HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre I

κοινοῦ



Texte grec :

[1,75] περὶ δὲ τὰς κρίσεις οὐ τὴν τυχοῦσαν ἐποιοῦντο σπουδήν, ἡγούμενοι τὰς ἐν τοῖς δικαστηρίοις ἀποφάσεις μεγίστην ῥοπὴν τῷ κοινῷ βίῳ φέρειν πρὸς ἀμφότερα. δῆλον γὰρ ἦν ὅτι τῶν μὲν παρανομούντων κολαζομένων, τῶν δ´ ἀδικουμένων βοηθείας τυγχανόντων, ἀρίστη διόρθωσις ἔσται τῶν ἁμαρτημάτων· εἰ δ´ ὁ φόβος ὁ γινόμενος ἐκ τῶν κρίσεων τοῖς παρανομοῦσιν ἀνατρέποιτο χρήμασιν ἢ χάρισιν, ἐσομένην ἑώρων τοῦ κοινοῦ βίου σύγχυσιν. διόπερ ἐκ τῶν ἐπιφανεστάτων πόλεων τοὺς ἀρίστους ἄνδρας ἀποδεικνύντες δικαστὰς κοινοὺς οὐκ ἀπετύγχανον τῆς προαιρέσεως. ἐξ Ἡλίου γὰρ πόλεως καὶ Θηβῶν καὶ Μέμφεως δέκα δικαστὰς ἐξ ἑκάστης προέκρινον· καὶ τοῦτο τὸ συνέδριον οὐκ ἐδόκει λείπεσθαι τῶν Ἀθήνησιν Ἀρεοπαγιτῶν ἢ τῶν παρὰ Λακεδαιμονίοις γερόντων. ἐπεὶ δὲ συνέλθοιεν οἱ τριάκοντα, ἐπέκρινον ἐξ ἑαυτῶν ἕνα τὸν ἄριστον, καὶ τοῦτον μὲν ἀρχιδικαστὴν καθίσταντο, εἰς δὲ τὸ τούτου τόπον ἀπέστελλεν ἡ πόλις ἕτερον δικαστήν. συντάξεις δὲ τῶν ἀναγκαίων παρὰ τοῦ βασιλέως τοῖς μὲν δικασταῖς ἱκαναὶ πρὸς διατροφὴν ἐχορηγοῦντο, τῷ δ´ ἀρχιδικαστῇ πολλαπλάσιοι. ἐφόρει δ´ οὗτος περὶ τὸν τράχηλον ἐκ χρυσῆς ἁλύσεως ἠρτημένον ζῴδιον τῶν πολυτελῶν λίθων, ὃ προσηγόρευον ἀλήθειαν. τῶν δ´ ἀμφισβητήσεων ἤρχοντο ἐπειδὰν τὴν τῆς ἀληθείας εἰκόνα ὁ ἀρχιδικαστὴς πρόσθοιτο. τῶν δὲ πάντων νόμων ἐν βιβλίοις ὀκτὼ γεγραμμένων, καὶ τούτων παρακειμένων τοῖς δικασταῖς, ἔθος ἦν τὸν μὲν κατήγορον γράψαι καθ´ ἓν ὧν ἐνεκάλει καὶ πῶς γέγονε καὶ τὴν ἀξίαν τοῦ ἀδικήματος ἢ τῆς βλάβης, τὸν ἀπολογούμενον δὲ λαβόντα τὸ χρηματισθὲν ὑπὸ τῶν ἀντιδίκων ἀντιγράψαι πρὸς ἕκαστον ὡς οὐκ ἔπραξεν ἢ πράξας οὐκ ἠδίκησεν ἢ ἀδικήσας ἐλάττονος ζημίας ἄξιός ἐστι τυχεῖν. ἔπειτα νόμιμον ἦν τὸν κατήγορον ἀντιγράψαι καὶ πάλιν τὸν ἀπολογούμενον ἀντιθεῖναι. ἀμφοτέρων δὲ τῶν ἀντιδίκων τὰ γεγραμμένα δὶς τοῖς δικασταῖς δόντων, τὸ τηνικαῦτ´ ἔδει τοὺς μὲν τριάκοντα τὰς γνώμας ἐν ἀλλήλοις ἀποφαίνεσθαι, τὸν ἀρχιδικαστὴν δὲ τὸ ζῴδιον τῆς ἀληθείας προστίθεσθαι τῇ ἑτέρᾳ τῶν ἀμφισβητήσεων.

Traduction française :

[1,75] Les Égyptiens ont porté une grande attention à l'exercice du pouvoir judiciaire, persuadés que les actes des tribunaux ont, sous un double rapport, beaucoup d'influence sur la vie sociale. Il est en effet évident que la punition des coupables et la protection des offensés sont le meilleur moyen de réprimer les crimes. Ils savaient que si la crainte qu'inspire la justice pouvait être effacée par l'argent et la corruption, la société serait près de sa ruine. Ils choisissaient donc les juges parmi les premiers habitants des villes les plus célèbres, Héliopolis, Thèbes et Memphis : chacune de ces villes en fournissait dix. Ces juges composaient le tribunal, qui pouvait être comparé à l'aréopage d'Athènes ou au sénat de Lacédémone. Ces trente juges se réunissaient pour nommer entre eux le président ; la ville à laquelle ce dernier appartenait envoyait un autre juge pour le remplacer. Ces juges étaient entretenus aux frais du roi et les appointements du président étaient très considérables. Celui-ci portait autour du cou une chaîne d'or à laquelle était suspendue une petite figure en pierres précieuses, représentant la Vérité. Les plaidoyers commençaient au moment où le président se revêtait de cet emblème. Toutes les lois étaient rédigées en huit volumes, lesquels étaient placés devant les juges; le plaignant devait écrire en détail le sujet de sa plainte, raconter comment le fait s'était passé, indiquer le dédommagement qu'il réclamait pour l'offense qui lui avait été faite. Le défendeur, prenant connaissance de la demande de la partie adverse, répliquait également par écrit à chaque chef d'accusation; il niait le fait, ou en l'avouant il ne le considérait pas comme un délit, ou si c'était un délit il s'efforçait d'en diminuer la peine; ensuite, selon l'usage, le plaignant répondait et le défendeur répliquait à son tour. Après avoir ainsi reçu deux fois l'accusation et la défense écrites, les trente juges devaient délibérer et rendre un arrêt qui était signifié par le président, en imposant l'image de la Vérité sur l'une des parties mises en présence.





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Dernière mise à jour : 14/03/2006