας μὴ τυγχάνειν πίστεως. τοὺς δὲ μετὰ συγγραφῆς δανείσαντας ἐκώλυε διὰ τοῦ τόκου τὸ κεφάλαιον πλέον ποιεῖν ἢ διπλάσιον. τῶν δὲ ὀφειλόντων τὴν ἔκπραξιν τῶν δανείων ἐκ τῆς οὐσίας μόνον ἐποιήσατο, τὸ δὲ σῶμα κατ´ οὐδένα τρόπον εἴασεν ὑπάρχειν ἀγώγιμον, γούμενος δεῖν εἶναι τὰς μὲν κτήσεις τῶν ἐργασαμένων ἢ παρὰ κυρίου τινὸς ἐν δωρεαῖς λαβόντων, τὰ δὲ σώματα τῶν πόλεων, ἵνα τὰς καθηκούσας λειτουργίας ἔχωσιν αἱ πόλεις καὶ κατὰ πόλεμον καὶ κατ´ εἰρήνην· ἄτοπον γὰρ τὸ στρατιώτην εἰς τὸν ὑπὲρ τῆς πατρίδος προϊόντα κίνδυνον, εἰ τύχοι, πρὸς δάνειον ὑπὸ τοῦ πιστεύσαντος ἀπάγεσθαι, καὶ τῆς τῶν ἰδιωτῶν πλεονεξίας ἕνεκα κινδυνεύειν τὴν κοινὴν ἁπάντων σωτηρίαν. δοκεῖ δὲ καὶ τοῦτον τὸν νόμον ὁ Σόλων εἰς τὰς Ἀθήνας μετενεγκεῖν, ὃν ὠνόμασε σεισάχθειαν, ἀπολύσας τοὺς πολίτας ἅπαντας τῶν ἐπὶ τοῖς σώμασι πεπιστευμένων δανείων. μέμφονται δέ τινες οὐκ ἀλόγως τοῖς πλείστοις τῶν παρὰ τοῖς Ἕλλησι νομοθετῶν, οἵτινες ὅπλα μὲν καὶ ἄροτρον καὶ ἄλλα τῶν ἀναγκαιοτάτων ἐκώλυσαν ἐνέχυρα λαμβάνεσθαι πρὸς δάνειον, τοὺς δὲ τούτοις χρησομένους συνεχώρησαν ἀγωγίμους εἶναι.

Traduction française :

[1,79] Les lois relatives aux transactions privées sont, dit-on, l'ouvrage de Bocchoris. Elles ordonnent que ceux qui ont emprunté de l'argent, sans un contrat écrit, soient acquittés s'ils affirment, par un serment, qu'ils ne doivent rien; car les Égyptiens ont les serments en grand respect. Puis, il est évident que celui qui emploie souvent le serment finit par perdre tout crédit; et, afin de ne pas se priver de cet avantage, tout le monde est intéressé à ne pas abuser du serment. Ensuite, le législateur a pensé qu'en plaçant toute confiance dans la probité, tous les hommes tâcheraient, par leurs moeurs, de ne pas être diffamés comme indignes de foi. Enfin il a jugé qu'il était injuste de se refuser à croire sur serment, dans une transaction commerciale, lorsqu'on avait accordé du crédit sans exiger le serment. Il était défendu à ceux qui prêtent sur contrat de porter, par l'accumulation des intérêts, le capital au delà du double; les créanciers qui demandaient le remboursement ne pouvaient s'adresser qu'aux biens du débiteur, la contrainte par corps n'étant en aucun cas admise. Car le législateur avait considéré que les biens appartiennent à ceux qui les ont acquis, soit par leurs travaux, soit par transmission ou par dons; mais que la personne du citoyen appartient à l'État, qui, à tout moment, peut la réclamer pour son service, dans la guerre comme dans la paix. Il serait en effet absurde qu'un guerrier pût, au moment de combattre pour la patrie, être emmené par un créancier, et que le salut de tous fût compromis par la cupidité d'un particulier. Il parait que Solon avait également apporté cette loi à Athènes, à laquelle il donna le nom de "sisachthia", et qu'il remit à tous les citoyens les dettes qui avaient été contractées sous la condition de la contrainte et de la perte de la liberté individuelle. Quelques-uns blâment, non sans raison, la plupart des législateurs grecs d'avoir interdit la saisie des armes, de la charrue, et d'autres instruments nécessaires, comme gages des dettes contractées, et d'avoir, au contraire, permis de priver de la liberté ceux qui se servaient de ces instruments.





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Dernière mise à jour : 14/03/2006