HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Lettres - Examen de Thucydide

ὧν



Texte grec :

[28] (XXVIII) Ἐγὼ γοῦν οὐκ ἔχω, πῶς ἐκεῖνα ἐπαινέσω τὰ δοκοῦντα μεγάλα καὶ θαυμαστὰ εἶναί τισιν, ὅσα μηδὲ τὰς πρώτας ἀρετὰς ἔχει καὶ κοινοτάτας, ἀλλ´ ἐκνενίκηται τῷ περιέργῳ καὶ περιττῷ μήτε ἡδέα εἶναι μήτε ὠφέλιμα· ὧν ὀλίγα παρέξομαι δείγματα παρατιθεὶς εὐθὺς ἑκάστοις τὰς αἰτίας, δι´ ἃς περιέστηκεν εἰς τὰς ἐναντίας ταῖς ἀρεταῖς κακίας. Ἐν μὲν οὖν τῇ τρίτῃ βύβλῳ τὰ περὶ Κέρκυραν ὠμὰ καὶ ἀνόσια ἔργα διὰ τὴν στάσιν εἰς τοὺς δυνατωτάτους ἐκ τοῦ δήμου γενόμενα διεξιών, ἕως μὲν ἐν τῷ κοινῷ καὶ συνήθει τῆς διαλέκτου τρόπῳ τὰ πραχθέντα δηλοῖ, σαφῶς τε καὶ συντόμως καὶ δυνατῶς ἅπαντα εἴρηκεν· ἀρξάμενος δὲ ἐπιτραγῳδεῖν τὰς κοινὰς τῶν Ἑλλήνων συμφορὰς καὶ τὴν διάνοιαν ἐξαλλάττειν ἐκ τῶν ἐν ἔθει μακρῷ τινι γίγνεται χείρων αὐτὸς ἑαυτοῦ. Ἔστι δὲ τὰ μὲν πρῶτα, ὧν οὐδεὶς ἂν ὡς ἡμαρτημένων ἐπιλάβοιτο, ταῦτα· « Κερκυραῖοι δὲ αἰσθόμενοι τάς τε Ἀττικὰς ναῦς προσπλεούσας τάς τε τῶν πολεμίων οἰχομένας, λαβόντες τοὺς Μεσσηνίους εἰς τὴν πόλιν ἤγαγον πρότερον ἔξω ὄντας, καὶ τὰς ναῦς περιπλεῦσαι κελεύσαντες, ἃς ἐπλήρωσαν, ἐς τὸν Ὑλαϊκὸν λιμένα, ἐν ὅσῳ περιεκομίζοντο, τῶν ἐχθρῶν εἴ τινα λάβοιεν ἀπέκτεινον, καὶ ἐκ τῶν νεῶν ὅσους ἔπεισαν εἰσβῆναι ἐκβιβάζοντες ἀνεχρῶντο· εἰς τὸ Ἥραιόν τε ἐλθόντες, τῶν ἱκετῶν ὡς πεντήκοντα ἄνδρας δίκην ὑποσχεῖν ἔπεισαν καὶ κατέγνωσαν ἁπάντων θάνατον· οἱ δὲ πολλοὶ τῶν ἱκετῶν, ὅσοι οὐκ ἐπείσθησαν, ὡς ἑώρων τὰ γιγνόμενα, διέφθειρον ἐν τῷ ἱερῷ ἀλλήλους, καὶ ἐκ τῶν δένδρων τινὲς ἀπήγχοντο, οἳ δ´ ὡς ἕκαστοι ἐδύναντο ἀνηλοῦντο. Ἡμέρας τε ἑπτά, ἃς ἀφικόμενος ὁ Εὐρυμέδων ταῖς ἑξήκοντα ναυσὶ παρέμεινε, Κερκυραῖοι σφῶν αὐτῶν τοὺς ἐχθροὺς δοκοῦντας εἶναι ἐφόνευον, τὴν μὲν αἰτίαν ἐπιφέροντες τοῖς τὸν δῆμον καταλύουσιν· ἀπέθανον δέ τινες καὶ ἰδίας ἔχθρας ἕνεκα, καὶ ἄλλοι χρημάτων σφίσιν ὀφειλομένων ὑπὸ τῶν λαβόντων. Πᾶσά τε ἰδέα κατέστη θανάτου, καὶ οἷον φιλεῖ ἐν τῷ τοιούτῳ γίγνεσθαι, οὐδὲν ὅ τι οὐ ξυνέβη, καὶ ἔτι περαιτέρω· καὶ γὰρ πατὴρ παῖδα ἀπέκτεινε, καὶ ἀπὸ τῶν ἱερῶν ἀπεσπῶντο καὶ πρὸς αὐτοῖς ἐκτείνοντο, οἳ δέ τινες καὶ περιοικοδομηθέντες ἐν τοῦ Διονύσου τῷ ἱερῷ ἀπέθανον οὕτως ὠμὴ στάσις προὐχώρησε, καὶ ἔδοξε μᾶλλον, διότι ἐν τοῖς πρώτη ἐγένετο· ἐπεὶ ὕστερόν γε καὶ πᾶν ὡς εἰπεῖν τὸ Ἑλληνικὸν ἐκινήθη, διαφορῶν οὐσῶν ἑκασταχοῦ τοῖς τε τῶν δήμων προστάταις τοὺς Ἀθηναίους ἐπάγεσθαι καὶ τοῖς ὀλίγοις τοὺς Λακεδαιμονίους. »

