HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Lettres - Examen de Thucydide

ἁνὴρ



Texte grec :

[51] (LI) Πρὸς μὲν οὖν τοὺς οἰομένους μόνων εἶναι τῶν εὐπαιδεύτων ἀναγνῶναί τε καὶ συνεἷναι τὴν Θουκυδίδου διάλεκτον ταῦτα λέγειν ἔχω, ὅτι τὸ τοῦ πράγματος ἀναγκαῖόν τε καὶ χρήσιμον ἅπασιν (οὐδὲν γὰρ ἂν ἀναγκαιότερον γένοιτο οὐδὲ πολυωφελέστερον) ἀναιροῦσιν ἐκ τοῦ κοινοῦ βίου, ὀλίγων παντάπασιν ἀνθρώπων οὕτω ποιοῦντες, ὥσπερ ἐν ταῖς ὀλιγαρχουμέναις ἢ τυραννουμέναις πόλεσιν· εὐαρίθμητοι γάρ τινές εἰσιν οἷοι πάντα τὰ Θουκυδίδου συμβαλεῖν, καὶ οὐδ´ οὗτοι χωρὶς ἐξηγήσεως γραμματικῆς ἔνια. Πρὸς δὲ τοὺς ἐπὶ τὸν ἀρχαῖον βίον ἀναφέροντας τὴν Θουκυδίδου διάλεκτον ὡς δὴ τοῖς τότε ἀνθρώποις οὖσαν συνήθη, βραχὺς ἀπόχρη μοι λόγος καὶ σαφής, ὅτι πολλῶν γενομένων Ἀθήνησι κατὰ τὸν Πελοποννησιακὸν πόλεμον ῥητόρων τε καὶ φιλοσόφων οὐδεὶς αὐτῶν κέχρηται ταύτῃ τῇ διαλέκτῳ, οὔθ´ οἱ περὶ Ἀνδοκίδην καὶ Ἀντιφῶντα καὶ Λυσίαν ῥήτορες οὔθ´ οἱ περὶ Κριτίαν καὶ Ἀντισθένη καὶ Ξενοφῶντα Σωκρατικοί. Ἐκ δὴ τούτων ἁπάντων δῆλός ἐστιν ἁνὴρ πρῶτος ἐπιτετηδευκὼς ταύτην τὴν ἑρμηνείαν, ἵνα διαλλάξῃ τοὺς ἄλλους συγγραφεῖς. Ὅταν μὲν οὖν τεταμιευμένως αὐτῇ χρήσηται καὶ μετρίως, θαυμαστός ἐστι καὶ οὐδενὶ συγκριτὸς (οὐδ´) ἑτέρῳ· ὅταν δὲ κατακόρως καὶ ἀπειροκάλως, μήτε τοὺς καιροὺς διορίζων μήτε τὴν ποσότητα ὁρῶν, μεμπτός. Ἐγὼ δὲ οὔτε αὐχμηρὰν καὶ ἀκόσμητον καὶ ἰδιωτικὴν τὴν ἱστορικὴν εἶναι πραγματείαν ἀξιώσαιμ´ ἄν, ἀλλ´ ἔχουσάν τι καὶ ποιητικόν· οὔτε παντάπασι ποιητικήν, ἀλλ´ ἐπ´ ὀλίγον ἐκβεβηκυῖαν τῆς ἐν ἔθει· ἀνιαρὸν γὰρ ὁ κόρος καὶ τῶν πάνυ ἡδέων, ἡ δὲ συμμετρία πανταχῇ χρήσιμον.

Traduction française :

[51] (LI) Je répondrai à ceux qui pensent que les hommes instruits peuvent seuls lire et comprendre Thucydide, qu'ils détournent de l'utilité générale une science utile à tous les hommes (car il n'en est pas de plus importante et de plus nécessaire que la science historique), pour la restreindre à un très petit nombre d'individus, comme on le pratique dans les états oligarchiques ou despotiques. Il est facile de compter les hommes capables d'expliquer Thucydide; et cependant, pour beaucoup d'endroits, ils ne peuvent se passer de commentaire. Quant à ceux qui soutiennent que les formes du style de Thucydide étaient familières aux écrivains contemporains, il me sera facile de démontrer, en peu de mots, que parmi une foule d'orateurs et de philosophes qu'Athènes vit naître à l'époque de la guerre du Péloponnèse, aucun n'a employé ce genre de style, ni Andocide, ni Antiphon, ni Lysias, parmi les orateurs ; ni Critias, ni Antisthène, ni Xénophon parmi les disciples de Socrate. Toutes ces observations font voir que Thucydide est le premier qui l'employa, pour se distinguer des autres historiens. Tant qu'il se renferme dans une juste mesure, il est si admirable qu'aucun autre ne peut lui être comparé ; mais dès qu'il le prodigue jusqu'à la satiété sans avoir égard aux circonstances, sans fixer d'avance le terme où il doit s'arrêter, il mérite les plus grands reproches. Je suis loin de penser que le style historique doit être négligé et sans art. Qu'il ait quelque chose de poétique, mais sans viser à toutes les qualités de la poésie ; qu'en certains points seulement, il s'éloigne du langage ordinaire. Rien n'est, en effet, plus fade et plus désagréable que l'excès : en tout une juste mesure a de grands avantages.





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Dernière mise à jour : 14/02/2008