Traduction française :

[28] (XXVIII) Mais je ne sais comment louer d'autres endroits que certains critiques trouvent beaux, admirables; et qui cependant, loin d'avoir les qualités qu'on doit trouver dans tous les écrits, ne sont remarquables que par l'enflure ou la recherche, et n'offrent ni agrément ni intérêt. Je vais citer quelques exemples : j'aurai soin d'indiquer les causes qui ont porté Thucydide à abandonner la diction convenable pour les défauts contraires. Dans le troisième livre, en traçant le tableau des cruautés horribles auxquelles, dans sa révolte, le peuple de Corcyre se porta contre les grands, tant qu'il se renferme dans le langage ordinaire il est clair, concis, énergique ; mais aussitôt qu'il prend le ton de la tragédie, pour peindre les désastres publics de la Grèce ; aussitôt qu'il veut donner à sa pensée un tour extraordinaire, il tombe au-dessous de lui-même. Voici en quels termes il commence cette narration, où personne peut-être ne voudra voir des fautes : « Les habitants de Corcyre, informés que la flotte Athénienne approchait et que celle des ennemis allait s'éloigner, introduisirent les Messéniens dans l'enceinte de la ville, qui leur était auparavant fermée. Ils ordonnèrent aux vaisseaux qu'ils avaient équipés de faire voile vers le port Hyllaïcus et de massacrer les ennemis qu'ils trouveraient sur leur passage. Après avoir chassé de leurs navires tous ceux à qui ils avaient conseillé d'y entrer, ils s'éloignèrent. Arrivés dans le temple de Junon, ils persuadèrent à cinquante suppliants environ de se soumettre à un jugement, et les condamnèrent à la peine capitale. Un grand nombre de suppliants qui n'avaient pas voulu être jugés, instruits de cet événement, se donnèrent mutuellement la mort dans le temple. Quelques-uns se pendirent à des arbres : les autres se délivrèrent de la vie par tel moyen qui était en leur pouvoir. Pendant les sept jours que Eurymédon, venu à Corcyre avec soixante vaisseaux, resta dans l'île, les habitants firent périr tous ceux qu'ils regardaient comme leurs ennemis ; les accusant d'être les destructeurs de la démocratie. Mais dans le fait, parmi les grands, plusieurs périrent victimes des haines privées : d'autres furent mis à mort à cause de leurs richesses, par leurs propres débiteurs. On eut recours aux plus cruels supplices. Toutes les horreurs qu'on peut imaginer dans de semblables troubles, et de plus grandes encore, furent commises. Le père se baignait dans le sang de son fils ; les suppliants étaient arrachés de l'enceinte des temples pour se voir massacrer à la porte même : plusieurs périrent enfermés dans le temple de Bacchus. Cette sanglante sédition parut d'autant plus horrible que c'était la première. Plus tard, des commotions politiques ébranlèrent la Grèce entière. Des troubles naissaient sur tous les points, parce que les chefs du peuple voulaient déférer l'empire à Athènes, et les oligarques à Lacédémone. »





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Dernière mise à jour : 14/02/2008